L'édito de Philippe Bailly

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Daily Insight 03/10/2023

Les recommandations de l’Arcom dans le cadre des futurs COM conclus avec les entreprises de l’audiovisuel public

L’avis de l’Arcom du 28 septembre 2023 relatif au rapport d’exécution, pour l’année 2022, des COM de France Télévisions, Radio France et France Médias Monde a été publié au JORF de ce jour.
Dans le cadre de cet avis, l’Arcom a récapitulé 13 recommandations pour les futurs COM de ces 3 groupes de l’audiovisuel public pour la période 2024-2028 ;

Rendre publics les COM dès leur adoption pour assurer la transparence du cadre stratégique du service public ;
Décliner par services les objectifs les plus stratégiques, lorsque cela est pertinent ;
Documenter davantage la composition des publics des antennes et des services numériques, notamment en termes d’âge, de géographie et de catégorie socio-professionnelle, et publier régulièrement les audiences de France 4 mesurées par un organisme indépendant ;
S’efforcer d’harmoniser la présentation des éléments comptables présentés dans le cadre des COM ;
Définir une nouvelle ambition en matière de synergies éditoriales et organisationnelles entre les entreprises ;
Assurer un pilotage opérationnel unifié du projet de rapprochement des réseaux de France Télévisions et Radio France ;
Mener une réflexion commune sur la stratégie de marques des groupes de l’audiovisuel public, notamment sur les offres thématiques : la jeunesse, la culture et la proximité par exemple ;
Approfondir et harmoniser la mesure de la confiance dans l’information et la rendre plus largement accessible ;
Accompagner les collaborateurs des sociétés de l’audiovisuel public dans le processus de transformation des entreprises, en particulier en se dotant des outils de mesure adéquats, tels qu’un baromètre social ;
Favoriser la transition écologique en renforçant l’indicateur de responsabilité environnementale ;
Poursuivre le suivi et le développement du Pacte de Visibilité des outre-mer ;
Renforcer ou quantifier l’engagement portant sur la couverture de l’actualité européenne ;
Favoriser la couverture conjointe par Radio France et France Télévisions de festivals et d’évènements régionaux.

Lire l’avis de l’Arcom

Business

Maxime Saada confirme l’ambition du Groupe Canal+ d’atteindre les 50 millions d’abonnés dans le monde

Le président du directoire du groupe Canal+, Maxime Saada a accordé un entretien au magazine américain Variety dans lequel il détaille la stratégie d’internationalisation de son groupe qui, après les rachats de M7 et de SPI est également devenu actionnaire principal du sud-africain Multichoice (31,7%) avant de prendre une participation de 26,1% dans le service OTT basé à Hong Kong Viu (avec une option lui permettant de monter à 51%) puis de 12% dans le scandinave Viaplay (et une position de premier actionnaire). « Je ne veux pas dépendre d’un seul marché (…). Ma principale préoccupation est de savoir comment aider Canal à survivre dans les décennies à venir. Cela signifie réduire la dépendance à l’égard d’un contenu spécifique, d’une zone géographique spécifique et d’un public spécifique. Et chaque fois que vous introduisez une nouvelle plateforme, vous dépendez moins des précédentes » explique M. Saada. Groupe Canal+ compte 25,5 millions d’abonnés dans plus de 50 pays et vise comme objectif de dépasser les 50 millions de clients dans le monde. Le président du directoire revient également sur le rôle essentiel de la filiale de production/distribution de son groupe, Studiocanal, considéré comme un outil clé d’expansion et de diversification. A propos des productions de Studiocanal, M. Saada précise que « les ventes internationales doivent représenter 50 % du budget d’un film donné ». A propos de la prochaine adaptation du Bureau des légendes, (The Bureau), « nous avons pour objectif de créer de grandes franchises anglophones exportables dans le monde entier ».

