Disney+ dépasse les 5 millions d’abonnements avec publicité
Le chiffre d’affaires de Disney pour le troisième trimestre (quatrième trimestre fiscal 2023 de son exercice décalé) s’est élevé à 21,2 milliards de dollars en hausse de 5%, et le résultat net progresse de 63% à 264 M$, grâce aux mesures agressives de réduction des coûts mises en place. Le flux de trésorerie disponible progresse également (3,4 Mds$) et le groupe estime qu’il se rapprochera l’année prochaine des niveaux d’avant la pandémie.
Dans le détail ce sont les performances de l’activité Experiences (les parcs d’attraction) qui portent les résultats du trimestre avec des revenus en hausse de 13% (8,16 Mds$) alors que ceux du Sport sont à l’étale (3,9 Mds$) et que ceux de l’Entertainment ne progressent que de 2% (9,52 Mds$) avec des trajectoires très différentes pour les réseaux linéaires (-9% en raison du contexte publicitaire) et l’activité Direct-to-Consumer (+12% à 5 Mds$). Les pertes de l’activité de streaming se sont également réduites avec une perte ce trimestre de -420 M$ à comparer à -1 474 M$ à la même période de l’an dernier. « Les éléments de base sont en place pour atteindre la rentabilité du [streaming] d’ici le quatrième trimestre 2024 », a déclaré le PDG Bob Iger.
Disney+ compte désormais 150,2 millions d’abonnements au total dont 112,6 millions pour Core Disney+ (gain de 6,9 millions dont 500 000 aux Etats-Unis et le reste à l’international) et 37,6 millions pour Disney+ Hotstar (perte de 2,8 millions). Hulu compte 48,5 millions d’abonnés (+ 200 000) et ESPN+ 26 millions. Aux Etats-Unis, l’ARPU Disney+ a progressé de 3% (7,5$) grâce à la hausse des revenus publicitaires. Lors du call avec les investisseurs, Bob Iger a annoncé que Disney+ comptait 5,2 millions d’abonnements financés par la publicité (dont 2 millions supplémentaires sur le trimestre) et qu’aux Etats-Unis, environ 50 % des nouveaux abonnés choisissent désormais le niveau publicitaire. Cet élan a contribué à la croissance de 4 % en glissement annuel des revenus publicitaires du streaming pour Disney, selon Kevin Lansberry, directeur financier par intérim qui n’a néanmoins pas précisé le chiffre d’affaires. Pour soutenir la croissance, Disney a confirmé le lancement en version béta dès le mois de décembre (puis officiellement au printemps 2024) d’une nouvelle application combinant les contenus de Disney+ et Hulu pour les abonnés Disney Bundle. Selon Iger, « Nous prévoyons que Hulu sur Disney+ se traduira par un engagement accru, de plus grandes opportunités publicitaires, une baisse du taux de désabonnement et une réduction des coûts d’acquisition de clients, augmentant ainsi nos marges globales ».
Business
ITV réduit prévoit de réduire ses dépenses dans les contenus en 2023 en raison du ralentissement publicitaire
ITV a annoncé le 8 novembre lors de la publication de ses résultats financiers du troisième trimestre son intention de réduire ses dépenses en matière de contenu cette année, en raison d’un recul de ses revenus publicitaires qui devraient chuter de 8 % sur l’année 2023. 10 millions de livres sterling de dépenses en contenu seront rééchelonnés de 2023 à 2024 a indiqué la directrice générale Dame Carolyn McCall alors que le groupe est par ailleurs « sur la bonne voie pour réaliser 15 M£ d’économies de coûts cette année, dans le cadre de notre objectif d’économies de 50 M£ précédemment annoncé entre 2023 et 2026 ». Le chiffre d’affaires global a progressé de 0,9 % sur les neuf premiers mois pour atteindre 2,98 milliards de livres sterling grâce aux performances de ITV Studios (+ 9,3 % en glissement annuel à 1,52 Md£) alors que l’activité Media & Entertainment a baissé de 6,5 % à 1,46 Md£, affecté par le recul de 7 % des recettes publicitaires totales. Dans le détail, les revenus de la publicité numérique à l’échelle du groupe ont pourtant bondi de 25 % sur la période à 340 M£ grâce aux bonnes performances de ITVX (CA non divulgué en hausse de +23 % et nombre d’heures de streaming visionnées en croissance de +27 %).
