A quelques jours d’en tirer le rideau, 2023 ne restera certainement pas dans les mémoires comme un millésime d’exception, entre manifestations de plus en plus brutales du réchauffement climatique, nouveau foyer de conflit militaire et morosité économique persistante. S’agissant des médias et, particulièrement, de la vidéo, on peut espérer au moins qu’elle reste comme une année de transition vers des lendemain plus souriants.
De ce point de vue, les conclusions du dernier AVoD Market Report aideront à regarder 2024 avec optimisme : les auteurs de l’étude NPA Conseil et Médiamétrie y prévoient pour chacune des composantes de l’univers TV et CTV des revenus en hausse. Spectaculaires pour certaines briques récentes de la vidéo digitale (TVS, AVoD/FAST…), car s’appliquant à des bases de départ limitées ; bienvenues pour les campagnes classiques en télévision linéaire qui conserveront la (très grosse) part du lion (lire dans cet INSIGHT NPA [ETUDE] Les revenus publicitaires TV / CTV pourraient gagner 5 % en 2024, à 3,8 Mds€).
Mais au-delà de ce retour dans le vert, 2024 pourrait aussi marquer une forme retrouvée de lisibilité dans la « lecture » de l’environnement audiovisuel, après une presque décennie d’imagination débridée dans l’invention de nouvelles formes de streaming, la création d’acronymes pour les décrire et/ou la mise en avant de KPI’S inédits supposés en mesurer l’impact. La prééminence confirmée du téléviseur figure au nombre de ces clarifications, pour 80 % environ du temps de visionnage selon les constats qui convergent en Allemagne, en Espagne, En France ou encore au Royaume-Uni ; et avec elle la priorité donnée sur le grand écran à des formats longs (85 % à 90 %), ou la part largement dominante des services gratuits (plus de 80 % du temps passé, là encore).
On peut appliquer cette lecture simplifiée des usages à l’articulation des services qui y correspondent : un grand univers du streaming premium gratuit, intégrant télévision, BVoD, AVoD et chaînes FAST, une offre payante associant pay TV et SVoD et un ensemble associant YouTube et les réseaux sociaux, dont écrans mobiles et formats courts représentent le centre de gravité.
Il restera, pour finaliser la représentation du nouveau terrain de jeu, à ajuster les outils permettent d’en prendre la mesure ; ce devrait être fait d’ici douze mois, grâce aux actions combinées de Médiamétrie, du SNPTV, de l’Union des Marques et de l’Udecam.
Nous ne sommes plus qu’à quelques encâblure de la sortie de la jungle !