France Télévision : l’évolution de l’offre numérique sera déployée progressivement jusqu’à l’automne
France Télévisions a présenté ce jeudi l’évolution de son offre numérique, appelée à se déployer progressivement au cours de l’année 2024, en janvier, pour une « partie importante » au printemps, au cœur de l’été à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques, et finalement à la rentrée pour de « nouvelles fonctionnalités, nouveau design et nouvelle direction artistique », selon le calendrier décrit par le directeur des antennes et des programmes, Stéphane Sitbon-Gomez.
Se fixant pour objectif de convaincre le public que l’ensemble « france.tv + franceinfo forme un média de référence », la présidente du groupe Delphine Ernotte Cunci a, par ailleurs, indiqué que France Télévisions avait plus que doublé ses investissements dans le numérique (technique + contenus) depuis 2018, d’environ 80 millions d’euros à quelque 200 millions, et qu’il touchait « 35 millions de Français tous les mois », après dédoublonnage des contacts de franceinfo (22,5 millions de visiteurs uniques par mois) et de france.tv. (26 millions).
Au-delà du renforcement de la capacité de France Info à traiter les breaking news grâce à un « live direct » permettant d’accéder à l’information « en un clic », France Télévisions a annoncé :
- Le lancement sur France.tv d’une chaîne olympique le 8 mai, jour de l’arrivée à Marseille de la flamme olympique, qui permettra notamment de compléter la couverture de la compétition par France 2 et France 3, et s’accompagnera d’un canal de chat appelé « Fan zone » permettant de commenter le direct sportif, comme « une agora publique »,
- L’arrivée avant l’été d’une deuxième chaîne FAST, dédiée au documentaire, après le lancement en décembre 2023 de France.tv séries. Si toutes deux intègreront de la publicité, Stéphane Sitbon Gomez a annoncé ce jeudi que le groupe « travaille avec la régie à l’amélioration de l’expérience publicitaire, avec deux axes : réduire les spots en pré-roll (avant les programmes) et d’éviter trop de répétitions de la même publicité ». France Télévisions n’envisage pas de lancer une offre payante sans publicité comparable à TF1+ Premium ou 6Play Max
France Télévisions, qui annonce mettre à disposition sur France.tv quelque 200 séries et fictions, 1 200 spectacles vivants, 8 000 épisodes de dessins animés et 350 films indique encore qu’il travaille à systématiser la mise en ligne des programmes en avant-première sur sa plateforme, et qu’il espère obtenir, dans le cadre de la renégociation de son accord avec les producteurs, l’allongement à 36 mois de sa fenêtre de droits, « 6 à 12 » aujourd’hui, et 48 dans le cadre de l’accord passé par TF1
Contenus et services
DAZN signe un accord avec la FFF pour la diffusion du Championnat de National
La plateforme de streaming britannique DAZN, toujours candidate à l’attribution des droits TV de la Ligue 1 en France, annonce la signature d’un accord avec la Fédération française de football pour la diffusion de deux rencontres par journée du Championnat de National à partir de ce vendredi 12 décembre. Selon le communiqué de la FFF, « Le premier match [Red Star – Orléans] sera diffusé en exclusivité le vendredi soir à 19h30 en multi-cameras (les 7 autres sur les antennes de FFFtv) tandis que le second [Sochaux – Nîmes] sera co-diffusé le lundi soir avec Canal + ».
Crunchyroll dépasse les 13 millions d’abonnés premium dans le monde
Le service de streaming dédié à l’animation japonaise Crunchyroll (coentreprise indépendante entre Sony Pictures Entertainment et le japonais Aniplex, filiale de Sony Music Entertainment) a annoncé dans le cadre du CES à Las Vegas avoir dépassé les 13 millions d’abonnements payants dans le monde. Le chiffre était de 5 millions lors du rachat par Sony au mois d’août 2021. Aux Etats-Unis, Crunchyroll est distribué sur Prime Video Channels depuis l’automne et a lancé une chaîne FAST sur LG Channels, The Roku Channel et Vizio WatchFree+. Crunchyyroll est disponible en douze langues partout dans le monde et sera bientôt soumis aux obligations de production en France où son chiffre d’affaires dépasse donc les 5 M€ net et où il réalise au moins 0,5% d’audience de l’ensemble des services de SVOD.
