Audiovisuel
Coup de tonnerre sur le PAF : abandon de la fusion TF1-M6
Dans un communiqué commun publié vendredi 16 septembre en fin d’après-midi, les groupes TF1, M6 et leurs actionnaires Bouygues et RTL Group ont annoncé qu’ils « mettent aujourd’hui un terme au projet de fusion des groupes TF1 et M6, annoncé le 17 mai » « À la suite des débats avec l’Autorité de la concurrence [les 5 et 6 septembre] et malgré les remèdes additionnels proposés, il apparaît que seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l’autorisation de l’opération.Les parties ont donc conclu que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle » justifient les groupes Bouygues, RTL, TF1 et M6. Ils déplorent que « l’Autorité de la Concurrence n’ait pas pris en compte l’ampleur et la vitesse des mutations du secteur de l’audiovisuel français » et disent rester convaincus « que la fusion des groupes TF1 et M6 aurait été une réponse appropriée aux défis découlant de la concurrence accélérée avec les plateformes internationales ». A 13 heures, l’action TF1 perdait environ 2,6% lundi 19 septembre dans la matinée, celle de M6, -2%..
Le communiqué de Bouygues, RTL Group, TF1 et M6.
M6, déjà promise à Patrick Drahi ?
Après l’abandon de la fusion TF1-M6, S’agissant de M6, la recherche d’un nouveau prétendant apparait d’autant plus naturelle que la stratégie de recentrage arrêtée par RTL Group s’est notamment déjà traduite par des cessions en Belgique (à Rossel) aux Pays-Bas (à Talpa Network). Ces deux opérations ont été autorisées par les autorités de la concurrence respectives. Parmi les acquéreurs potentiels, Altice / SFR est celui dont le nom émerge le plus immédiatement.
Lire l’analyse NPA
Pub en ligne et pub TV ne sont pas « substituables » : l’AdlC justifie son refus d’étendre le marché pertinent pour l’examen de la fusion TF1 – M6.
Peu après l’annonce de l’abandon de la fusion TF1 /M6, vendredi 16 septembre, l’Autorité de la concurrence (Adlc), qui avait entendu les parties les 5 et 6 septembre ; a publié un communiqué pour dire qu’elle a pris acte de « la décision de Bouygues de retirer son projet d’acquisition » du groupe M6. Elle justifie son refus d’étendre le marché pertinent, pour analyser la fusion TF1-M6, au-delà de la publicité sur les chaînes. Relevant que « la télévision reste un média très puissant auprès de la population française dans son ensemble, mais aussi des personnes âgées de 25 à 49 ans, qui constituent la principale cible commerciale des annonceurs », l’Adlc n’a pas jugé « justifié d’intégrer au sein d’un marché unique publicité télévisée et en ligne », comme le réclamaient TF1 et M6. Selon l’Adlc, ces deux formes de publicités ne sont pas « suffisamment substituables du point de vue des annonceurs ». « Dans ce contexte, l’opération aurait pu engendrer des risques concurrentiels majeurs notamment sur les marchés de la publicité télévisuelle et de la distribution de services de télévision » poursuit le communiqué de presse de l’AdlC qui pointe le risque de hausse des prix des espaces publicitaires vendus par TF1 et M6, au détriment des annonceurs et des consommateurs. Dans une interview aux Echos, le président de l’Adlc Benoit Coeuré concède que « le projet était pertinent d’un point de vue industriel , cela ne fait pas de doute, mais le sujet n’est pas là : un tel groupe aurait eu un pouvoir de marché excessif sur le territoire national ». De son côté, l’Arcom a pris acte de la décision du groupe Bouygues, décision qui met fin à la procédure engagée devant l’Autorité de la concurrence, et un terme à l’instruction en cours du changement de contrôle des services hertziens du groupe M6 (6 ter) engagée devant l’Arcom. L’Autorité « poursuit les travaux préalables au lancement de l’appel à candidatures lié à la fin des autorisations des chaînes TF1 et M6 », qui arrivent à échéance le 5 mai 2023. Elle vient de repousser au 10 octobre la clôture de la consultation publique préalable, lancée le 27 juillet. Après l’éventuel renouvellement des autorisations, toute cession de M6 sera interdite pendant 5 ans.
