La société américaine Gogo, fournisseur de connectivité, pourrait bien redynamiser le marché du Wi-Fi à bord des appareils commerciaux. Leader aux Etats Unis (66% PdM sur les vols commerciaux), elle propose une nouvelle technologie satellite 2Ku qui permet d’atteindre des débits proches de 70Mbps (x10).
In-Flight-Connectivity : le 2KU, une technologie satellite plus performante[1]

D’autres acteurs veulent profiter de ce marché porteur
Bien que leader en position de quasi-monopole sur le sol américain, Gogo n’est pas le seul à vouloir en profiter et de nombreux acteurs convoitent ce marché lucratif, à commencer par les grands groupes comme Thalès (FR), Panasonic (JAP), Global Eagle Entertainment (US), ViaSat (US), mais aussi les grands opérateurs télécoms qui cherchent eux aussi à utiliser leurs ressources, à l’image d’AT&T qui a annoncé vouloir se lancer sur le marché début 2014 avant de renoncer quelques mois plus tard. En Europe, Deutsch Telekom a officialisé récemment un partenariat avec Inmarsat pour une solution qui combine le LTE et la Bande S (30Mhz) de l’opérateur satellite. En France, Orange mène plusieurs expérimentations avec Air-France KLM depuis l’été 2015 autour de la technologie satellite[2]. Sur le marché américain, deux compagnies aériennes qui ont choisi la technologie hybride proposée par ViaSat (critiquée par Gogo[3]) ont conclu des partenariats avec des services de SvoD[4] :
- Virgin America propose l’accès gratuit au service Netflix pour les abonnés, jusqu’au 2 mars 2016, ensuite le tarif normal sera appliqué.
- JetBlue propose de la même manière l’accès gratuit à Amazon Prime pour les abonnés
Des perspectives intéressantes pour l’IFE (In Flight Entertainment) ?
Le développement du Wi-Fi à bord des avions devrait faire évoluer le modèle économique des compagnies aériennes. En privilégiant les catalogues proposés par des services tiers, elles pourront s’affranchir des lourdes dépenses en droits d’acquisition de contenus de leurs propres catalogues. En effet, la montée en débit combinée à l’autorisation pour les passagers d’utiliser leurs appareils (BYOD)[5] permet aux usagers d’utiliser le service de leur choix (Youtube, Hulu, Amazon, Netflix, HBO, ou encore du contenu live) en substitution aux contenus proposés par le fournisseur d’IFE de la compagnie. Autre économie potentielle pour les compagnies, celle réalisée sur l’entretien du matériel[6] dont le coût se chiffre à plusieurs millions de dollars par an. Certaines compagnies commencent d’ailleurs à ne plus installer de « seatback entertainment » dans les avions pour laisser place aux équipements des passagers, ce qui leur permet dans le même temps d’alléger le poids de l’appareil et ainsi de diminuer la consommation de carburant. Reste deux inconnues. Premièrement, des doutes demeurent sur la sécurité informatique de ces dispositifs. Et deuxièmement pour que ce scénario se développe, il faudrait que les passagers soient prêts à payer plus pour bénéficier d’un Wi-Fi plus performant. Plusieurs études tendraient à montrer qu’ils y soient disposés pour des vols long-courriers.
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[1] http://commercial.gogoair.com/connectivity/technologies/2ku
[2] http://www.runwaygirlnetwork.com/2014/12/06/air-france-forges-ifc-deal-with-telco-a-sign-of-things-to-come/
[3] http://spacenews.com/as-it-eyes-expansion-gogo-says-u-s-market-share-is-secure/
[4] http://variety.com/2015/digital/news/netflix-virgin-america-free-in-flight-wifi-1201604726/
[5] http://www.engadget.com/2014/08/05/future-of-ife/
[6] http://www.bbc.com/future/story/20150702-is-the-seat-back-movie-about-to-die-out
