L'édito de Philippe Bailly

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Daily Insight 10/11/2023

Netflix et Max s’associent à Verizon pour proposer un forfait à prix réduit aux Etats-Unis

Selon une exclusivité du Wall Street Journal, Verizon se prépare à annoncer une nouvelle offre promotionnelle associant un abonnement à Netflix Standard avec publicité et au service Max de Warner Bros. Discovery, également dans sa version publicitaire, pour le prix de 10$ au lieu d’environ 17$ pour les deux abonnements pris séparément. Cette offre serait réservée aux clients mobiles de l’opérateur qui choisissent une des offres myPlan, lesquelles permettent d’associer un forfait data illimité avec une remise commerciale sur plusieurs services au choix, à date Apple One, le Disney Bundle ou Walmart+ Membership. Le WSJ rappelle que le regroupement est particulièrement intéressant pour les services financés par la publicité, dont la plupart sont encore en phase de démarrage et doivent se développer rapidement pour convaincre les annonceurs. Au-delà, la nouvelle offre répond aux souhaits du PDG de WBD David Zaslav qui plaidait au mois de mai dernier pour une stratégie d’agrégation entre les éditeurs pour pouvoir proposer sur chaque marché des bouquets de services de streaming. Verizon a constaté que lorsqu’il regroupe commercialement plusieurs services de streaming, il est en mesure de réduire leur taux de désabonnement de 60 à 70 %, selon Sowmyanarayan Sampath, directeur général de Verizon Consumer Group, cité par le WSJ. Le quotidien n’a pas réussi à obtenir d’informations sur les modalités commerciales de l’accord entre Verizon, Netflix et WBD mais souligne qu’il existe une garantie minimale de revenus pour les deux streamers. Selon Reuters, qui n’a pas pu obtenir de confirmation, Verizon serait intéressé en touchant une partie des revenus publicitaires générés. Si tel était le cas, l’accord évoquerait celui conclu entre Charter et Disney, prévoyant la distribution de Disney+ à l’ensemble des abonnés Charter, dans le cas d’un accord de wholesale, avec un intéressement – non officiellement confirmé par les signataires – de l’opérateur aux revenus de publicité générés par ces abonnés.

Lire l’article du WSJ

Lire Insight NPA sur la stratégie d’agrégation défendue par WBD

Business

Etats-Unis : en 2017, Google avait proposé à Netflix une commission réduite à 10% pour les prises d’abonnement in-app

Se référant à des documents mentionnés dans le cadre du procès EPIC contre Google, le site The Verge révèle qu’en 2017 Google a proposé à Netflix de ne prélever que 10% du montant des abonnements souscrits à Netflix via son app-store (contre le taux usuel proche de 30%). Netflix a décliné et préféré se limiter à enregistrer les abonnements via son site Web. A la même époque, Apple aurait proposé à Netflix un taux de 15%.
Dans l’objectif de rendre davantage d’autonomie aux éditeurs, et de limiter le pouvoir des plateformes, le DMA interdit désormais à ces derniers d’imposer l’utilisation de leur système de paiement (et des taux de commission qui en découlent).

Lionsgate réalise un trimestre solide mais les pertes restent élevées

Lionsgate a publié ses résultats financiers pour le deuxième trimestre fiscal de son activité correspondant au trimestres clos le 30 septembre. La société a déclaré un chiffre d’affaires de 1,015 milliard de dollars contre 875,2 M$ à la même période de l’an dernier (+16 %) alors que la perte nette est passée à 886,2 M$ contre 1 811 M$ l’an dernier (-51 %). La perte nette est attribuée aux coûts de restructuration et à une dépréciation liée à la décision de fermer l’activité Starz en Amérique latine et au Royaume-Uni. Les bons résultats proviennent essentiellement de l’activité cinéma de Lionsgate (revenus en hausse de +77 % à 395,9 M$ et bénéfice à +22 % pour atteindre 63,2 M$) grâce au succès du film John Wick : Chapter four sur le marché du divertissement à domicile et le succès en salles du dixième film Saw. L’unité de production pour la télévision de Lionsgate a vu en revanche ses revenus chuter de 9 %, à 394 M$. Enfin, le chiffre d’affaires du segment Media Networks (qui comprend Starz et les autres activités de streaming comme Lionsgate+ ainsi que l’activité linéaire) a augmenté de 5 % à 416,5 M$ grâce à la croissance des revenus du streaming. Le groupe a gagné 200 000 abonnés OTT sur son marché domestique au troisième trimestre et 480 000 au global. Les résultats interviennent à la veille d’une séquence importante pour Lionsgate qui se prépare à vendre ou scinder Starz, et à finaliser l’achat pour 500 M$ des activités de télévision et de cinéma d’Entertainment One (eOne) auprès de Hasbro.