Consulter le communiqué de l’Adlc
Lire l’interview de Benoit Coeuré dans Les Echos
Consulter le communiqué de l’Arcom
La mesure d’audience TV hybride (panel + data) en projet chez Médiamétrie
Dans un entretien à 100 %Media, Julien Rosanvallon, directeur général adjoint de Médiamétrie, détaille les projets de l’institut pour faire évoluer la mesure d’audience. Sur le Mediamat quotidien, il indique « Nous sommes persuadés de l’intérêt des mesures dites hybrides pour la télévision qui tirent parti de nos panels, mais aussi des datas des opérateurs télécoms. Dans un univers où les usages sont de plus en plus fragmentés, la DATA des opérateurs est un vrai atout pour enrichir nos mesures par panels. C’est pour cela que nous avons signé un accord avec la plupart d’entre eux pour avancer sur ce sujet. Nous sommes en train de travailler sur un prototype reposant sur ces données. Les résultats de ces travaux seront partagés avec nos clients dans les mois à venir ».Su la mesure d’audience des plateformes annoncée d’ici 2 ans, il se dit «raisonnablement confiant dans notre capacité à faire adhérer l’ensemble des parties prenantes de cet univers TV & Vidéo à ces nouvelles mesures. Pour illustrer cela, j’apporte une précision à mon propos initial en rappelant que nous travaillons déjà avec certaines plateformes comme YouTube dont nous mesurons l’audience sur les écrans digitaux depuis quelques années.
Lire l’entretien de Julien Rosanvallon
Lire notre article « La mesure d’audience au défi de la « plateformisation » de l’audiovisuel
Cadre juridique
Une conseillère en charge des discours au cabinet de Rima Abdul Malak
Le Journal Officiel a annoncé ce samedi 17 septembre l’arrivée d’Isabelle Menival au cabinet de la ministre de la Culture, en tant que conseillère en charge des discours et des projets spéciaux. Diplômée de l’ENS et de l’Université Paris I Sorbonne, elle était récemment Responsable du pôle Menaces globales au sein d’Expertise France, l’agence française d’expertise technique internationale. En 2012, elle a publié Khôl (éditions Argol), à l’âge de 16 ans.
Voir le Journal Officiel
Streaming
Banijay lance une chaîne FAST en nom propre au Royaume-Uni
La division Banijay Rights du leader mondial de la production a lancé le 15 septembre sa propre chaîne FAST baptisé Horizons: Powered By Banijay au sein des bouquets Samasung TV Plus et LG Channels, distribués par les deux constructeurs sud-coréens sur leurs Smart TV. Banijay avait déjà placé certains contenus et IP sur des FAST, mais il s’agit de la première chaîne à son nom, beaucoup plus ambitieuse avec un volume de 200 heures de programmes britanniques qualifiés de premium, comme le jeux populaire 8 Out of ten Cats ou le docu réalité Location Location, tous deux créés pour Channel 4. La fiction est également présente avec la série en costumes Gunpowder ou The Woman in White (BBC One). Le groupe annonce par ailleurs que la mention Powered By Banijay sera ajoutée à toutes les autres chaînes FAST qu’il édite.
Lire le communiqué de presse de Banijay
Réseaux Sociaux
TikTok source de désinformation selon les recherches Newsgard
Selon l’étude « Attention au “Nouveau Google” : Le moteur de recherche de TikTok abreuve ses jeunes utilisateurs de mésinformation toxique » de la société Newsgard publiée le 14 septembre, le réseau social TikTok serait vecteur de désinformation, phénomène qui serait accentué par l’utilisation de TikTok comme moteur de recherche par un jeune public. Selon la société Cloudfare, TikTok a dépassé Google en 2021, devenant le site le plus populaire au monde. L’étude relève que 19,4% des vidéos obtenues au cours des recherches relatives à la guerre en Ukraine et au vaccin contre le Covid sur TikTok, contiennent des informations fausses ou trompeuses. Un porte-parole de TikTok déclare pourtant que le « règlement [de TikTok] indique clairement que nous ne permettons pas la désinformation nocive, y compris la désinformation médicale, et nous retirons de la plateforme les contenus qui en relèvent. » TikTok considère que « la méthodologie de l’étude présente des défauts car elle tire des conclusions à partir de recherches limitées. »
Lire l’étude Newsgard
Equipements
Un tiers de la population mondiale n’a pas accès à Internet
En 2022, 2,7 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à Internet, elles étaient 3 milliards en 2021 et 3,6 milliards en 2019, juste avant la pandémie de Covid-19, indique Le Monde, selon les statistiques de l’Organisation des Nations unies publiées vendredi 16 septembre. « Quelque 5,3 milliards de personnes dans le monde utilisent désormais Internet. Bien que la croissance continue soit encourageante, la tendance suggère que, sans investissements supplémentaires dans les infrastructures et une nouvelle impulsion pour susciter de nouveaux savoir-faire numériques, les chances de connecter la population mondiale d’ici à 2030 semblent de plus en plus maigres », explique l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Lire l’article du Monde