L’activité de streaming de Warner Bros. Discovery perd 1,4 millions d’abonnés aux Etats-Unis
Warner Bros. Discovery a annoncé une perte nette de 417 millions de dollars pour le troisième trimestre, contre une perte de 2,31 milliards de dollars l’an dernier. Les revenus ont progressé de 2 % à 9,98 Mds$ et l’Ebitda ajusté de +22 % à 2,97 Mds$. Le trimestre a été marqué par les performances des studios dont les revenus ont progressé de 4 % (3,2 Mds$) sur un an grâce au succès du film Barbie, devenu le plus rentable de la longue histoire de la Warner. Mais les revenus publicitaires du segment des réseaux de télévision de WBD ont chuté de 12 % par rapport à l’année précédente. L’activité Direct-to-Consumer progresse pour sa part de 5 % à 2,44 Mds$ grâce à la publicité numérique en hausse de 30 % sur trois mois (138 M$) et surtout d’un ARPU pour ses abonnés payants qui progresse de 6 %. Pourtant, WBD accuse un recul global de la base d’abonnés de 700 000 dans le monde avec une perte de 1,4 million aux Etats-Unis pour le premier trimestre complet depuis le lancement de Max (qui fusionne HBO Max et Discovery+), tandis que le groupe a recruté 700 000 nouveaux abonnés à l’international. Le nombre d’abonnés DTC est de 95,1 millions dans le monde à la fin du troisième trimestre, contre 95,8 millions à la fin du deuxième trimestre. Lors de la conférence aux investisseurs, le PDG David Zaslav a expliqué que le groupe traversait « un bouleversement générationnel. En traversant cela avec un service de streaming qui perd des milliards de dollars, il est vraiment difficile de passer à l’offensive ». L’activité DTC est néanmoins de nouveau bénéficiaire ce trimestre avec un EBITDA ajusté de 111 M$.
Newen Studios se renforce dans l’animation avec l’acquisition de Digital Banana
Newen Studios annonce l’acquisition de Digital Banana (fondé et dirigé par Charles Beirnaert, alias John Banana), spécialisé dans le développement de projets audiovisuels et numériques ainsi qu’une prise de participation dans Brain Comet, autre société de John Banana. Digital Banana rejoindra Blue Spirit, société de production et studio d’animation du groupe Newen, dirigé par Olivier Lelardoux.
Cadre juridique et institutionnel
LA CJUE interdit à un Etat membre de soumettre un fournisseur d’une plate-forme de communication établi dans un autre État membre à des obligations générales et abstraites
En 2021, l’Autriche introduit une loi qui oblige les fournisseurs nationaux et étrangers de plates-formes de communication à mettre en place des mécanismes de déclaration et de vérification des contenus potentiellement illicites. Cette loi prévoit également une publication régulière et transparente sur les signalements de contenus illicites. Une autorité administrative garantit le respect des dispositions de la loi et peut infliger des amendes allant jusqu’à dix millions d’euros.
Google Ireland, Meta Platforms Ireland et Tiktok, trois plates-formes établies en Irlande, font valoir que la loi autrichienne est contraire au droit de l’Union, à savoir la directive sur les services de la société de l’information. Dans un arrêt de la CJUE en date du jeudi 9 novembre, celle-ci vient préciser qu’une approche nationale est contraire au droit de l’Union qui garantit la libre circulation des services de la société de l’information au travers du principe du contrôle dans l’État membre d’origine du service concerné. Interrogée sur la question par un juge autrichien, la Cour de justice rappelle l’objectif de la directive : créer un cadre juridique pour assurer la libre circulation des services de la société de l’information entre les États membres. Dans cette optique, la directive supprime les obstacles que constituent les différents régimes nationaux applicables à ces services grâce au principe du contrôle dans l’État membre d’origine.
Le communiqué de presse de la CJUE précise que « dans des conditions strictes et dans des cas spécifiques, les États membres autres que l’État membre d’origine du service en question peuvent effectivement prendre des mesures afin de garantir l’ordre public, la protection de la santé publique, la sécurité publique ou la protection des consommateurs. Ces dérogations concrètes doivent être notifiées à la Commission européenne et à l’État membre d’origine. » Mais, selon la CJUE, les États membres autres que l’État membre d’origine du service en question ne peuvent pas adopter des mesures à caractère général et abstrait s’appliquant indistinctement à tout prestataire d’une catégorie de services de la société de l’information. Par indistinctement, la CJUE précise que cela s’entend comme « les prestataires établis dans cet État membre et les prestataires établis dans d’autres États membres. » LA CJUE précise également que « Si l’État membre de destination (ici, l’Autriche) était autorisée à adopter de telles mesures, cela empièterait sur la compétence réglementaire de l’État membre d’origine (ici, l’Irlande). Par ailleurs, cela saperait la confiance mutuelle entre les États membres et contreviendrait au principe de reconnaissance mutuelle. De plus, les plateformes concernées se trouveraient soumises à des législations différentes, ce qui enfreindrait également la libre prestation des services et donc le bon fonctionnement du marché intérieur. ».
