La notion de trêve estivale est de plus en plus relative. Des responsables du football français qui auront du attendre la veille même de la reprise de la Ligue 1 pour être assurés de leurs accord avec DAZN et beIN Sports au milliardaire américain Edgard Bronfman JR préparant sa contreproposition pour le rachat de Paramount Global, en passant par les dirigeants de France Télévisions et de Max (Warner Bros Discovery) occupés à capitaliser sur les JOP de Paris 2024, le farniente n’aura guère été de mise pour de nombreux exec.
Et la rentrée s’annonce d’ores et déjà bouillonnante.
Canal+ n’aura pas attendu au-delà du 20 août pour défendre, par une double initiative (l’accès de Paramount+ étendu à l’ensemble de ses abonnés et le lancement de son « Pass Coupes d’Europe »), son statut de super agrégateur incontesté de l’audiovisuel français.
Le 4 septembre, France Télévisions pourrait profiter de sa conférence de rentrée pour présenter sa réponse au lancement de TF1+ avec la nouvelle version de france.tv, et confirmer plus encore la transition des leaders historiques vers le streaming et la BVoD.
Bruno Patino présentera le 12 septembre les conclusions des onze mois de travail fournis dans le cadre des Etats Généraux de l’Information, dont certaines conclusions devraient nourrir certaines évolutions de la loi sur la presse ou de la loi de septembre 1986.
Le 14 septembre, c’est auréolé d’un nouveau record pour la valeur de son action, et d’une capitalisation qui a atteint 300 Mds$, que Netflix célèbrera le 10e anniversaire de son arrivée dans le marché français, avec à la clé la reconnaissance de l’ancrage de la SVoD et la volonté partagée des streamers de développer la publicité comme 2e pilier de leur modèle économique.
Pour les conseillers de l’Arcom et pour les dirigeants de Ouest France, d’une part, et de CMI-France, de l’autre, l’automne sera notamment occupé par la négociation des conventions de OF TV et de Réels TV, dans la perspective de leur arrivée sur la TNT le 1er mars 2025.
Et le régulateur devra en parallèle faire cheminer le projet d’« appli SIG » destinée à assurer la visibilité des éditeurs de la TNT dans les environnements connectés.
La liste est loin d’être exhaustive, mais elle dessine d’ores et déjà un agenda chargé. Si l’équilibre qui s’établira à terme entre broadcast et on demand en représente une donnée centrale, optimiser les prises de décision nécessitera plus que jamais la capacité à résoudre une équation à facteurs multiples et souvent exogènes. S’agissant des Jeux Olympiques, par exemple, doit-on considérer que le live bénéficiera durablement d’un effet de traine, après les audiences massives qu’ils ont généré, ou que les ventes importantes de téléviseurs qui accompagnent les événements sportifs majeurs favoriseront le glissement vers l’OTT des propriétaires de ces nouvelles smart TV ?
Une analyse complète doit aller bien au-delà, naturellement : évolution de la pyramide des âges, de l’âge de l’entrée dans le marché du travail, de celui de la stabilisation affective et de l’arrivée du premier enfant, niveau de la croissance économique et du pouvoir d’achat… L’inconnue institutionnelle ajoute en cette fin d’été une incertitude supplémentaire. Quel Premier (ère) ministre au terme des consultations que le Président de la République conduira ces prochains jours ? Et pour quel programme de gouvernement ? A elle seule, la remise en cause de la retraite à 64 ans ne serait évidemment pas sans conséquence, par exemple, sur le temps dont disposeront demain les jeunes sexagénaires, donc sur leur durée d’écoute de la télévision ou de la radio.
Le secteur fait encore face cette saison à des inconnues plus spécifiques.
Aux questionnements déjà relevés sur l’orientation de l’exécutif français s’ajoutent le renouvellement complet des institutions européennes (Commission et Parlement) après le scrutin du mois de juin, la nomination toujours pendante d’un nouveau président pour le CNC et, pour les mois à venir, l’arrivée de trois nouveaux conseillers – dont le Président – à l’Arcom.
C’est aussi au cours de la saison que l’évolution de la mesure d’audience, avec l’intégration du streaming, devrait coïncider avec l’arrivée d’une nouvelle monnaie d’échange, et la généralisation du CPM.
Parce que la transformation numérique est si rapide qu’il est parfois difficile d’en retrouver la chronologie et la dynamique, NPA Conseil vous propose, avec cet Insight NPA #1135, un dossier de référence de plus de 180 pages, qui retrace et met en perspective les faits marquants intervenus depuis le début 2024.
Et parce que l’avenir se dessine également en en débattant, je suis heureux d’annoncer le retour des Colloques NPA, dont les 30 éditions proposées en partenariat avec Le Figaro, ont constitué le lieu d’échanges de référence des leaders des médias et du numérique.
Nous aurons l’occasion de vous apporter davantage d’information d’ici à quelques jours, en vous laissant pour l’instant à la découverte de notre dossier.
Je vous souhaite une bonne lecture et une excellente rentrée.