Dans un pays aussi jacobin que la France, imaginer que la juste ligne de conduite ne naisse pas dans l’esprit de stratèges parisiens a des allures de révolution copernicienne. C’est pourtant ce que suggère le dossier proposé par l’INSIGHT NPA cette semaine consacré aux médias locaux, et dont la philosophie pourrait se résumer à un principe bien connu : l’union fait la force.
Ce jeudi 3 février, le SRI présentait le bilan 2021 du secteur de la publicité digitale. Sans surprise, Amazon, Google et Meta / Facebook ont capté à eux seuls 73% de sa croissance, portant leur part de marché cumulée à… 67% du total.
A défaut de pouvoir prétendre faire jeu égal avec les groupes américains sur le terrain de la puissance, trois initiatives de la PQR visent à augmenter le volume de vidéo mis à disposition de l’internaute, à lui en garantir la qualité, et finalement à faire croître l’audience, donc l’inventaire monétisable.
Ainsi en est-il du rassemblement des principaux groupes de presse régionale autour de Digiteka, pour la mutualisation des stocks de vidéos produits par les uns et les autres, et pour la monétisation des vues qu’elles génèrent.
Le projet de labellisation des médias audiovisuels locaux (radio et TV), notamment porté par le SIRTI, ajouterait au caractère premium des vidéos mises en ligne, une garantie de spécificité éditoriale, avec un traitement faisant forcément la part belle aux points de vue locaux.
Mais l’offensive associe également 366. L’ancien PQR 66, qui visait à sa création à faciliter l’accueil de campagnes nationales, en offrant un interlocuteur unique aux marques désireuses d’investir dans un ensemble de quotidiens régionaux.
Numérique oblige, le groupement a étendu son activité à l’ensemble des environnements, en même temps qu’il se rebaptisait 366. L’accord qu’il vient de passer avec le groupe Le Figaro et avec Prisma Média découle de la même logique de mutualisation des inventaires, permettant de gagner en puissance et de pouvoir également répondre présent à un annonceur en quête de cibles plus spécifiques.
Alors que les acteurs nationaux tendant à privilégier le « chacun pour soi » sur le dossier des droits voisins, dans la négociation avec les géants du numérique, ce rappel aux vertus de l’union est rafraichissant… et salutaire.