Cet arrêt « Google Ireland e.a. » constitue une forme de plaidoyer pour l’application juridique indistincte, notamment via des règlements (DSA et DMA par exemple en Europe) et met en échec de nombreux projets de loi ou lois déjà votées, dont certaines dispositions pourraient entrer en conflit avec cette interprétation de la directive société de l’information.
Voir le résumé de l’arrêt de la CJUE
Création d’une commission d’enquête sur l’attribution, le contenu et le contrôle des autorisations TNT par la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée
La présidente du groupe LFI ayant fait usage, le 17 octobre dernier en conférence des Présidents, de son droit de tirage, permettant ainsi la création de droit de la commission d’enquête souhaitée, la commission des affaires culturelles s’est réunie, le mercredi 8 novembre, pour examiner simplement la recevabilité formelle de cette proposition de résolution portant sur l’attribution, le contenu et le contrôle des autorisations TNT. Cette recevabilité, rapportée par Quentin Bataillon (Renaissance) a été admise par la Commission, en précisant que la commission d’enquête ne pourrait investiguer sur des faits donnant lieu à des procédures juridictionnelles déjà en cours. Pour rappel, alors même que l’Arcom lancera en 2024 la procédure de renouvellement de 15 autorisations TNT à l’horizon 2025, la commission d’enquête proposée aura trois objectifs :
Faire toute la lumière sur la procédure d’attribution des autorisations TNT par l’Arcom ;
Contrôler le respect des engagements contractuels initiaux par les chaines bénéficiaires d’autorisations soumises à renouvellement ;
Faire le constat et l’évaluation des moyens mis à la disposition de l’Arcom pour contrôler le respect des engagements pris par les chaines.
Les commissions d’enquête ne peuvent comprendre plus de trente députés désignés à la représentation proportionnelle des groupes. Elles comprennent également un député n’appartenant à aucun groupe. Le bureau des commissions d’enquête comprend un président, quatre vice‑présidents et quatre secrétaires. Les nominations auront lieu en s’efforçant de reproduire la configuration politique de l’Assemblée et d’assurer la représentation de toutes ses composantes. Dans le cas de cette commission d’enquête, le groupe devra indiquer s’il entend qu’un de ses membres exerce la fonction de président ou celle de rapporteur.
Voir la proposition de résolution de création de la commission d’enquête
Avis favorable de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat sur les crédits cinéma dans le cadre du PLF 2024
La commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat a émis, lors de sa réunion plénière du 8 novembre 2023, un avis favorable à l’adoption des crédits consacrés au cinéma au sein de la mission « Médias, livre et industries culturelles » du projet de loi de finances pour 2024.
Cet avis souligne, après les dépenses liées aux effets de la crise sanitaire, un retour à l’équilibre budgétaire au CNC en 2024 au prix, une nouvelle fois, de l’utilisation de réserves à hauteur de 21,8M€.
L’avis de la commission relève également que « La télévision linéaire a subi en 2023 les conséquences d’une baisse du marché publicitaire en lien avec un climat économique plus dégradé que prévu. En conséquence, les recettes issues de la partie « éditeur » (TST-E) ont été en 2023 inférieures de près de 20 millions d’euros par rapport aux prévisions. » mais, en revanche « Le moindre rendement de la TST-E en 2023 a été en partie compensé par la TSV, qui frappe la distribution de vidéos à la demande (Svod, Vod) et physiques (+15M€) ».
Par ailleurs, la commission, dans son avis, a rappelé qu’elle avait formulé une recommandation d’un avenant à la chronologie des médias sur la VoD à l’acte, afin d’avancer la fenêtre d’exploitation à trois mois après la salle. Cet avenant a été proposé à la signature des parties prenantes par le CNC mais, selon la Commission, serait toujours « en cours de discussion ». Enfin, la commission a rappelé que la proposition de loi n° 935 visant à conforter la filière cinématographique en France, disposant du soutien du gouvernement, devrait être examinée en séance publique au Sénat lors du premier trimestre 2024.
