A près de 8 milliards de dollars, les revenus publicitaires de YouTube s’envolent de 12,5%
Alphabet a publié, le 25 octobre, ses résultats financiers pour le troisième trimestre 2023. Le groupe a globalement dépassé les prévisions de Wall Street avec un chiffre d’affaires total de 76,69 Mds$ (en hausse de 11 % par rapport à 2022) et un bénéfice net de 19,69 Mds$ (+42 %), reflétant une belle progression de l’activité principale, Google advertising. Au sein de ce segment, Google Search progresse de +11 % (44 Mds$) en glissement annuel et YouTube ads de +12 % à 7,95 Mds$. Lors de la conférence investisseurs, Sundar Pichai, PDG d’Alphabet n’a pas donné de chiffres sur les revenus des abonnements à YouTube TV, YouTube Premium et YouTube Music, comptabilisés dans un autre segment d’activité (Autres revenus, en hausse de 21 % sur un an à 8,3 Mds$), mais s’est félicité de l’acquisition des droits du NFL Sunday Ticket pour YouTube TV malgré leur coût (2,5 Mds$ par an pour un cycle de sept ans). « Nous n’avons entendu que des retours positifs de la part de nos partenaires de la NFL sur la fiabilité de la diffusion en direct et sur la fonctionnalité multi-vues de YouTube qui permet aux utilisateurs de regarder jusqu’à quatre matchs en même temps ».
Business
Snap renoue avec une croissance positive au troisième trimestre
Snap, maison mère du réseau social Snapchat a publié des revenus en hausse de 5 % au troisième trimestre, à 1,19 milliard de dollars grâce au gain de 9 millions d’utilisateurs quotidiens sur la période, la base d’utilisateurs s’établissant désormais à 406 millions en moyenne. Par ailleurs, Snapchat+, le service par abonnement (4$ /mois) offrant des fonctionnalités supplémentaires, a dépassé les 5 millions d’abonnés au cours du trimestre. Mais, si l’EBITDA ajusté reste positif (40 M$), la perte nette reste en revanche élevée à 368 M$ et se creuse de 2 % en glissement annuel (359,5 M$ l’an dernier).
Microsoft : recul des ventes de consoles Xbox,mais croissances des activités associées
A l’occasion de la présentation de ses résultats pour le 1er trimestre de son exercice fiscal 2024, Microsoft a affiché un chiffre d’affaires de 56,5 Mds$, en hausse de 13% sur un an (12% à taux de change constant). Le résultat opérationnel progresse lui de 25% (24%), à 26,9 Mds$.
Le groupe annonce un revenu en baisse de 7% (8%) pour les ventes de consoles Xbox, mais les revenus de services associés (intégrant notamment les revenus d’abonnement au Xbox Game Pass) progressent de 13% (12%).
Spotify enregistre une hausse de 16% du nombre de ses abonnés payants
Spotify a publié le 24 octobre de très bons résultats financiers pour le troisième trimestre, avec une hausse de l’ensemble de ses indicateurs de performance : les utilisateurs actifs mensuels ont progressé de 26 % à 574 millions (+2 millions d’avance sur les prévisions) et le nombre d’abonnés payants a lui augmenté de 16 % sur un an pour atteindre 226 millions, soit un ajout net de 6 millions. En conséquence le chiffre d’affaires de Spotify progresse de 11 % en glissement annuel à 3,4 Mds€. Le groupe a renoué avec la rentabilité en publiant un résultat opérationnel de 32 M€. Enfin, la marge brute a terminé au-dessus des prévisions à 26,4 %.
Suède : les dépenses de divertissement en augmentation de 6% au 3e trimestre
D’après le cabinet suédois Mediavision, les dépenses de divertissement (jeu vidéo, vidéo, écrit et audio) des Suédois ont augmenté de 6% au 3e trimestre 2023, par rapport à la même période de 2022, pour s’établir à 855 couronnes suédoises par mois (72,7€), en moyenne. La croissance est notamment due à une augmentation des dépenses d’entrée au cinéma (+40 % par rapport à 2022), sans que la fréquentation n’ait retrouvé son niveau d’avant la pandémie. La vidéo conforte sa position de premier poste de dépenses, avec une croissance proche de 10% (9,6%).
