L'édito de Philippe Bailly

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Introduction : Pierre Louette, Directeur général délégué d’Orange

Orange a été la locomotive du plan France Très Haut Débit

Pierre Louette a ouvert les débats sur la question du déploiement des réseaux, qu’il introduit par un premier bilan d’étape, quatre ans après le lancement du plan France Très Haut Débit. Il rappelle l’engagement du précédent Gouvernement de connecter 20 millions de foyers à la fibre d’ici 2022, avec un objectif intermédiaire, qui a été atteint avec un an d’avance.

Orange a été la locomotive du plan, ajoute-t-il. Sur la période 2016 à 2019, 4,5 milliards d’euros ont été investis dans la fibre et 16% du chiffre d’affaire du groupe est consacré aux investissements dans les réseaux.

Il poursuit en évoquant les limites de ce déploiement. « La fracture numérique reste d’actualité, et le sentiment de frustration est devenu cruel. La question de l’accès demeure cruciale et l’Union européenne a pris du retard sur les Etats-Unis », explique-t-il.

Il évoque une « impatience numérique » pour les 50% qui ne sont pas connectés au très haut débit. Partant, il rappelle qu’Orange a l’intention d’intervenir davantage dans les zones rurales, précisant que l’opérateur est déjà client de 50 % des prises déployées dans les zones rurales, et la mise en place d’un budget spécial pour être client des réseaux d’initiative publique et produire ces réseaux. « Orange est le seul opérateur à avoir pris des engagements complémentaires avec Orange territoires connectés », ajoute-t-il.

Comment améliorer la mise en œuvre du plan France Très Haut Débit ?

Il formule dans un troisième temps des propositions d’amélioration du programme industriel France Très Haut Débit :

  • Continuer à développer et accentuer le mix public/privé, en remettant en question la ligne de partage entre investissements publics et privés dans les communes pour lesquelles aucun déploiement n’est encore programmé ;
  • Faire basculer la fiscalité qui pèse sur l’investissement sectoriel vers une autre assiette fiscale non sectorialisée ;
  • Encourager le mix écologique, car cela permet d’avoir un très bon haut débit en attendant d’avoir la fibre pour tous les foyers ;
  • Sur le mix licence/couverture, il estime que le renouvellement des licences d’utilisation du spectre sera crucial. Les pouvoirs publics devront trancher entre maximiser financièrement la vente des licences par l’Etat, peut-être au détriment de la couverture, et maximiser la couverture, quitte à impacter le produit de cession de mise en vente. « Si l’on fait le choix de favoriser la couverture maximale dans le pays, il faut mettre la fiscalité en ordre de bataille et le système de licences » ajoute-t-il.

Orange « pas particulièrement inquiet » de l’offensive de SFR sur les droits sportifs

Interrogé sur les droits sportifs récemment acquis par SFR, il répond : « on constate que SFR s’est engagé de façon très volontaire dans les droits sportifs avec des sommes très importantes. Comment rentabiliser une telle acquisition ? Je ne suis pas certain de voir l’effet de ces acquisitions sur leurs derniers résultats ».

Selon lui, « il faudrait une base d’abonnés passionnés de foot bien supérieure ». Il estime également que SFR devra rétrocéder des droits pour rentabiliser sa mise, évoquant l’exemple de l’opérateur Telefonica, en Espagne, qui a acheté les droits de la Liga et en a rétrocédé plusieurs lots.

Il poursuit : « nous ne sommes pas particulièrement inquiets. Nous sommes forts de résultats inscrits dans la durée. C’est surtout au cœur de la data que les opérations de convergence se font aujourd’hui. Ce qui est évident est que nous sommes dans une logique d’exposition maximale ».

Enfin, il conclut : « ce que l’on fera sera guidé par un double intérêt : celui de nos téléspectateurs, et l’intérêt patrimonial de notre entreprise ».

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