Bouygues Telecom inclut à son tour la télévision dans un forfait mobile
Après Free Mobile qui a annoncé le 9 janvier l’inclusion de l’appli TV OQEE by Free dans son Forfait Free 5G, Bouygues Telecom lance un forfait B&You Service Max sans engagement, à 13,99 €/mois et qui propose 100 Go de 5G ainsi que l’accès en illimité à l’application B.TV pur profiter de 70 chaînes TV en direct. Services Max propose également l’Assistance+ (service client par téléphone). Les autres forfaits mobiles (1 Go, 20 Go et 200 Go) ne sont pas concernés.
Business
Le prix des abonnements fixes à haut et très haut débit au plus haut en France depuis 10 ans
L’Arcep a publié le 11 janvier les chiffres pour le troisième trimestre 2023 du marché des communications électroniques en France. La facture des utilisateurs des services fixes à haut et très haut débit s’établit à 34,8 euros HT par mois (+1,5 € par rapport au trimestre précédent), un niveau qui n’avait pas été atteint depuis dix ans. Par conséquent, le revenu des services fixes des opérateurs progresse de +2,5 % ce trimestre à 4,242 milliards d’euros. Le revenu des services mobiles continue de progresser à un rythme soutenu (+ 2,7 % ce trimestre à 3,820 Mds€), même si l’Arcep constate que sa croissance ralentit depuis deux ans. Concernant les abonnements, le nombre de nouveaux abonnés nets à la fibre optique est de + 3,4 millions en un an au 3ème trimestre contre + 3,7 millions un an auparavant. Au total, le nombre d’abonnés à la fibre est de 20,6 millions à fin septembre 2023, soit 64 % du nombre total d’abonnements internet à haut et très haut débit (+ 10 points en un an). Enfin, le nombre d’utilisateurs actifs sur les réseaux 5G atteint 12,4 millions au troisième trimestre 2023, soit 15 % du nombre total de cartes SIM.
Lire l’Observatoire de l’Arcep
Les expérimentations de publicité « shoppables » se multiplient aux Etats-Unis
Intervenant dans le cadre du CES, la dirigeante des activités de publicité du groupe Disney au niveau mondial Rita Ferro, a indiqué qu’Unilever (Ben & Jerry’s, Dove, Axe…) avait commencé à tester le programme de publicités « shoppables » de Disney, Gateway Shop (celui-ci permet au public de rebondir sur la diffusion d’un spot pour acheter le produit qui est en promotion, via un deuxième écran, et donc sans quitter le programme en cours de visionnage).
De leur côté, Walmart, DoorDash et Shopify testent les pilotes de formats publicitaires interactifs développés par Roku.
Walmart est également impliqué dans l’expérience de télévision shoppable “shop the look” lancée en novembre 2023 par Peacock (NBCUniversal).
IMAX annonce un record de recettes de 1,06 Mds$ au box-office mondial
IMAX a annoncé une croissance de 24,4 % du box-office mondial par rapport à 2022 et a programmé un nombre record de 98 nouveaux films dans le monde au cours de l’année. Celui de Christopher Nolan Oppenheimer a été le plus rentable avec 183,2 M$. La performance d’Imax est d’autant plus remarquable que le box-office mondial IMAX a augmenté de 2 % par rapport à sa moyenne 2017-2019, contre une baisse estimée de -21 % pour le box-office des exploitants du monde entier. De Oppenheimer à Taylor Swift, IMAX a offert des expériences variées aux spectateurs et elle prévoit de programmer plus de 100 films, expériences et événements dans le monde en 2024, dont les superproductions très attendues Dune — Deuxième partie, Moi moche et méchant 4, Joker: Folie à Deux, Deadpool 3 et Wicked, ainsi que des expériences dont l’exclusivité IMAX Queen Rock Montréal qui sort le 18 janvier dans les salles équipées de France (20 établissements équipés). Les solides performances au box-office de la société ont conduit à une activité commerciale robuste pour IMAX, puisqu’elle a enregistré 129 signatures dont le plus grand nombre dans des marchés en croissance prioritaires, notamment la France, la Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie.
