L'édito de Philippe Bailly

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Daily Insight 16/02/2024

Publicité segmentée : l’activation par M6 du partenariat avec Free porte à 9,5 millions de foyers environ la population adressable

M6 Publicité a « officialisé (le 15 février) le lancement de son partenariat avec Free sur la TV Segmentée », permettant la « diffusion des premières campagnes sur (l’ensemble des) 4 opérateurs » (Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR).
Le groupe Jacobs Douwe Egberts, accompagné par son agence média Havas, et M6 ont activé la première campagne sur le parc éligible des 4 opérateurs, pour sa marque L’OR Barista.
A la fin 2023, l’AF2M et le SNPTV évaluaient à 7,1 millions la base de foyers activables, soit environ un tiers du total des abonnés fixe de Bouygues Telecom, Orange et SFR, l’écart s’expliquant par les taux de consentement et le parc de box compatibles au sein des foyers. 
En appliquant un ratio identique à la base de clients Free, la population éligible à la TVS peut désormais être estimée à 9,5 millions de foyers environ.
NPA Conseil évalue le chiffre d’affaires généré par la publicité segmentée (TVS) à 35 M€ environ en 2023, pour un net éditeurs proche de 25 M€ (+92%).

Business

Espagne : le marché de la publicité TV stable en 2023 à +0,3 %

Infoadex a présenté le 15 février son étude annuelle sur les investissements publicitaires en Espagne. Au global, le marché est en hausse pour la troisième année consécutive avec +3,7 % et 5 901,2 millions d’euros investis dans les « médias contrôlés » (Medios controlados) : Digital (47,6 % du marché), Télévision (29,4 %), Radio (7,8 %), Presse (7,8 %), Affichage (6,9 %) et Cinéma (0,3 %). La croissance est inférieure à celle de l’an dernier (4,3 %). Grâce aux trois exercices positifs consécutifs en 2021, 2022 et 2023, la valeur du marché est quasiment la même qu’en 2019 (5 957 M€), avant la pandémie. En 2023, la croissance est portée par le Digital à +5,2 % avec des investissements de 2 670 M€ dominés par le Display (1 069 M€), le Search (951 M€) et les réseaux sociaux (789 M€). Les investissements publicitaires sont quasiment stables pour la télévision à +0,3 % et 1 735,0 M€ contre 1 730,3 M€ en 2022. L’année a été sauvée par une forte progression de l’univers CTV (Smart TV, TV segmentée, BVoD…) en hausse de +121 % à 82,2 M€, alors que la TV nationale linéaire gratuite recule de -2,6 % (1 480 M€), et que la TV payante a suivi la même dynamique négative (-3,1 % à 76,4 M€). En 2023, Mediaset España et Atresmedia sont au coude à coude représentant respectivement 39,6 % (687,1 M€) et 39,3 % (682,4 M€) des investissements publicitaires en télévision. En comparaison, Nielsen faisait état le 14 février d’un marché publicitaire en hausse de +2,1 % pour la télévision en Italie (3 600 M€).

Lire l’étude

Roku dépasse les 80 millions de comptes actifs à fin 2023

Roku a publié le 15 février ses résultats financiers pour le quatrième trimestre 2023. La société a déclaré un chiffre d’affaires de 984,4 millions de dollars, en hausse de 14 % et une perte nette de 78,3 M$ contre une perte nette de 237,1 M$ à la même période de l’an dernier. Les coûts d’exploitation ont diminué de 12 % sur les trois derniers mois (542 M$) en raison du plan social (licenciement de 500 employés) et d’autres mesures de réduction des coûts, notamment dans les contenus. Les revenus sont portés par l’activité de plateforme en hausse de +13 % à 828,9 M$. En un an Roku a gagné 10 millions de comptes actifs portant le total à plus de 80 millions à fin 2023 permettant de battre un nouveau record de 106 milliards d’heures de streaming visionnées l’année dernière (+21 %). Au quatrième trimestre, Roku annonce 4,1 heures de visionnage par jour en moyenne pour chaque compte (contre 3,8 heures l’année précédente). Néanmoins, le revenu moyen par compte est en baisse de -4 % à 39,92 $ à fin 2023 (sur une base de 12 mois), ce que Roku explique par un nombre croissant de comptes actifs à l’international, « où nous nous concentrons actuellement » et où l’engagement est moins important.
Roku n’est guère optimiste pour le début 2024 et annonce pour le premier trimestre des perspectives de chiffre d’affaires net de 850 M$ millions de dollars et une perte nette de 90 M$. L’entreprise prévoit d’atteindre la rentabilité « au fil du temps », mais met en garde contre « des défis importants à court terme en raison de l’environnement macroéconomique et une reprise inégale du marché publicitaire ».

