L’accord récent entre Netflix et TF1, portant sur la distribution des chaînes et contenus à la demande de TF1+ sur la plateforme reine de la SVoD, constitue sans doute l’accord le plus structurant à ce jour entre un diffuseur historique et un géant du streaming — en France et en Europe. Dans une interview publiée ce mardi 24 juin par Variety, Rodolphe Belmer, directeur général du Groupe TF1, a également évoqué le prolongement de la stratégie d’agrégation que mène le groupe depuis l’été 2024 sur Netflix, et qui pourrait conduire à l’intégration d’Arte, de L’Équipe ou encore de Figaro TV — déjà distribués via TF1+ — sur la plateforme : « Ces partenaires que nous agrégeons en France ont la possibilité de rejoindre TF1 sur Netflix », indique Rodolphe Belmer
Le modèle d’agrégation de contenus tiers, initialement accessibles gratuitement, via une porte d’entrée payante — comme le prévoit cet accord — reste un mécanisme d’intégration nettement moins répandu que les schémas alternatifs :
- L’agrégation inverse de contenus normalement payants via une porte d’entrée gratuite (comme l’intégration annoncée pour la rentrée 2024 d’un corner ADN au sein de M6+),
- Les accords d’agrégation gratuit-gratuit (par exemple france.tv intégrant les programmes d’Arte, ou les partenariats déjà évoqués concernant TF1) ou payant-payant (tel que la mise à disposition d’Apple TV+ à l’ensemble des abonnés à Canal+).
Le tour d’horizon européen des principales dynamiques d’agrégation de contenus et de chaînes tiers réalisé par NPA Conseil, confirme que l’accord conclu en 2020 entre Prime Video et les chaînes publiques allemandes ARD et ZDF représente le seul cas comparable à l’accord entre TF1 et Netflix, puisque le signal linéaire des chaînes des deux groupes est diffusé dans la section « Live TV » de Prime Video. Mais l’accès aux contenus à la demande nécessite d’être abonné aux services payants respectifs des deux diffuseurs (ARD Plus et ZDF Select), disponibles dans Prime Video Channels, tandis que le replay reste accessible gratuitement via leurs propres « Mediathek », mais pas par Prime Video.
Du côté des plateformes BVoD des principaux groupes audiovisuels, l’Allemagne, avec Joyn et RTL+, apparaît comme le pays s’approchant le plus de ce format d’agrégation combinant gratuit et payant. Toutefois, dans l’ensemble, les principales plateformes BVoD européennes — le plus souvent basées sur un modèle freemium — la valeur de la section payante ne réside généralement pas dans l’inclusion de contenus tiers venus de l’univers gratuit, mais plutôt dans l’absence de publicité, l’accès à des contenus à la demande en avant-première ou en replay, ou encore l’ajout de contenus premium.