voir le CdP d’Imax corporation
Cadre juridique et institutionnel
L’avocat général de la CJUE réaffirme les principes de la directive sur le service électronique
En droite ligne avec la décision de la CJUE du 9 novembre dernier (voir en ce sens – insight – Les conséquences de l’arrêt de la CJUE Google Ireland Ltd contre Komm Austria sur la régulation des plateformes établies hors des frontières), l’avocat général de la CJUE, Szpunar, dans une affaire ou l’Etat italien avait soumis des prestataires de services d’intermédiation et de moteurs de recherche en ligne, tels qu’Airbnb, Google, Amazon et Vacation Rentals, à certaines obligations (inscription à un registre, transmission périodique d’une série d’informations à une autorité administrative, paiement d’une contribution financière et sanctions en cas de manquement à ces obligations) a réaffirmé qu’un État membre ne peut imposer des obligations générales et abstraites à un prestataire de services en ligne actif sur son territoire mais établi dans un autre État membre. L’arrêt de la CJUE devrait intervenir dans les prochaines semaines.
Voir le CdP de la CJUE
L’avocate générale de la CJUE propose de confirmer l’amende de 2,4 Mds€ infligée à Google
L’avocate générale Kokott a proposé à la CJUE de confirmer l’amende de 2,4 milliards d’euros infligée à Google pour avoir favorisé son propre comparateur de produits. Elle considère que l’autofavoritisme reproché à Google constitue une forme autonome d’abus résultant de l’application de conditions d’accès déraisonnables aux comparateurs de produits concurrents. Elle a considéré que c’est à bon droit que la Commission et le Tribunal de première instance de l’Union européenne ont indiqué que cette pratique a été mise en œuvre par l’utilisation d’un effet de levier, qui a consisté en ce que Google a exploité sa position dominante sur le marché des services de recherche générale sur Internet afin de se procurer des avantages concurrentiels sur le marché situé en aval des services de recherche spécialisée, sur lequel Google ne détenait pas encore une telle position. L’arrêt de la CJUE devrait intervenir dans les prochaines semaines.
Voir le CdP de la CJUE*
Un régime d’aides à l’emploi de journalistes dans la presse autrichienne validé par la Commission européenne
Dans le cadre de la loi autrichienne sur la promotion d’un journalisme de qualité, l’Etat autrichien entend mettre en place un programme d’aides, dont le budget total s’élève à 105 M€ jusqu’en 2029, avec un budget annuel de 17 M€, financé par le budget fédéral autrichien. L’aide prend la forme de subventions directes aux éditeurs de quotidiens et d’hebdomadaires, de médias en ligne et de magazines. Le programme de la mesure la plus importante, avec un budget annuel total de 15 M€, couvre la promotion du journalisme et s’adresse aux propriétaires des médias imprimés et en ligne, La promotion du journalisme consiste en un montant de base que les bénéficiaires peuvent recevoir pour chaque journaliste employé dans leurs médias et pour chaque correspondant étranger employé. Le montant de base est de 8.000 € par an pour chaque journaliste à temps plein jusqu’à 30 journalistes à temps plein, de 4.500 € par an pour les journalistes (de 31 à 150 journalistes) et de 3.000 € par an pour chaque journaliste au-delà des 150 premiers. Pour chaque correspondant étranger, 10.000 € peuvent être accordés par an. Le montant maximum du montant de base pouvant être accordé à un seul bénéficiaire est de 1,5 M€. En plus de ce montant de base, les propriétaires de médias peuvent recevoir, à titre incitatif, un financement supplémentaire (10 % supplémentaires du montant de base) pour l’amélioration de la qualité si la publication ou le média dispose d’un statut éditorial, d’un système de gestion des erreurs, d’un système d’assurance qualité et d’un plan de promotion des femmes.
La Commission, malgré l’absence de lignes directrices sur le sujet, a décidé de ne pas soulever d’objections à l’encontre de l’aide au motif qu’elle est compatible avec le marché intérieur conformément à l’article 107, paragraphe 3, point c), du TFUE qui autorise les aides destinées à faciliter le développement de certaines activités quand elles n’altèrent pas les conditions des échanges dans une mesure contraire à l’intérêt commun.
Voir la décision publiée au JOUE de ce jour