Pour Stéphane Roussel, adopter une stratégie « glocale » est vital pour Vivendi. Il illustre son point de vue avec des exemples issus plusieurs business mondiaux du groupe : la musique avec Universal Music Group (UMG), le jeu mobile avec Gameloft et la TV payante avec Canal+.
Selon lui, le digital décuple et accélère les effets de globalisation, grâce au smartphone qui permet une distribution mondiale. Il cite l’exemple de « Despacito », titre distribué par Universal Music Group (UMG), dont le succès mondial a été plus grand et plus rapide que jamais. Cependant, le local reste fondamental, en particulier en ce qui concerne la production des contenus : 60% des productions sont encore consommées localement, en particulier sur certains marchés. Ainsi, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, la France et l’Allemagne représentent 80% du chiffre d’affaires d’UMG. Le streaming permet d’accroître la résonance des contenus sur les marchés et de toucher des populations qui consomment différemment la musique. La prise en compte des habitudes culturelles locales est donc importante pour le label musical. Il sera dès lors nécessaire sur certains marchés émergents d’adapter l’offre (des playlists plutôt que des contenus illimités) et le prix (quelques euros par semaine au lieu d’un principe d’abonnement mensuel de 10€), et de trouver des partenaires, tels les opérateurs télécom et FAI, à l’instar de Tencent en Chine.
Sur le secteur du jeu mobile, où Gameloft est leader mondial avec 1 milliard de téléchargements de jeux 100% freemium, Stéphane Roussel rappelle l’importance de l’approche locale dans la distribution – « tout ne passe pas par l’AppStore ou Google Play » – mais également dans la production pour prendre en compte les spécificités culturelles. Par exemple, sur le marché chinois, les distributeurs demandent la modification du « game-play » du jeu « Asphalt » (raconter une histoire, rajout de héros, de paris dans le jeu…). D’où la nécessité d’avoir des studios partout dans le monde : Espagne, Roumanie, Australie, Chine et Canada pour Gameloft.
Cette philosophie de mise en valeur des aspects culturels locaux au sein d’une stratégie mondiale se retrouve également chez Canal+, qui est un distributeur multi-local (présent en France, en Afrique, au Vietnam et en Birmanie). Sur le versant production, le groupe revendique « une French Touch et un angle européen » dans ses créations originales, Versailles, Baron Noir ou Bureau des légendes. « Plus les plateformes sont mondiales, plus les productions doivent avoir des aspérités » et ce, quel que soit le domaine. Plus de 600 jeux mobiles sont lancés par jour, cela oblige à avoir une proposition forte pour émerger. D’ailleurs, au sein de Vivendi et avec l’intégration du groupe Havas, des synergies se développent pour aider les marques à se différencier. Il donne l’exemple du dispositif développé pour Michelin dans le jeu « Asphalt », qui « permet d’associer la marque de manière plus subtile et plus intéressante ». De même, pour la sortie du film « Paddington », un jeu avait été spécialement créé.
Stéphane Roussel revient également sur la joint-venture qui vient d’être annoncée entre Canal+ et Telecom Italia, mise en œuvre d’ici la fin d’année. Il s’agira « de renforcer l’ancrage européen et de donner la même résonance au cinéma italien que celle des films français ».
[three_fourth]
[/three_fourth]
[one_fourth_last]
[btn link=”https://insight.npaconseil.com/en-video/” color=”red” size=”size-l” target=””]Retrouvez toute la journée du Colloque NPA directement ICI[/btn]
[/one_fourth_last]