Lire la lettre aux actionnaires

TIM dépasse ses objectifs financiers en 2023 grâce à la croissance de l’activité au Brésil

L’opérateur télécom historique italien Telecom Italia a présenté ses résultats préliminaires pour l’année 2023 (résultats définitifs le 6 mars). Le chiffre d’affaires progresse de 3,2 % à 16,3 milliards d’euros, porté par l’activité brésilienne de TIM Brasil en hausse de 11,3 % à 4,4 Mds€ après l’acquisition de l’opérateur mobile Oi en avril 2022. En Italie, les revenus des services sont en légère croissance de +0,5% à 11,9 Mds€ tandis que l’Ebitda progresse pour le troisième trimestre consécutif à 6,4 Mds€ (+5,7%). Selon l’opérateur, « Les résultats du quatrième trimestre, qui confirment la tendance à l’amélioration de l’activité en Italie, et la forte croissance de TIM Brasil, nous permettent d’atteindre ou de dépasser les objectifs fixés pour 2023 ». Mais, la dette nette de Telecom Italia s’élevait à fin décembre à 25,7 Mds€, en hausse de 400 M€ par rapport à fin 2022. Pour réduire son lourd endettement, l’opérateur italien a approuvé début novembre l’offre de rachat pour son réseau fixe présentée par le fonds d’investissement américain KKR et l’État italien, pour un montant pouvant atteindre 22 Mds€. Le premier actionnaire Vivendi (23,75 % du capital) conteste en justice cette vente qualifiée « d’illégale ». Confiant quant à la décision finale, TIM présentera son nouveau plan industriel 2024-2026 à l’occasion du Capital Market Day le 7 mars.

Lire le communiqué

Contenus et services

Allemagne : dissensions entre éditeurs et producteurs au sujet de la future loi sur le financement du cinéma

Alors que la ministre allemande déléguée à la Culture, Claudia Roth, a annoncé le 13 février une réforme du financement du cinéma allemand reposant notamment sur de nouvelles obligations d’investissement, les éditeurs et les producteurs réunis à la Berlinale ont réagi différemment. Le représentant du principal groupe d’intérêt des producteurs en Allemagne, Die Produktionsallianz, a remercié le gouvernement fédéral qui venait d’offrir une rose à l’industrie de la production la veille de la Saint-Valentin. Invitée par Die Produktionsallianz, La Française Alexandra Lebret, directrice générale du Club des producteurs européens (EPC) s’est félicitée de voir l’Allemagne suivre le même chemin que la France avec des obligations d’investissement pour les plateformes de streaming à hauteur de 20 % de leur chiffre d’affaires net réalisé en Allemagne.  A contrario, Bert Habets, PDG de ProSiebenSat.1, estime que l’obligation d’investissement proposée avec ses sous-quotas constitue un obstacle alors que « Nous continuons à développer notre plateforme Joyn sur un marché déjà économiquement difficile ». L’association allemande des médias privés VAUNET dénonce le projet et a été rejointe par le groupe public ARD qui met également en garde contre une « ingérence massive dans la liberté de diffusion et l’autonomie de programmation des radiodiffuseurs ». Enfin, un groupe de députés FDP et CDU de la commission de la culture et des médias du Bundestag a clairement rejeté un projet qui « perturbe l’industrie et conduit inévitablement à des mouvements évasifs de la part des streamers » appelant à se concentrer plutôt sur des incitations fiscales pour les investissements, en suivant le modèle autrichien.

