La Commission européenne refuse à l’Italie le « bouton SIG » sur les télécommandes
Alors que l’Arcom devrait apporter, au cours de l’automne et après deux consultations lancées en 2023 sur le sujet, les dernières touches au dispositif français de mise en avant des services audiovisuels d’intérêt général, la Commission européenne s’est opposée, par la production d’un avis circonstancié en juillet dernier, au projet italien et au « bouton SIG » qu’il prévoyait notamment de faire implémenter sur les télécommandes.
Si l’importance « potentielle » de la liste de services auxquels les autorités transalpines envisageaient d’accorder ce statut a joué en défaveur de ce projet, l’opposition principale est venue des dispositions de la directive e-commerce (et du principe du pays d’origine qu’elle privilégie), que la Commission a privilégiée par rapport à la Directive SMA. Le règlement EMFA qui sera, une fois adopté, d’application directe dans l’Union sans mesure de transposition et dont la version finale est en cours de négociation en trilogue, pourrait aider à trancher le conflit de normes, comme le propose notamment Delphine Ernotte en sa qualité de présidente de l’UER. Toutefois, cette position ne semble pas, à ce stade, l’option privilégiée par les autorités exécutives européennes.
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Business
RTL Group révise une nouvelle fois à la baisse ses perspectives pour 2023
RTL Group, filiale de Bertelsmann a publié le 8 octobre ses résultats financiers pour le troisième trimestre et les neuf premiers mois de l’année. Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires a chuté de 10,3 % à 1,55 milliard d’euros (-9,2 % en organique). La baisse est de -6,9 % sur 9 mois (-6 % organique) à 4,66 Mds€. RTL Group souffre du ralentissement du marché publicitaire en Allemagne et des difficultés de sa filiale de production et de distribution Fremantle. Au troisième trimestre les recettes publicitaires télévisées ont chuté de 3,7 % après une baisse de 12,5 % au premier semestre. Si le ralentissement s’est atténué, RTL Group prévoit un dernier trimestre difficile qui le conduit à prévoir un recul de -5 % pour la publicité TV au deuxième semestre. Le premier groupe audiovisuel privé outre-Rhin constate que la dégradation du marché publicitaire TV est globalement beaucoup plus marquée en Allemagne (-11 % sur les neuf premier mois) que sur les autres marchés où il est présent, la France (-5 %) et les Pays-Bas (-7,9 %). Dans le secteur des contenus, les revenus de Fremantle sont en baisse de 21 % au T3 (527 M€) et de 7 % sur neuf mois en raison d’une base de comparaison défavorable et d’une demande beaucoup plus faible. Les bonnes nouvelles sont à chercher dans l’activité de streaming, en croissance rapide mais toujours déficitaire alors que la rentabilité n’est toujours prévue que pour 2026. Les revenus progressent de 21 % à 236 M€ au cours des neuf premiers mois grâce à une progression de plus de 30 % du nombre d’abonnés payants à RTL+ et Videoland avec un parc d’abonnés total de 6,23 millions à fin septembre (dont 4,67 millions pour RTL+ en Allemagne, en progression de +26,9 %). RTL Group table désormais sur un chiffre d’affaires annuel 2023 d’environ 6,9 Mds€ contre 7 Mds€ précédemment et un EBITA ajusté d’environ 900 M€ contre 950 M€ millions d’euros.
France : bonne résistance de la VoD transactionnelle en 2023
Le marché de la vidéo dans son ensemble a enregistré au premier semestre 2023 une croissance de 4,1% par rapport à 2022, selon les données communiquées par le CNC (1189,9 M€ vs 1143,3 M€). L’infléchissement est net par rapport au gain de 19,2% constaté entre 2021 et 2022.
La SVoD gagne 8% sur un an (991,4 M€ au premier semestre 2023, vs 920,3 M€ en 2022), mais dans une croissance fortement ralentie (+23,6% en 2022 par rapport à 2021)
La vidéo à la demande est presque stable sur un an (110,8 M€ au premier semestre 2023 vs 112,9 M€ en 2022, soit -2%) et reste en progrès par rapport à 2021 (104,2 M€).