Voir l’Essentiel de l’avis de la commission
Le roi Charles III officialise l’adoption de la Media Bill cette année par le Parlement britannique
Le roi Charles III a prononcé mardi 7 novembre son premier discours du trône devant les parlementaires du Royaume-Uni pour dresser l’ordre du jour des sujets débattus au Parlement pour l’année à venir. Le projet de loi sur les médias du gouvernement britannique, annoncé en mars 2023 sera bien à l’ordre du jour de la prochaine session parlementaire. Le Media Bill prévoit des évolutions majeures de la loi sur les communications, vieille de 20 ans, axée sur les chaînes linéaires. Le projet vise à permettre aux radiodiffuseurs de service public (RSP) de mieux concurrencer les principaux services de streaming. Les radiodiffuseurs dits de service public (PSB) tels que la BBC, Channel 4, Channel 5, ITV, STV et S4C bénéficieront de nouvelles garanties de visibilité et d’un cadre allégé afin de les aider à se développer, à produire davantage de contenus britanniques de qualité (HETV) et à investir dans de nouvelles technologies. Le projet de loi prévoit aussi que les streamers soient soumis à un nouveau code de contenu de l’Ofcom, conçu pour assurer une meilleure protection du public contre l’exposition à des contenus jugés préjudiciables. Une première lecture du projet de loi a eu lieu à la Chambre des communes le 8 novembre, le gouvernement ayant accepté la majorité des recommandations faites par la commission de la culture, des médias et du sport.
L’ARCEP sanctionne Orange pour le retard mis au déploiement de la fibre optique
En 2018, Orange avait pris des engagements juridiquement opposables consistant à couvrir, en fibre optique jusqu’à l’abonné (FttH), environ 3000 communes des zones moins denses d’initiative privée du territoire (dites zones AMII, pour appel à manifestation d’intention d’investissement).
Au 31 décembre 2020, pour la première échéance de ces engagements, 100% des logements et locaux à usage professionnel devaient être rendus raccordables ou raccordables sur demande à la fibre optique, avec au plus 8% de ces logements et locaux à usage professionnel raccordables sur demande (sauf ceux pour lesquels un refus aurait été opposé par les copropriétés ou propriétaires concernés).
L’ARCEP constate, dans son communiqué de presse, « le non-respect de la première échéance de ses engagements de déploiement en fibre optique en zone AMII » et l’Arcep « dans sa formation restreinte (dite « de sanction ») a prononcé, une sanction financière de 26 M€ à l’encontre d’Orange. La formation restreinte a considéré que le non-respect, par la société Orange de la première échéance de ses engagements, à l’égard de laquelle elle a été mise en demeure (dont la légalité avait été confirmée par une décision du CE), revêt une particulière gravité, en ce qu’il porte notamment atteinte à l’intérêt et à l’aménagement numérique des territoires, et l’intérêt des utilisateurs finals dans leur accès aux réseaux. » Orange a annoncé qu’il contesterait le bien-fondé de cette sanction et a fait part de son intention de saisir le Conseil d’Etat.
Cette sanction de l’autorité administrative indépendante à l’encontre de l’opérateur Orange intervient au lendemain des annonces gouvernementales aux termes desquelles il ressortait qu’Orange s’engageait à atteindre « fin 2025 de 98,5 % de déploiement des infrastructures en fibre optique (contre 88 % aujourd’hui) ». En contrepartie de ces engagements d’Orange, selon le ministre de la Transition numérique Jean-Noël Barrot interrogé par le Figaro, « l’État renonce à mettre en demeure le groupe au titre du non-respect fin 2022 des engagements qu’il s’était lui-même fixés dans la zone moyennement dense ».
Fin de la Grève des acteurs à Hollywood
« Lors d’un vote unanime cet après-midi, le comité TV / théâtre de la SAG-AFTRA a approuvé un accord de principe avec l’AMPTP mettant fin à la grève de 118 jours », a indiqué le syndicat dans un communiqué. « La grève se termine officiellement à 00h01 le jeudi 9 novembre »
L’accord de principe, qui n’a pas été rendu public, doit encore être ratifié par le conseil d’administration et les membres du syndicat.
S’il est approuvé, cet accord permettra d’augmenter le salaire minimum des membres ainsi que leurs paiements résiduels pour les émissions et les films en streaming. L’accord avec l’Alliance des producteurs de films et de télévision (AMPTP) améliorera également les cotisations aux régimes de santé et de retraite du syndicat. Enfin, il établira de nouvelles règles pour l’utilisation de l’intelligence artificielle, ce qui constituait le point d’achoppement principal des négociations ces derniers jours.