Lire les résultats

Accord de distribution entre Paramount+ et Microsoft pour les Xbox sur plusieurs marchés dont la France

Paramount Global et Microsoft ont signé un accord de distribution pour le service de streaming Paramount+ sur les consoles de jeux Xbox One et Xbox Series X/S sur plusieurs marchés clés, Allemagne, Australie, Autriche, Canada, France, Irlande, Italie, Suisse et Royaume-Uni ainsi que l’Amérique latine (y compris le Brésil).

Adtech audio : l’AFP, Humanoid et Konbini s’associent à Voxeus

La technologie de diffusion et de monétisation web des podcasts de Voxeus (Sparteo) a été récemment adoptée par de nouveaux éditeurs tels que l’AFP, Humanoid et Konbini. Cette solution offre aux publishers la possibilité de mieux contrôler et valoriser la diffusion et les écoutes de leurs contenus audio, tout en générant des revenus supplémentaires. Le réseau d’éditeurs de Voxeus, comprenant déjà des acteurs tels que Le Monde depuis octobre et Le Parisien, Elle et Le Figaro depuis début 2023, s’étend ainsi avec l’ajout de ces nouveaux partenaires. Cette collaboration renforce la présence de Voxeus dans le domaine de l’adtech audio.

Contenus et services

Royaume-Uni : la migration des abonnés BT TV vers EE TV aura lieu le 6 décembre

BT Group a commencé à informer ses abonnés fixe à une offre de télévision payante BT TV qu’ils migreraient automatiquement le 6 décembre vers les nouvelles offres EE TV qui remplaceront définitivement les premières. BT Group avait présenté le 18 octobre une refonte globale de ses offres commerciales à destination des particuliers, qui seront désormais regroupées sous la marque EE, du nom de l’opérateur mobile racheté en 2016. Outre le lancement d’une nouvelle plateforme de commerce électronique, la pièce maîtresse est le remplacement de BT TV par EE TV qui proposera aux abonnés le choix entre deux appareils l’EE TV Pro Box identique à l’actuelle BT TV 4K Pro Box, ou une nouvelle Apple TV 4K EE Box, issue d’un nouveau partenariat avec Apple.

Lire l’Insight NPA sur la nouvelle stratégie commerciale de BT

Cadre juridique et institutionnel

Examen en commissions au Sénat des rapports relatifs au PLF 2024

Après le vote à l’Assemblée nationale de l’ensemble du PLF 2024 sous la procédure de l’article 49.3 de la constitution, les commissions du Sénat poursuivront l’examen de ce texte la semaine prochaine avec :

La commission des Finances qui se penchera, mardi 14 novembre 2023 à 16 heures, sur l’examen du rapport de Jean-Raymond HUGONET (LR), rapporteur spécial, sur la mission « Médias, livre et industries culturelles » et le compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel public » ;
La commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées qui se penchera, mercredi 15 novembre 2023 à 11 heures, sur l’examen du rapport pour avis de Roger Karoutchi et Jean-Noël Guérini (RDSE) sur les programmes 844 – 848 (France Médias Monde) et 847 (TV5 Monde) du compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel public » ;
La commission de la Culture, de l’éducation et de la communication qui examinera, mercredi 15 novembre 2023 à 9 heures, le rapport pour avis de Mikaele Kulimoetoke (RDPI) sur les crédits relatifs au Livre et aux industries culturelles du projet de loi de finances pour 2024.