Après être resté stable en 2022 (vs 2021), à 110 M€, le marché de la vidéo physique décroche de 20%, à 87,7 M€ (et 13 millions d’unité, soit -16,8%).
Contenus et services
Une nouvelle compétition The Voice en exclusivité sur la plateforme de streaming MYTF1
Le Groupe TF1 annonce le lancement du programme « The Voice, Comeback », une nouvelle compétition parallèle en exclusivité sur MYTF1 qui offrira une seconde chance à 8 talents avec pour le vainqueur la possibilité de rejoindre « The Voice » diffusée sur TF1. Camille Lellouche a été choisie comme coach pour « The Voice, Comeback » qui débutera en 2024 sans précision de date pour l’instant. Il s’agit d’une étape importante dans la stratégie du Groupe TF1 qui vise à faire de sa plateforme la première destination sur le marché français pour le streaming gratuit financé par la publicité. Selon les derniers résultats financiers du groupe, MYTF1 rassemble 27,4 millions de streamers en moyenne sur les huit premiers mois de l’année, et enregistre 682,9 millions d’heures visionnées soit une progression de 8 % par rapport à 2022.
Deutsche Telekom offre à ses clients Magenta un an d’abonnement à Disney+ avec publicité
Le programme de fidélité Magenta Moments auquel tous les clients (fixe et mobile) de la marque commerciale de Deutsche Telekom sont éligibles s’est enrichi d’une nouvelle offre, à savoir un abonnement gratuit à Disney + Basic avec publicité jusqu’au 16 octobre 2024. L’opération est officiellement conçue pour célébrer le centième anniversaire de Disney. Il s’agit surtout d’un énorme coup de pouce du distributeur historique de Disney en Allemagne pour l’initialisation de sa nouvelle offre publicitaire, lancée le 1er novembre. Fabian Burger, directeur ventes et plateforme de distribution de The Walt Disney Company en Allemagne se félicite d’ailleurs de l’opération. « Nous sommes heureux de poursuivre notre excellent partenariat de longue date avec Deutsche Telekom et de proposer notre nouveau plan Disney+ Standard avec publicité comme cadeau de fidélité pour tous les clients Magenta Moments éligibles ».
AVoD / FAST : les cinq chaînes FAST les plus regardées concentrent 20% de l’audience du Top 100
Alors que le nombre des chaînes FAST continue à croître aux Etats-Unis (de 1 539 à la fin du deuxième trimestre à plus de 1 600 fin septembre), PlumResearch suggère une forte concentration des audiences, avec cinq chaînes du groupe Paramount (Pluto TV Spotlight, Star Trek, Pluto TV Action, Pluto TV Reaction et Pluto TV Comedy) pesant à elles seules pour 21% des usages des 100 chaînes les plus regardées.
D’après l’étude, les 20 chaines les plus vues en totalisent un gros quart (26%) et les 80 restants s’en partagent la moitié (53%).
Techno et équipements
Etats-Unis : Près de 7 millions de foyers disposent d’une connexion 5G fixe
Sur la base des résultats communiqués par les groupes lors de leurs publications trimestrielles, le site NextTV comptabilise à ce jour près de 7 millions d’accès à internet au domicile via la 5G aux Etats-Unis : 4,3 millions pour T-mobile, 2,7 millions pour Verizon, et 25 000 pour AT&T qui a tardivement lancé son offre.
D’après une étude de Leichtman Research Group, la 5G fixe a représenté 90 % des nouveaux abonnements très haut débit en 2022, contre 20 % en 2021.
Si une part importante de ces abonnements sont souscrits par des entreprises, et à des fins professionnelles, les offres des opérateurs y intègrent de plus en plus l’accès à des chaînes et/ou à certains services de streaming.