Lire les positions des différents acteurs sur DWDL

Une fréquentation cinématographique en hausse de 18,1% au sein des pays du Conseil de l’Europe

Selon les premiers résultats collectés par l’Observatoire européen de l’audiovisuel, la fréquentation des cinémas dans l’Europe élargie (aux termes de ce rapport, l’Europe désigne les 39 États membres du Conseil de l’Europe, à l’exception de l’Azerbaïdjan) atteint quelque 859 millions d’entrées en 2023. Cela représente 131,8 millions d’entrées de plus qu’en 2022, soit une augmentation de 18,1 % en glissement annuel. Ces chiffres sont rassurants, mais restent néanmoins en deçà de la moyenne pré-pandémique de 1,11 milliard d’entrées annuelles enregistrée sur la période 2017-2019 (-22,9 %). Au sein de l’UE 27 la progression est plus forte par rapport à 2022 (+22,8 %) avec 661 millions d’entrées en 2023. Comme en 2022, la Turquie et la France enregistrent la part la plus élevée d’entrées liées aux productions nationales avec respectivement 46,3 % et 39,8 %. Elles sont suivies par le Royaume-Uni (37,0 % – Cette part comprenant les productions financées par des studios US et considérées comme britanniques sur la base de critères culturels établis.)

Voir le lien sur le site de l’OEA

Clap de fin pour la plateforme Jeunesse Noggin de Paramount

Noggin, la plateforme de streaming de Nickelodeon dédiée au public préscolaire avec ses applications éducatives, va devoir cesser ses activités après 10 années d’existence. Selon le magazine en ligne spécialisé Kidscreen, l’équipe Noggin a été victime de la récente vague de licenciements au sein de Paramount Global qui a annoncé le départ de 800 employés, malgré 2,5 millions d’abonnés Noggin au niveau mondial (2019). Fermée aux nouvelles adhésions, la plateforme prévoit une période de transition pour les abonnés actuels. Cependant les cibles Jeunesse et Famille constituant une part d’audience stratégique pour le streaming chez Paramount, les programmes de la plateforme (Dora l’Exploratrice, Little Bear) seront transférés au sein de Paramount+, diffusés sous la marque Nick Jr.
L’annonce de l’arrêt de Noggin marque aussi, plus généralement, la difficulté des services de niche à trouver leur équilibre économique dans la durée, alors que l’offre des plateformes leaders s’attache à intégrer l’ensemble des genres de programmes.

Lire Kidscreen

Cadre juridique et institutionnel

Maintien du compromis provisoire de 2021 sur la taxation des géants du numérique

Selon Satellifacts, le jeudi 15 février, les Etats-Unis, La France, l’Espagne, l’Autriche, l’Italie et le Royaume-Uni ont prolongé jusqu’au 30 juin 2024, et au vu du retard pris dans la négociation d’un accord plus large au sein de l’OCDE, le compromis politique adopté en 2021 par ces Etats sur la taxation des géants du numérique. L’accord au sein de l’OCDE achoppe toujours sur la meilleure répartition du produit de l’imposition des multinationales là ou elles réalisent leurs activités. Pour rappel, le compromis de 2021 permet aux Etats européens de mettre en place une taxation exceptionnelle sur les géants du numérique, à charge pour eux, de rembourser le trop-plein éventuellement perçu dans le cadre de ces taxes nationales dès lors que l’accord OCDE sera entré en vigueur. Pour rappel, la taxe GAFA devrait rapporter 800 M€ à l’Etat français en 2024.

Selon Satellifacts, le jeudi 15 février, les Etats-Unis, La France, l’Espagne, l’Autriche, l’Italie et le Royaume-Uni ont prolongé jusqu’au 30 juin 2024, et au vu du retard pris dans la négociation d’un accord plus large au sein de l’OCDE, le compromis politique adopté en 2021 par ces Etats sur la taxation des géants du numérique. L’accord au sein de l’OCDE achoppe toujours sur la meilleure répartition du produit de l’imposition des multinationales là ou elles réalisent leurs activités. Pour rappel, le compromis de 2021 permet aux Etats européens de mettre en place une taxation exceptionnelle sur les géants du numérique, à charge pour eux, de rembourser le trop-plein éventuellement perçu dans le cadre de ces taxes nationales dès lors que l’accord OCDE sera entré en vigueur. Pour rappel, la taxe GAFA devrait rapporter 800 M€ à l’Etat français en 2024.

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