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Lire l’Insight NPA sur le développement de Canal+ en Asie

Le groupe TF1 présente la 10e promotion de son incubateur MediaLab TF1

Olivier Penin, Directeur de l’Innovation au sein du Groupe TF1, interrogé par INfluencia présente la 10ème saison du MediaLab lancé en 2018 pour accompagner des start-ups qui travaillent sur des produits ou des services qui correspondent aux enjeux qui intéressent le groupe audiovisuel. Après deux éditions en 2020 et 2021 tournées vers les NFT, le métavers et le web3, le groupe s’intéresse maintenant à l’IA générative. Quatre strat-ups ont été sélectionnées pour la nouvelle édition : Alma TV qui développe un algorithme pour optimiser la planification et la diffusion des publicités en TV connectée ; Detecteev, une plateforme de veille des campagnes diffusées sur les médias linéaires ; Flim, une base de données d’images et extraits vidéo sur internet ; et Teazit, qui propose une solution tout-en-un permettant de simplifier la création et la diffusion de contenus vidéo sur les réseaux sociaux. « Nous leur proposons notre expertise, du coaching sur leurs enjeux de développement mais aussi des moyens en les hébergeant gratuitement pendant six mois à la Station F et en leur donnant accès à nos ressources techniques et à nos datas » précise Olivier Penin.

Lire l’entretien sur INfluencia

Contenus et services

Les géants des réseaux sociaux, TikTok et Meta, envisagent des abonnements sans publicité aux États-Unis et en Europe

TikTok et Meta explorent tous deux des abonnements payants sans publicités pour leurs utilisateurs. TikTok teste actuellement cette offre aux États-Unis au prix de 4,99 $ par mois, garantissant une expérience sans interruption publicitaire. Cette démarche s’inscrit dans la stratégie de diversification des sources de revenus de TikTok, qui explore également d’autres initiatives basées sur l’IA et permettant de renforcer sa proposition de valeur, telles qu’un classement musical en partenariat avec Billboard, une messagerie concurrente de celles de Meta, et un partenariat avec Wikipédia pour mieux orienter les utilisateurs dans leurs recherches Internet.
De son côté, selon le Wall Street Journal, Meta envisage de faire payer les utilisateurs européens jusqu’à 13,3€ (14$) pour accéder à des versions sans publicité d’Instagram ou de Facebook, avec des tarifs spécifiques pour un accès sur un ordinateur et sur les appareils mobiles, et variant en fonction du nombre de comptes associés.
Cette initiative de Meta, récemment condamné à une amende de 390 millions d’euros par le commissaire irlandais à la protection des données, montre comment les géants des réseaux sociaux explorent les abonnements payants pour répondre aux nouvelles réglementations et offrir des alternatives sans publicités à leurs utilisateurs.

L’application TV5 Monde intégrée à l’ensemble des terminaux Comcast

Aux termes d’un accord conclu avec Comcast, l’application TV5Monde va être intégrée dans l’ensemble des boîtiers X1 de l’opérateur (15 millions d’utilisateurs), ainsi que sur sa box OTT Flex 4K et sur les smart TV fabriquées et commercialisées par Comcast et Charter sous la marque Xumo TV.
L’application TV5Mondeplus sera développée par une filiale de Comcast, Lightning / Metrological.

Techno et équipements

L’ETNO lance un nouvel appel à l’Union européenne pour obtenir des fournisseurs de contenus une contribution aux coûts de l’infrastructure du réseau

