Paradoxe.
D’une part, ITV a exposé le 3 mars la seconde phase de sa stratégie baptisée « More than TV ». qui vise à faire du groupe le champion du streaming sur le marché britannique en développant une nouvelle plateforme, itvX. Elle doit permettre à ITV de doubler ses revenus numériques (abonnements et publicité digitale) d’ici cinq ans.
Ce mouvement illustre la tendance montante chez les groupes audiovisuels privés à hybrider les modèles économiques et à profiter du streaming pour chercher de nouvelles synergies entre les modèles économiques gratuit et payant, entre linéaire et On demand. Et à se positionner sur l’ensemble de la chaîne qui va de la production à la délivrance des contenus directement au consommateur sans intermédiaire, abolissant les frontières des métiers de producteur, distributeur, éditeur, diffuseur. L’hybridation des modèles et des métiers est le dossier de ce numéro d’InsightNPA.
D’autre part, Vivendi publie des résultats 2021 solides, tirés par la croissance des abonnements du Groupe Canal+ , qui reste fidèle à son modèle payant d’origine.
Est-ce à dire que Canal+ parvient à échapper à cette tendance à la tendance à l’hybridation et réussit à rebondir dans l’univers numérique en gardant un modèle reposant uniquement sur l’abonnement ?
Cette conclusion serait trop rapide.
Depuis qu’il a abandonné en 2016 son modèle d’abonnement rigide à plus de 30€ par mois pour proposer des offres à moindre coût, avec une gamme de tarifs allant de 12,49€ pour les moins de 26 ans, à près de 80 €, le groupe Canal+ regagne des abonnés. Si l’abonnement reste le modèle unique, il se décline dans des formules souples, avec ou sans engagement, avec du linéaire ou et à la demande (myCanal).
Hybridation et souplesse semblent les recettes indispensables à l’adaptation des groupes audiovisuel à l’univers numérique.