L'édito de Philippe Bailly

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Daily Insight 06/12/2023

Peacok : 30 millions d’abonnés payants, mais pas de développement international en projet

Le PDG de Comcast Mike Cavanagh, a indiqué lors de la conférence UBS Global Media and Communications que le service de streaming du groupe Peacock comptait désormais 30 millions d’abonnés payants, pour un revenu moyen par abonné d’environ 10 $ par mois. Le dirigeant a également indiqué que la perte opérationnelle prévue en 2023 pour la plateforme – 2,8 Mds$ – constituerait un plus haut avant l’amélioration progressive des résultats.
Le service est concentré sur le territoire américain et ne cherche pas actuellement à s’implanter à l’international a-t-il indiqué.
En dehors des Etats-Unis, Peacock n’est disponible que sur la plateforme de sa filiale Sky, mais dans une version réduite. C’est par SkyShowtime, la JV opérée avec Paramount Global, que passe le développement hors des frontières.

Business

Royaume-Uni : X (ex-Twitter) aurait perdu 1,6 millions d’utilisateurs mensuels et 16% de temps d’utilisation entre mai et octobre 2023

D’après le site The Media Leader, citant des données de l’institut UKOM, le nombre d’utilisateurs mensuels de Twitter au Royaume-Uni serait passé de 25,3 à 23,7 millions entre mai et octobre 2023, et celui des utilisateurs quotidiens serait revenu de 10 millions à 9 millions (9,99 vs 8,98) au cours de la même période.
La durée d’utilisation quotidienne par utilisateur aurait, elle, baissé de 7% (22 mn 40 sec vs 24 mn et 23 sec).

Contenus et services

Netflix va accentuer ses efforts dans les contenus originaux non scénarisés en langues locales

Intervenant à la conférence UBS Global TMT 2023 à New York, Ted Sarandos, co-PDG de l’entreprise a annoncé que Netflix allait redoubler ses investissements dans le contenu original non scénarisé produit dans les langues locales, identifiant explicitement l’offre de divertissement non anglophone comme l’un des domaines stratégiques pour la croissance du groupe à long terme. Sarandos confirme ainsi les déclarations de Brandon Riegg, responsable de la division « Unscripted and documentary » qui assurait le 29 novembre dernier à Londres que les jeux télévisés et les « talent show » étaient devenus « une grosse priorité ». Ted Sarandos a identifié deux autres opportunités de croissance pour Netflix : les revenus publicitaires et l’approfondissement des liens avec les fans grâce au marketing, à des produits de grande consommation et à des expériences en direct. Enfin, après l’accord passé à l’été 2023 permettant à Netflix d’accéder à certaines productions HBO, Sarandos entend développer l’octroi de licences à des tiers sur un plus grand nombre de productions originales Netflix, qualifiant la stratégie d’intégration verticale « forcée » comme un « état contre nature ».

Lire C21Media

Etats-Unis : 37 chaînes Warner Bros. Discovery Sur Freevee (Amazon)

Le groupe Amazon a annoncé l’arrivée – en deux temps – de 37 chaînes réalisées par Warner Bros Discovery (WBD) sur sa plateforme gratuite d’Avod et de FAST Freevee. Seize de ces chaînes y ont été intégrées dès le 5 décembre, couvrant l’information (CNN Headlines), le cinéma (Warner Bros. TV – Classic Cinema…), les series (Nikita…), le documentaire et le factual. Vingt-et-une autres chaînes s’y ajouteront en 2024.
Début 2023, c’est sur Tubi et Roku que WBD avait lancé ses 17 premières chaînes FAST.
De son côté, Freevee avait signé fin août pour la distribution d’une cinquantaine de chaînes réalisées par NBC Universal.

Disney va sortir en salles trois films Pixar privés de cinéma pendant la pandémie

Disney annonce que Soul, Turning Red, et Luca, trois long métrages Pixar sortis directement sur Disney+ en 2020 et 2021 en raison principalement de la fermeture des cinémas pendant la pandémie bénéficieront d’une ressorti en salles, respectivement en janvier, février et mars 2024. Les trois longs métrages ont été nominés aux Oscars, Soul ayant même remporté une statuette. Selon The Hollywood Reporter, la décision permettrait de palier en partie à un faible line up familial en début d’année en raison du ralentissement des productions pendant la grève des scénaristes à Hollywood. Elle permettrait également de préparer le lancement du très attendu Inside Out 2 attendu pour le mois de juin.

