Lors de l’audition consacrée ce mardi 16 juillet à la candidature de BFM TV au renouvellement de sa fréquence, Nicolas de Tavernost a souligné que la chaîne était devenue « un socle pour un groupe tourné vers l’information au sens large », dont Hervé Béroud a rappelé qu’il comptait aussi BFM Business, BFM Régions, BFM Radio (en DAB+) et, à partir du 25 septembre, BFM2. Si la rédaction de la chaîne compte 250 à 300 journalistes, le groupe dans son ensemble en emploie près de 900. Aspirant à « préserver l’acquis » et « chaud partisan de l’agrégation » des chaînes de la TNT dans une application de type Freely, Nicolas de Tavernost juge en revanche que « le changement de numérotation ne résoudra le souci d’accessibilité et introduirait une difficulté pour les Français qui sont habitués depuis 20 ans à la numérotation actuelle ». Interrogés sur la polémique née de la révélation des échanges de textos entre Marc-Olivier Fogiel, Ruth Elkrieff et l’entourage de Nicolas Sarkozy, le premier indique avoir agi comme « bouclier de la rédaction pour qu’elle puisse travailler en paix », et note que « l’antenne a été irréprochable ». « L’ADN de l’indépendance est extrêmement fort. Toutes les assurances ont été données par CMA CGM pour son maintien. Le passé démontre que cette chaîne est pluraliste, et l’état d’esprit du nouvel actionnaire va dans le sens du renforcement », prolonge Nicolas de Tavernost. Au titre des garanties nouvelles d’indépendance de la rédaction, la direction évoque la nomination d’un administrateur indépendant référent sur les sujets de pluralisme et de garantie de l’indépendance acceptée par CMA CGM, « l’application stricte de la loi Bloche », avec comme bras armé le CHIPIP du groupe, une évolution en discussion de la charte déontologique de 2015, et la publication prochaine d’un « Baromètre mensuel du pluralisme » sur son antenne. Elle assure que BFM TV fera une « application complète » dela délibération attendue de l’Arcom à la suite de la décision RSF.
Intervenant en introduction de l’audition consacrée le 16 juillet à la candidature de BFM TV au renouvellement de son autorisation de diffusion en TNT nationale, Nicolas de Tavernost, qui en assure la direction générale, indique que « BFMTV est devenue au fur et à mesure de son développement un socle pour un groupe tourné vers l’information au sens large, information généraliste, information économique, information locale et des territoires, information digitale ».
Hervé Béroud, directeur général de l’Information du groupe rappelle qu’au-delà de BFM TV, ce dernier comporte le réseau BFM Région, BFM Business, BFM Radio et que s’y ajoutera le 25 septembre BFM 2, « 100% numérique et pensée en complémentarité de BFM TV ».
Pour Nicolas de Tavernost, l’ambition de BFM TV est de « préserver l’acquis, moderniser en permanence l’outil de production, et adapter la diffusion. Je suis un chaud partisan de l’agrégation, alors que le changement de numérotation ne résoudra le souci d’accessibilité et introduirait une difficulté pour les Français qui sont habitués depuis 20 ans à la numérotation actuelle. Je remercie l’Arcom pour les travaux qu’elle a conduit sur les SIG. Nous sommes prêts à participer à tout système d’agrégation, à l’exemple de ce qu’ont fait les Anglais avec Freely »
« Notre mission n’est pas de juger ou de commenter, notre mission c’est de raconter, expliquer et surtout veiller à la véracité des faits ». « BFM TV place l’exigence déontologique et journalistique au centre de tout. C’est parce que ces valeurs de fiabilité, d’indépendance sont des piliers de l’action de la chaîne que le comité éditorial, une instance mensuelle de dialogue entre la rédaction et la direction, sera pérennisé et que la charte déontologique du groupe, rédigée en 2015, sera révisée tous les 5 ans et à chaque fois que l’actualité l’exigera ». « Nous nous engageons à aller plus loin encore en mettant en place un baromètre du pluralisme des temps de parole politique à disposition publique chaque mois sur le digital ».
La rédaction de BFM TV emploie 250 à 300 journalistes, et le groupe dans son ensemble 900, dont 150 sur le digital.
« L’histoire de BFMTV c’est aussi celle d’un succès technique. BFMTV a non seulement été pionnière en matière de synergie entre les différentes antennes radio télé du groupe mais elle a également investi de manière soutenue sur les moyens techniques et déployé parallèlement une stratégie d’hyperdistribution ». « Nous vous proposons simplement de pérenniser une marque de référence pour de nombreuses françaises et de nombreux français et nous vous proposons un projet de stabilité au service de la TNT ».
« L’ADN de l’indépendance est extrêmement fort et l’état d’esprit du nouvel actionnaire va dans le sens du renforcement »
Après qu’Apolline de Malherbes, indiquant s’exprimer au nom de toute la rédaction, affirme que « nous sommes farouchement indépendants, (que) personne ne (lui) a dicté la moindre question (et que) nous jouissons d’une liberté totale », le conseiller Hervé Godechot a évoqué la polémique née de la révélation des échanges de textos entre Marc-Olivier Fogiel, Ruth Elkrieff, l’attachée de presse de Nicolas Sarkozy Véronique Waché et Mimi Marchand.