Netflix et Apple TV+ sont inclus, par exemple, chez T-Mobile (forfait à 30$/mois). Et +Play, qui combine les fonctions de commercialisation et d’agrégation d’abonnements à plus de 40 services, est l’une des pierre angulaires de l’offre 5G Ultra Wideband de Verizon avec, pus de 40 services proposés et des réductions sur le prix des forfaits pour des abonnements au Disney Bundle (Disney+, Hulu et ESPN+), notamment.
Cadre juridique et institutionnel
Traitement de l’information dans le cadre du conflit proche-oriental : L’Arcom a réuni les médias audiovisuels
L’Arcom a réuni, mardi 7 novembre, les représentants des médias audiovisuels pour échanger sur le traitement de l’information relative au conflit au Proche-Orient et à ses répercussions en France. A cette occasion, l’ensemble des participants a souligné les difficultés inédites auxquelles les rédactions sont confrontées pour assurer la bonne information du public et pour éclairer les réalités d’un conflit particulièrement sensible. Consciente de ces difficultés, l’Arcom a salué le rôle essentiel joué par les journalistes pour couvrir les événements, les mettre en perspective et les analyser, et contribuer ainsi au débat public. Elle a souligné la responsabilité particulière qui incombe, à cet égard, aux médias audiovisuels.
En outre, l’Arcom a rappelé les principes et les règles posés par la loi de 1986 et sa recommandation n° 2013-04 du 20 novembre 2013 relative au traitement des conflits internationaux, des guerres civiles et des actes terroristes par les services de communication audiovisuelle et sa délibération n° 2018-11 du 18 avril 2018 relative à l’honnêteté et à l’indépendance de l’information et des programmes qui y concourent. L’Arcom a insisté « sur la nécessité de veiller à la rigueur et à l’honnêteté de l’information et de faire preuve de la plus grande vigilance pour respecter les impératifs de pluralisme et d’équilibre des points de vue. Ces exigences impliquent en particulier de replacer les évènements dans leur contexte et d’éviter les généralisations hâtives, les stéréotypes et le sensationnalisme, susceptibles d’alimenter les tensions et les antagonismes. ».
La grève des acteurs à Hollywood : les négociations se poursuivent avec les studios
Le comité de négociation de la Screen Actors Guild – American Federation of Television and Radio Artists (SAG-AFTRA) a poursuivi les discussions mardi 7 novembre, durant 10 heures, avec les principaux studios de l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP) qui avaient proposé, samedi 4 novembre dernier leur « dernière, meilleure et ultime offre ». Si l’on ne connaît pas les détails de cette proposition des studios, ni de la réponse des acteurs, la SAG-AFTRA a précisé qu’«il y a plusieurs points essentiels sur lesquels nous n’avons toujours pas d’accord, y compris l’IA ».
En effet, au-delà de leurs revendications sur leur rémunération sur lesquelles les parties ont, semble-t-il, bien avancé, les acteurs et figurants s’opposent à « la création et l’utilisation de répliques numériques » de leur image et de leur voix par l’intelligence artificielle sans leur consentement.
Sur la rémunération, le projet d’accord comprendrait, selon Variety, une augmentation considérable des taux minimums, que les studios ont qualifiée de plus forte augmentation depuis 40 ans. On s’attend à ce qu’il soit compris entre 7 et 8 % dans la plupart des cas – inférieur aux 11 % recherchés par la SAG-AFTRA, mais supérieur aux 5 % convenus par l’AMPTP dans les accords avec les syndicats des scénaristes et des réalisateurs.
La grève dure maintenant depuis 116 jours, mobilise désormais les grands patrons des studios qui ont décalé beaucoup de sorties de film et qui ont prévenu qu’un accord était nécessaire, de manière imminente, afin de sauver une partie de la grille de diffusion télévisée. Au fil des jours, de plus en plus de longs métrages ont également été reportés et l’industrie mondiale de l’audiovisuel attend désormais le dénouement de cette grève.