Le marché de la vidéo a été marqué par une accélération de la décroissance de ses ventes physiques (DVD et Blu-ray) au cours de la dernière décennie. Dans le même temps, les formats dématérialisés (VoD, EST et SVoD) n’ont pas apporté le nouvel élan attendu par l’industrie. Fin 2016, les revenus vidéo passaient pour la première fois sous la barre symbolique du milliard d’euros, en repli de près de 7% par rapport à 2015. Il devient impératif pour le marché de réussir sa transformation digitale et d’atteindre l’équilibre au cumul des deux univers. Le dynamisme retrouvé de la distribution numérique, portée par les modèles de l’achat définitif et de l’abonnement illimité, reste toutefois porteur d’espoir et offre de réelles perspectives de développement au marché.
Accélération du déclin des ventes de DVD et Blu-ray
En l’espace d’une décennie, le marché physique a été divisé par trois, perdant ainsi près d’un milliard d’euros de recettes. Un déclin qui devrait se poursuivre en 2017 avec la perte attendue de 60 millions d’euros. Dans un tel contexte, il paraît difficile pour le Blu-ray 4K Ultra HD, dernier-né des supports physiques, de tirer son épingle du jeu et de redynamiser un secteur en situation particulièrement délicate.
Source : NPA Conseil sur données CNC-GfK
Progression du numérique en attendant un véritable décollage
En 2016, SVoD et EST ont confirmé leur essor en affichant pour la deuxième année consécutive une croissance à deux chiffres. La SVoD représente désormais un tiers des recettes digitales. Porté par un net accroissement de l’offre ces deux dernières années (Netflix, SFR Play, Amazon Prime…), le modèle de l’accès en illimité séduit de plus en plus de Français. Identifié par les ayants-droit comme l’un des principaux relais de croissance pour compenser le recul des ventes physiques, l’EST peut lui aussi s’appuyer sur un élargissement de l’offre de services qui a permis de favoriser l’accès des œuvres à l’achat pour les consommateurs.
Source : NPA Conseil sur données CNC-GfK
Une mutation lente et difficile
La progression des recettes issues des modes de distribution dématérialisés s’avère encore insuffisante pour compenser le déclin continu des ventes physiques. Malgré plus d’une décennie de reculs successifs, le marché vidéo français demeure en effet très dépendant des ventes de DVD et Blu-ray (65% du CA vidéo en 2016). Au cumul des deux univers, le marché vidéo s’établit désormais en dessous du milliard d’euros de recettes. Le prolongement des dynamiques actuelles reste toutefois porteur d’espoir. Le développement des revenus numériques devrait permettre de stabiliser l’ensemble du marché vidéo dans les années à venir. A l’horizon 2018, le marché français devrait ainsi basculer pleinement dans l’ère du numérique avec un poids des formats dématérialisés supérieur, pour la première fois, à celui des supports physiques.