Président de CMI-France et d’Editis, Denis Olivennes était, notamment, accompagné par Raphaël Einthoven pour défendre ce 16 juillet la candidature du projet Réels TV à une fréquence de la TNT nationale en clair. L’ambition est de proposer une « chaîne généraliste différente et populaire, pédagogique et amusante », dont la programmation sera bâtie, si le projet abouti, sur le triptyque Documentaires (environ 50 % de la programmation) Débats (25 %, notamment via un talkshow quotidien proposé entre 19 et 21 heures) Divertissement (25 % ; fiction et cinéma, mais surtout art de vivre). La chaîne bénéficiera, sans les imposer, des synergies attendues avec les autres actifs du groupe dans les médias (magazines, Loopsider, Louie Média et – le processus d’acquisition est en cours – L’Opinion). Elle sera détenue à 100 % par CMI.
En introduction à l’audition du projet Réels devant l’Arcom, le Président de CMI-France et d’Editis Denis Olivennes a rappelé que CMI-France réalisait un milliard d’euros de chiffre d’affaires, grâce à sa présence dans l’édition littéraire (50 maisons d‘édition au sein d’Editis), l’édition de magazines (Elle, Télé 7 Jours, Usbek et Rica, Franc-tireur…), les plateformes digitales Loopsider et Louie Média et, potentiellement, le quotidien L’Opinion. Le groupe emploie d’après son président 500 journalistes. Sa maison-mère CMI « pèse » 40 Mds€ de chiffre d’affaires, pour 4,5 Mds€ de résultat d’exploitation. Absent physiquement de l’audition, son président Daniel Kretinsky y est intervenu au travers d’un message vidéo préenregistré.
L’ambition, avec Réels TV, est de proposer une « chaîne généraliste différente et populaire, pédagogique et amusante », dont la programmation sera bâtie, si le projet abouti, sur le triptyque Documentaires Débats Divertissement.
Sa direction (président et directeur général) sera confiée à des « professionnels aguerris, expérimentés et partageant nos valeurs », dont les noms ne peuvent pas être communiqués à ce stade, compte tenu de leurs responsabilités actuelle.
Ancienne dirigeante de Gulli, Caroline Cochaux a détaillé les trois piliers qui structurent l’offre :
- Le documentaire, qui constituera la « colonne vertébrale de la chaîne ». Il sera décliné selon 5 axes (Société, Histoire et géopolitique, Science, Culture et Découverte) et comportera à 18 h 30 une demi-heure quotidienne de formats courts produits par Loopsider à destination d’un public de jeunes adultes.
- Le Débat, principalement organisé autour d’une quotidienne d’access prime time (19/21 h), proposée en semi-direct (time delay de 15 minutes) permettant de « mieux comprendre l’information » et de donner sa place à « un échange raisonnable et non simplificateur » grâce à trois séquences : Un grand entretien, un temps de débats préparé avec Loopsider et illustré par des sujets produits par la plateforme, une séquence culturelle
- Une « offre variée de programmes de culture et de divertissement »
L’offre de prime time alternera ainsi :
- une émission culturelle et littéraire Culturama le lundi,
- un documentaire suivi d’un débat le mardi,
- une soirée dédiée au spectacle vivant le mercredi,
- une fiction audiovisuelle le jeudi,
- un documentaire suivi d’un débat le vendredi,
- un ciné-club construit autour de films de patrimoine le samedi.
« Le week-end, une large place sera dédiée à l’art de vivre, au travers de magazines avec comme thème principaux la beauté et santé, la gastronomie, la mode, la décoration ».
La chaîne proposera 100 % de programmes frais en semaine, entre 18 et 23 heures.
L’algorithme développé par Loopsider concernant les attentes permettra de guider la programmation ou, de « l’éclairer » selon le correctif de Denis Olivennes.
La chaîne aura sa propre charte de déontologie.
Un programme sera coproduit avec Le Télégramme, dans le cadre d’un partenariat avec le quotidien régional, qui devrait également fournir des chroniqueurs pour sa quotidienne et des éléments visuels illustrant l’actualité en région.
La chaîne sera détenue à 100 % par CMI au démarrage. Il n’est pas prévu d’ouvrir son capital à des tiers, sauf intérêt stratégique lié, par exemple, à certains partenariats.
Sur le respect de l’article 40 de la loi de 1986 interdisant à une société extra-communautaire de détenir plus de 20 % d’une chaîne hertzienne, Denis Olivennes indique que la société éditrice, de droit tchèque, « doit s’y conformer ».
A retenir
Programmation :
« Au total, les documentaires représentent 50% de la programmation, les débats 25 % de la programmation, et le divertissement au sens large 25 % ».
- 5 610 heures d’œuvres audiovisuelles « au sens large », dont 4 206 heures de documentaires,
- 156 heures de cinéma,
- 156 heures de fiction audiovisuelle,
- 2 444 heures de magazine, dont à peu près la moitié en plateau et l’autre moitié en images.
- 208 heures de spectacles vivants,
« 35 % de la programmation est en première diffusion, en dehors de la nuit et de la programmation de l’été, et 100 % est en première diffusion sur le 18-23h du lundi au vendredi ».
Audience :
« Réel TV s’adresse à un public de 24-59 ans avec une attention particulière pour le rajeunissement du public et pour les territoires »
Modèle économique :
Au cours des premières années d’exploitation, la chaîne générera 32 M€ de cash-flow négatifs cumulés, avant de parvenir à l’équilibre.
A l’horizon du plan d’affaires, elle atteindra 26 M€ chiffre d’affaires via la publicité TV traditionnelle grâce à la diffusion de 390 heures de publicité, et près de 1 M€ via le digital
Son effectif passera de 17 salariés au lancement à 21 au plus haut.
Contribution à la création :
Production audiovisuelle : « on a opté pour l’option à 12,5 % du chiffre d’affaires, totalement sur le patrimonial, et on sera au-dessus ».
« On n’avait pas prévu d’engagements sur les inédits mais on est ouvert à en discuter lors de la négociation de la convention ».
Sur la contribution à la prod cinéma ? « On a compris qu’on y échappait parce que notre programmation sera centrée sur du patrimonial »
« A ce stade, nous n’avons pas eu de contacts avec les associations professionnelles de producteurs ».
Pas de contact avec les asso pros à ce stade
Digital :
La stratégie dans le digital prévoit de mettre l’accent sur l’accessibilité de la chaîne, grâce à une présence dans les smart TV et sur les différentes plateformes de vidéo en ligne, la production de contenus exclusifs « permettant d’aller chercher un public qui a perdu l’habitude d’allumer sa TV », et le développement fde communautés sur les réseaux sociaux autour des programmes de l’antenne.