Marc-Olivier Fogiel indique que le sujet illustre sa vocation à « être le bouclier de la rédaction pour qu’elle puisse travailler en paix », et note que « l’antenne a été irréprochable ».
« Ce qui se passe en coulisse reste en coulisse. Les échanges avec l’attachée de presse de Nicolas Sarkozy ont permis à l’antenne de travailler en pleine indépendance ».
« Nous avons d’abord vérifié que le traitement avait été d’une objectivité totale, prolonge Nicolas de Tavernost.
L’indépendance n’est pas seulement affaire de charte mais d’état d’esprit ; L’ADN de l’indépendance est extrêmement fort. Toutes les assurances ont été données par CMA CGM pour son maintien. Le passé démontre que cette chaîne est pluraliste, et l’état d’esprit du nouvel actionnaire va dans le sens du renforcement ».
Au titre des garanties nouvelles d’indépendance de la rédaction, la direction évoque la nomination d’un administrateur indépendant référent sur les sujets de pluralisme et de garantie de l’indépendance acceptée par CMA CGM, « l’application stricte de la loi Bloche », avec comme bras armé le CHIPIP du groupe, et une évolution en discussion de la charte déontologique.
A la suite de la décision RSF sur la prise en compte du pluralisme à la télévision, Nicolas de Tavernost indique par ailleurs que BFM fera une « application complète des indications de l’Arcom ».
En revanche, la réflexion sur une possible JTI, évoquée dans le dossier « est en cours. Le sujet n’est pas encore tranché ».
Un équilibre maintenu entre hard news et débat
Sur l’équilibre de l’antenne entre hard news et débat, Nicolas de Tavernost juge satisfaisant l’équilibre actuel entre journaux, débats et reportage et assure que BFM TV « ne dérivera pas vers le pur débat et le tour de table permanent ».
Hervé Béroud précise que l’information factuelle « représente près de 70 % de l’antenne et le débat, plutôt en fin de journée pour digérer, 30 % ».
A retenir
Positionnement :
« BFM TV n’est pas une chaîne d’opinion mais une chaîne des opinions, une chaîne parfaitement pluraliste et l’ensemble des journalistes que j’ai pu rencontrer en ont une confiance et une conscience absolue ».
« Son plus grand succès est d’avoir contribué à redéfinir la place de l’information, plus en prise avec la réalité, plus fédératrice, plus citoyenne, en informant, en débattant, en réunissant les Françaises et les Français, BFMTV s’est imposée comme une chaîne incontournable ».
« C’est une chaîne généraliste de l’information, conflits, catastrophes naturelles, événements historiques, politiques, économiques, mouvements sociaux, faits divers, moments de communion collective, événements culturels ».
« BFM TV a mis l’information au cœur de son projet. A chaque moment d’actualité fort, nous cassons notre antenne, on privilégie le direct, sans interruption quand ça le nécessite. Près de 200 fois par an, BFM TV est capable de casser son antenne pour couvrir un fait d’actualité »
« BFM TV n’est pas une chaîne d’information parisienne puisque c’est une chaîne nationale de la proximité qui reflète la diversité de la société française, grâce notamment à nos 10 chaînes locales de BFM Région, autorisées en TNT ».
« 60 duplexes réalisés en moyenne chaque jour en 2023 ».
« BFM TV produit tous ses formats en interne. C’est la seule chaîne d’information disposant d’un service de grands reportages composé d’une trentaine de professionnels qui produit 65 sujets par an reconnus pour leurs sérieux et régulièrement récompensés ».
Programmation :
Face à la mutiplication des fake news, « BFM va augmenter son offre de programmes de décryptage, dans une verticale BFM vrai / faux, elle va renforcer son action d’éducation aux médias dans le cadre de sa nouvelle convention avec le Clemi »
BFM va lancer une verticale BFM climat et un référent environnement sera nommé dans la rédaction.
A destination des plus jeunes, BFM va lancer sur les réseaux sociaux « un journal d’information sous forme de notes vocales, pour les adolescents qui en sont friands ».
La chaîne annonce aussi un objectif de 100 % de programmes sous titrés à l’attention des mal entendants en septembre 2025, à 90 %/10 % avec l’IA et un contrôle humain.
Audience :
« Dans un univers extrêmement concurrentiel, près de 15 millions de Français regardent BFM TV tous les jours, elle a conservé la structure d’audience la plus jeune des chaînes d’info, a conservé son ADN d’informer de manière pluraliste les Français ».
Modèle économique :
« BFMTV est rentable et cela depuis près de 15 ans, et son chiffre d’affaires a triplé en 10 ans. C’est un fait unique, vous le savez, parmi les chaînes d’information de la TNT ».
Digital :
BFM totalise 18 millions d’abonnés à ses réseaux sociaux.