L'édito de Philippe Bailly

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Conseil de l’UE : remarques du président Michel à la suite de sa rencontre avec le président Macron

Merci beaucoup Monsieur le président,

Permettez-moi d’abord de vous remercier pour cette occasion de travailler ensemble et de préparer les prochains mois dans le cadre de cette présidence française qui, j’en suis certain, va donner un élan à des sujets que vous avez évoqués, qui sont essentiels pour les Européens et pour l’avenir de l’Union européenne. Je souhaiterais naturellement aussi m’associer à l’hommage que vous avez exprimé vis-à-vis du président du Parlement européen, David Sassoli. Je voudrais également adresser mes condoléances à sa famille et à ses proches. David Sassoli est un grand européen, passionné, sincère, généreux, authentique, et nous avons eu l’occasion ces dernières années de beaucoup travailler avec lui au quotidien pour porter ces valeurs européennes, pour porter ces valeurs de démocratie et d’état de droit. C’est un homme qui a contribué avec compétence, intelligence et élégance à forger, à la tête du Parlement européen, des décisions importantes, en coopération avec le Conseil et avec le Conseil européen également.

S’agissant des sujets qui sont à l’ordre du jour de l’Union européenne, je voudrais en évoquer quelques-uns. D’une part, comme cela a été dit, nous avons eu l’occasion de préparer les prochains grands rendez-vous, particulièrement le sommet Union africaine-Union européenne qui se tiendra en février et pour lequel nous avons une ambition commune, largement partagée en Europe et je le crois aussi en Afrique pour bâtir une nouvelle alliance entre l’Afrique et l’Europe. Nous avons, nous le pensons, un destin commun. Nous devons connecter davantage nos modèles de prospérité, connecter davantage nos ambitions pour la stabilité et pour la sécurité. Et nous formons le vœu que ce moment, ce rendez-vous au mois de février, sera l’occasion de dessiner ce nouveau paradigme de cette alliance Europe-Afrique pour laquelle nous avons une grande ambition, que ce soit dans le domaine des investissements, du changement climatique, de la révolution digitale, des infrastructures, de la connectivité, de la sécurité ou encore de la gouvernance.

Nous aurons aussi l’occasion dans les prochaines semaines, j’en suis convaincu, de progressivement passer de la gestion de la crise de la Covid-19, qui nous a beaucoup mobilisés et beaucoup mis sous pression, à la consolidation d’un projet de relance économique, une consolidation autour de l’innovation, des investissements, de l’intelligence collective européenne. Je veux vraiment saluer le leadership de la présidence française, et du président Macron en particulier, pour porter depuis longtemps déjà ce débat sur cette idée de la souveraineté européenne, de l’autonomie stratégique, comme certains l’appellent, qui se fonde sur deux piliers: un pilier, bien sûr, de sécurité et de défense, qui est en lien avec la situation géopolitique internationale, le président en a dit quelques mots il y a quelques instants, mais en lien aussi avec notre ambition de consolider notre modèle économique, notre modèle de prospérité. En cela, la proposition française de tenir ce sommet au mois de mars en France fondé sur l’investissement et la croissance sera un moment important pour le projet européen car ce sera l’occasion, avec l’ensemble des acteurs européens, de se regarder dans les yeux et de dessiner ensemble les stratégies communes sur le plan de l’innovation, des investissements, et de donner une priorité conjointe pour les prochaines années. Ce moment sera, j’en suis sûr, un moment important que nous allons continuer à préparer minutieusement.

Et enfin, il est certain que d’autres rendez-vous vont être extrêmement importants. La question numérique va rester un thème important à l’agenda européen. Être en mesure d’innover, de dessiner ces standards européens qui conjuguent des capacités de développement économique avec le respect de nos valeurs fondamentales: la vie personnelle, par exemple, la question des données. L’agenda climatique bien entendu, avec la nécessité de dessiner aussi la mise en œuvre des mesures qui vont nous permettre de rencontrer des objectifs ambitieux que nous avons décidés ensemble: neutralité climat à l’horizon 2050 ou renforcement de nos objectifs à l’horizon 2030.

Et puis d’un mot encore, nous allons être très actifs sur le terrain international. Au-delà de la question de la relation avec l’Afrique qui est très importante, on voit bien qu’il y a un certain nombre de plaques tectoniques qui sont en mouvement sur le terrain géopolitique. Et c’est le moment pour l’Union européenne d’affirmer son ambition de coordination pour la stabilité et cette architecture de sécurité. La boussole stratégique est un débat qui a été initié depuis quelques temps maintenant, et nous allons très certainement avoir l’occasion, notamment au mois de mars, de mettre des avancées afin de pouvoir progresser aussi sur ce sujet qui nous tient à cœur et qui doit nous mobiliser pour la stabilité et pour la sécurité.

D’un mot, je conclus: merci encore pour cette occasion de travailler ensemble aujourd’hui, et vous pouvez compter sur toute la mobilisation du Conseil européen en étroite coopération avec vous personnellement et avec l’ensemble de vos équipes pour faire en sorte que cette présidence française soit une présidence forte et utile pour faire progresser ce projet qui nous rassemble.

Le communiqué est à retrouver ici.

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