En quelques jours, les informations se sont multipliées qui, chacune, renvoient à la position des acteurs français sur la scène internationale et aux enjeux qui y sont associés.
Bonne nouvelle, d’abord, du côté des exportations de programmes. Elles ont atteint en 2020 un nouveau plus haut historique, à 354,8 M€. A analyser de plus près les chiffres, comme le fait l’INSIGHT NPA cette semaine, on peut noter l’importance des acquisitions de droits monde dans ce total (41,2 M€, soit 20,9 %), dont les deux tiers sont acquis par les plateformes de vidéo à la demande. Consécration de la French Touch, donc, mais aussi confirmation que le jeu ne se joue décidément plus seulement au niveau hexagonal.
Coïncidence, ou presque, aussi, de deux annonces, l’une de France Médias Monde, la 2e de Canal+. Deux ans après avoir racheté M7, un distributeur principalement implanté en Europe centrale, le deuxième met la main sur SPI, opérant dans la même zone mais concentré, lui, sur l’exploitation de chaînes et services à la demande.
Ce vendredi 24 septembre, de son côté, France 24 porte à 24 heures la durée quotidienne d’émission de sa version hispanophone, et elle se met ainsi au diapason des trois qui l’ont précédée (française, anglaise et arabe). Il y a quelques semaines, le groupe a également annoncé son arrivée dans les magasins d’applications des TV connectées Samsung et LG, soit « 18% du marché mondial et 200 millions d’écrans sur les cinq continents ».
Être capable de proposer le meilleur produit, et en maîtriser la distribution. Ce double enjeu, que rappellent les annonces de Canal+ et de France Médias Monde est une constante de l’histoire des médias.
La multiplication des émetteurs et la possibilité technique d’accéder de chaque point du globe aux contenus, où qu’ils aient été produits, et sur des terminaux de plus en plus variés, y ajoutent un enjeu de « trouvabilité » : être physiquement accessible, mais s’assurer aussi de la présence à l’esprit du lecteur / auditeur / spectateur / internaute…
La capacité de promotion devient une variable essentielle. Jusqu’à aller demain au-delà de l’équation traditionnelle prêtée aux producteurs hollywoodiens : un $ investi dans le marketing pour un $ dans la production ?
A une échelle plus modeste, espérons que la réunion sous une même ombrelle d’Unifrance et de TVFI sera demain un accélérateur pour les producteurs, distributeurs et éditeurs français.