Lire THR

Cadre juridique et institutionnel

La proposition de loi sur la copie privée déposée à l’Assemblée nationale

La proposition de loi du député MoDem Philippe Latombe a été déposée, mercredi 5 décembre, sur le bureau de la Présidente de l’Assemblée nationale. Cette proposition de loi vise à modifier les modalités de calcul et de décision des barèmes « redevance copie privée ». S’appuyant sur le rapport d’octobre 2022 de l’Inspection générale des finances (IGF) et de l’Inspection générale des affaires culturelles (IGAC), cette proposition vise à améliorer certaines faiblesses du dispositif actuel, notamment les problèmes de gouvernance dénoncés dans ce rapport, en proposant un premier train de mesures pouvant être rapidement mises en place.
L’article 1er de la PPL soumet annuellement le barème de la RCP au vote du Parlement à la place de la commission copie privée, commission indépendante, composée de représentants des redevables et des bénéficiaires, qui a actuellement pour mission de déterminer les modalités de mise en oeuvre de la rémunération pour copie privée.
L’article 2 de la PPL prévoit que les enquêtes, études d’usages, qui ont vocation à mesurer les pratiques de copie privée et qui fondent les barèmes de RCP, soient indépendantes et placées sous la supervision de l’Arcom qui les diligentera. Une demande d’enquête doit être demandée à l’ARCOM par la Commission, si elle l’estime nécessaire, d’où le caractère explicite de la demande, et dans la limite d’une enquête annuelle maximum.
L’article 3 vise à rendre le remboursement de la RCP qui est un droit pour les entreprises privées qui utilisent ces appareils pour un usage professionnel ou par les services de l’État, notamment pour les téléphones mobiles de service des fonctionnaires, plus facilement applicable et transparent, en simplifiant et dématérialisant les modalités de remboursement et en limitant les délais d’effectivité.
L’article 4 de la PPL exonère de RCP le matériel reconditionné, permettant, dans le respect du principe qu’un même produit ne peut être taxé deux fois, de favoriser le développement du marché du recyclage, écologiquement vertueux et créateur d’emploi, tout en permettant aux catégories sociales les plus modestes de pouvoir s’équiper à moindre coût.
Cette PPL a été renvoyée à la Commission des affaires culturelles et de l’éducation.

Voir le rapport de l’IGF et de l’IGAC

La PPL sur l’abaissement du taux de location des distributeurs de films dans les DOM adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale

La PPL de Catherine Conconne, votée en première lecture au Sénat, qui vise à abaisser, dans les DOM, la part nette maximale revenant au distributeur national du film (de 50% à 35%) a été définitivement adoptée, dans les mêmes termes qu’au Sénat, et à l’unanimité par l’Assemblée nationale malgré l’opposition de toute la filière amont de l’industrie cinématographique et d’un syndicat minoritaire (UNICFU), représentant les intérêts de la filière exploitation en outre-mer. Cette baisse de la part nette distributeurs a été adoptée malgré les risques d’éviction, sous-tendus par cette baisse, de certains films dans les départements d’outre-mer. Cette PPL devrait permettre à la filière d’exploitation cinématographique ultramarine de maintenir et soutenir son activité, qui subit des coûts fixes plus élevés que dans l’Hexagone.

Voir la PPL votée le 5 décembre 2023

Point sur la grève dans la production audiovisuelle

Une nouvelle réunion entre les syndicats de producteurs audiovisuels (USPA, SPI, SPECT,SATEV) et le SNTPCT, de la CFDT et de la CFTC est prévue jeudi 7 décembre pour sortir de la grève lancée depuis le 4 décembre dernier. Dans le dernier état des négociations, en date du 4 décembre dernier, les syndicats de producteurs ont proposé, pour les salariés de catégorie B engagés sous CDDU, travaillant en fiction, deux revalorisations :

Pour les fonctions dont le montant du salaire minimum hebdomadaire défini pour 35 heures de travail effectif est inférieur ou égal à 1000€ bruts par semaine ( + 5,00% au 1er janvier 2024 et + 2,50% au 1er avril 2024.). Au total, entre le 1er janvier 2023 et le 1er avril 2024, la revalorisation des salaires minima de ces salariés atteindrait + 11,4%.

Pour les fonctions dont le montant du salaire minimum hebdomadaire défini pour 35 heures de travail effectif est supérieur à 1000€ bruts par semaine ( + 3,00% au 1er janvier 2024 et + 1,50% au 1er avril 2024). Au total, entre le 1er janvier 2023 et le 1er avril 2024, la revalorisation des salaires minima de ces salariés atteindrait + 7,2%.

Hors domaine de la fiction, les syndicats de producteurs ont proposé des hausses de +5% (soit +8,7% entre 1er janvier 2023 et 1er avril 2024) pour les CDDU de moins de 1000€ bruts par semaine et de +3% (soit +5,6% entre 1er janvier 2023 et 1er avril 2024).
De leur côté, les syndicats de salariés maintiennent leur demande d’augmentation de 20% des minima salariaux.

Précédent juridique en Chine où le droit d’auteur est reconnu pour une œuvre générée partiellement par l’IA

Le tribunal de l’internet de Pékin a reconnu la protection du droit d’auteur à des œuvres artistiques générées par intelligence artificielle, mais supervisées et dirigées par une intervention humaine. Le tribunal devait se prononcer sur le cas d’un plaignant qui avait utilisé un outil d’IA (Stable Diffusion) pour créer une image photoréaliste d’une jeune femme qui avait ensuite été partagée sans son autorisation par un blogueur. La décision sert de précédent juridique en Chine. Le tribunal a estimé que le plaignant « avait fait preuve d’un certain degré d’investissement intellectuel » en sélectionnant le texte, en réglant les paramètres et en concevant le résultat final. L’originalité de l’image témoigne du « choix esthétique et du jugement personnel ». Aux États-Unis, la question de savoir si une œuvre d’art générée par l’intelligence artificielle peut être protégée par le droit d’auteur reste toujours débattue. En France, huit députés du groupe Renaissance ont présenté, le 12 septembre dernier, une proposition de loi visant à encadrer l’intelligence artificielle par le droit d’auteur. Cette PPL a été transmise à la Commission des affaires culturelles qui n’a pas encore désigné de rapporteur sur ce texte.

Lire le South China Morning Post

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