La loi SREN à nouveau notifiée à Bruxelles, avant son passage encore non daté en CMP

Après avoir reçu, le mercredi 25 octobre dernier, un avis circonstancié de la Commission européenne sur le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique, le Gouvernement français vient de notifier, à nouveau et pour la troisième fois, le mercredi 8 novembre, ce projet de loi dont certaines dispositions avaient été modifiées par le vote de l’Assemblée nationale du 17 octobre dernier. Dans cette notification, les autorités françaises ont rappelé leur « souhait de répondre de manière diligente, à l’avis précité. Cet avis, s’il laisse une marge de manœuvre aux Etats membres pour légiférer sur des domaines non couverts par le DSA, rappelle néanmoins utilement le cadre européen en vigueur auquel la France souhaite se conformer pleinement. »
La notification française porte notamment cette fois sur :

L’article 2 ter qui prévoit une interdiction aux personnes exerçant l’activité d’influence commerciale de publier des contenus à caractères pornographiques sur les plateformes en ligne qui n’offrent pas la possibilité technique d’exclure de l’audience dudit contenu tous les utilisateurs âgés de moins de dix-huit ans ;
L’article 3 bis A qui crée une obligation pour les hébergeurs de retirer les images ou représentations présentant un caractère pornographique comprenant des majeurs et diffusés sans leur consentement, sur injonction de l’autorité administrative, dans un délai de vingt quatre heures : le non-respect de cette obligation de retrait étant pénalement sanctionné ;
L’article 5 bis B qui introduit, à titre expérimental jusqu’en décembre 2026, un dispositif gratuit de de médiation des litiges de communication en ligne entre utilisateurs volontaires. Cette médiation sera effectuée par des associations agréées expertes en droit et reconnues dans la lutte contre les cyberviolences, après la conclusion d’une convention avec les plus grands services de réseaux sociaux en ligne qui doivent déployer de bonne foi cette expérimentation ;
L’article 5 quinquies qui prévoit que les fournisseurs de réseaux sociaux adressent un message d’avertissement au titulaire de l’autorité parentale dès lors qu’ils reçoivent un signalement émis par un signaleur de confiance, pour des faits susceptibles de relever de cyberharcèlement et mettant en cause un mineur ;
L’article 16 pour intégrer les concepteurs de systèmes d’IA générative dans la liste des acteurs dont le PEReN peut solliciter des données au titre de son pouvoir d’expérimentation. Les modifications permettent également de préciser le cadre de collecte de données au sein des applications, notamment mobiles, par le PEReN.

La notification porte également sur les dispositions relatives aux jeux numériques à objets monétisables (JONUM).
Cette notification ouvre une période de statu quo jusqu’au 9 février 2024, ce qui devrait retarder l’examen de cette loi en Commission mixte paritaire. Pour rappel, le gouvernement avait a engagé la procédure accélérée sur ce texte le 10 mai 2023.

L’EMFA au menu du Conseil européen Education, jeunesse, culture et sports des 23 et 24 novembre prochain

Le prochain Conseil européen dédié aux questions d’éducation, de jeunesse, culture et sports se tiendra les 23 et 24 novembre prochain à Bruxelles. A l’initiative de la Commission européenne, le règlement sur l’EMFA, qui a fait l’objet d’un vote au Parlement européen le 3 octobre dernier, sera examiné le vendredi 24 novembre, en public conformément à l’article 16§8 du traité sur l’Union européenne.
En dehors de cet acte législatif examiné par le Conseil, un débat public sera organisé également à la suite d’une présentation des délégations française et allemande respectivement sur le Pass Culture et le KulturPass. Enfin, les conclusions sur le renforcement de la dimension culturelle et créative du secteur du jeu vidéo en Europe seront également présentées pour approbation du Conseil.

Voir ordre du jour du conseil européen des 23 et 24 novembre

Une nouvelle mission sur la distribution des films

Présent aux Rencontres cinématographiques de l’ARP, Olivier Henrard, directeur général délégué du CNC, a annoncé que le CNC lançait une mission sur les « réalités économiques » de la distribution. Confiée à une « personnalité extérieure », cette mission fera un état des lieux sur le secteur de la filière cinéma qui « est souvent présentée comme le maillon le plus structurellement fragile de la filière ». Cette mission devra « questionner la pertinence et l’efficacité de nos soutiens et de la régulation du secteur de la distribution ». Le CNC a, par ailleurs, annoncé que les conclusions des concertations lancées en juillet sur les engagements de programmation et la protection des actifs stratégiques seront présentées au printemps 2024.

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