L’ETNO, association européenne des opérateurs de réseaux de télécommunications, qui regroupe une vingtaine de membre dont Orange, Deutsche Telekom, TIM ou Telefonica, a publié le 2 octobre une lettre ouverte aux décideurs de l’Union Européenne, signée par tous les PDG des opérateurs, pour leur demander de réviser le cadre réglementaire actuel des télécommunications et d’inclure une législation entraînant « une contribution juste et proportionnée » des plus grands générateurs de trafic aux coûts de l’infrastructure du réseau. Les opérateurs rappellent que l’UE estime qu’au moins 174 milliards d’euros de nouveaux investissements seront nécessaires d’ici 2030 pour atteindre les objectifs de connectivité. Mais « Le secteur des télécommunications n’est actuellement pas assez solide pour répondre à cette demande, et de nombreux opérateurs gagnent à peine leur coût du capital ». Si le débat sur une contribution équitable date de plusieurs années, il s’est accéléré après une première lettre ouverte de l’ETNO en septembre 2022 qui a été suivie d’une consultation de la Commission européenne sur la question d’une compensation financière, lancée en février 2023 par le commissaire Thierry Breton, dont les conclusions n’ont pas encore été rendues. Si le Parlement européen soutient la résolution sur le Fair Share, plusieurs États membres de l’UE y sont opposés, de même que l’Organe des régulateurs européens des communications électroniques (ORECE).

Lire la lettre

Cadre juridique et institutionnel

La loi EMFA (Loi européenne sur la liberté des médias), soumise au vote du Parlement Européen ce mardi 3 octobre

Après le vote, début septembre, de la Commission CULT au Parlement européen sur les amendements au texte proposé par la Commission, le Parlement européen, en formation plénière, se prononcera à partir de 10 heures ce mardi sur la loi européenne sur la liberté des Médias. 7 Députés européens élus en France sont inscrits pour prendre la parole sur ce texte présenté par Sylvie VERHEYEN, rapporteure de la commission CULT. Les principaux groupes (PPE, S&D et Renew) n’ont déposé aucun amendement ni demande de vote séparé et l’essentiel du compromis négocié sera voté en bloc, à l’exception notable de :

L’article 4 (2) relatif à la protection des sources des journalistes,
L’article 17 relatif à la modération des contenus de médias par les plateformes qui sera également voté en plusieurs fois, notamment pour la question du délai de vingt-quatre heures imposé aux plateformes avant toute mesure de modération,
Un amendement donnant une personnalité juridique au futur comité européen pour les services de médias (comité qui doit remplacer le groupe des régulateurs européens pour les services de médias audiovisuels (ERGA).

Un amendement autorisant le Deepfake dans des œuvres audiovisuelles et cinématographiques diffusées sur les services de médias audiovisuels

Dans le cadre de l’examen de la Loi SREN, le Sénat avait, au début de l’été et sur proposition d’un amendement gouvernemental, créé un délit lié à la publication d’un hypertrucage représentant l’image ou les paroles d’une personne sans son consentement. Le fait de publier, par quelque voie que ce soit, « un contenu visuel ou sonore généré par un traitement algorithmique et reproduisant l’image ou les paroles d’une personne, sans son consentement », sera punie des mêmes peines que celle de publication d’un montage sans consentement, soit un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende, sauf s’il est évident qu’il s’agit d’un contenu généré algorithmiquement ou s’il en est fait expressément mention. Cet article (4 bis) crée également une circonstance aggravante lorsque l’infraction a été réalisée en utilisant un service de communication au public en ligne, la peine est alors portée à deux ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
Cet article n’a pas été modifié par la commission spéciale de l’Assemblée nationale en charge d’examiner ce texte mais, pour l’examen du texte en séance publique qui commencera demain, un amendement, porté notamment par le député Philippe Fait (LR) et par huit députés du groupe Renaissance, propose d’exclure du champ d’application du nouveau texte les « œuvres cinématographiques, ou autres œuvres audiovisuelles fournies sous le contrôle éditorial d’un service de média audiovisuel », notamment, comme le souligne justement l’exposé des motifs, pour « l’impraticabilité des solutions pour signaler ou rendre évidente l’utilisation d’hypertrucages ». La limitation de cette exception à ces seuls services peut néanmoins poser question, notamment sur la formulation même de ce nouveau délit pénal alors que le montage sans consentement (dont l’hypertrucage ne constitue qu’une ramification, certes très facilement développable) était déjà appréhendé par le juge pénal au travers de l’actuel article 226-8 du code pénal.

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