Contenus et services
Amazon Prime Video à la peine au troisième trimestre selon l’étude EoD de Kantar
Kantar Media a publié le 25 octobre les résultats de son étude Entertainment on Demand (EoD) avec des données globales pour le troisième trimestre 2023 couvrant les marchés des États-Unis, de l’Australie, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Espagne et la France. Disney+, Paramount+, Netflix et Apple TV+ ont tous enregistré une forte croissance du nombre d’abonnés alors que Prime Video a été le seul service de streaming majeur à ne pas avoir connu de croissance significative, ce qui souligne selon Kantar « le besoin urgent de générer des revenus supplémentaires grâce à des niveaux financés par la publicité ». Au global, Netflix reste le service leader sur les différents marchés étudiés avec une présence dans presque deux-tiers des foyers. Netflix est par ailleurs considéré comme le service le plus important pour 49 % des foyers qui l’utilisent. Kantar confirme les chiffres donnés par Netflix lors de la publication de ses derniers résultats, estimant qu’1 nouvel abonné sur 3 a choisi le forfait financé par la publicité au cours du troisième trimestre. En termes de nouveaux recrutements, c’est Disney+ qui domine le classement avec un troisième trimestre « exceptionnellement solide », grâce à sa dernière campagne de prix promotionnels en Europe et la dynamique générée par le Disney+ Day au mois de septembre.
Apple travaille sur une refonte de son application TV
Selon Bloomberg, Apple envisage de supprimer ses applications autonomes de TVoD permettant d’acheter et de louer des contenus pour les fondre dans une nouvelle version de Apple TV App qui devrait être disponible en décembre après une mise à jour de tvOS pour les boîtiers Apple TV et les autres systèmes d’exploitation sur lesquels l’application est disponible. Apple souhaite renforcer l’importance de l’application TV comme plaque tournante pour tous les services de streaming, alors qu’elle héberge déjà de la vidéo transactionnelle avec Films et Séries TV iTunes, le service Apple TV+, ainsi que des chaînes et services tiers auxquelles les clients peuvent s’abonner.
Cadre juridique et institutionnel
PLF 2024 : la ministre de la Culture détaille devant les sénateurs un « budget de transformation et d’innovation »
Dans le cadre de la présentation du budget 2024 qualifié de « budget de transformation et d’innovation » devant les sénateurs de la commission culture, la Ministre a répondu à certaines interrogations des sénateurs, notamment sur des sujets liés à l’audiovisuel public, au cinéma, sur le financement du CNM ou sur la presse.
Sur l’audiovisuel public, la Ministre a rappelé le choix du gouvernement de porter des transformations sur l’audiovisuel public, via une enveloppe fléchée de 200M€ sur trois ans (dont 69M€ en 2024 avec 45M€ pour FTV, 15M€ pour Radio France, 5M€ pour FMM et 4M€ pour l’INA), en créant des coopérations entre entreprises publiques de l’audiovisuel (sur l’information en groupant les forces de France 3 et France Bleu pour porter une ambition de création de véritable média local et sur la stratégie numérique notamment). Ce choix permet, selon la ministre et dans la mesure où ces sommes sont remboursables si des transformations ne sont pas faites, de pouvoir mener une forme de gouvernance fine de l’audiovisuel public sans avoir de transformation lourde avec création d’une holding. Elle a rappelé que le PLF 2024 s’inscrivait pour l’audiovisuel public dans une trajectoire sur 5 ans mais n’a pas évoqué de calendrier précis pour la transmission des conventions d’objectifs et de moyens (les COM) de ces entreprises. Elle a confirmé son positionnement personnel pour une pérennisation de financement de l’audiovisuel public via l’attribution d’une fraction du produit de la TVA mais a précisé qu’il n’y avait pas, à ce stade, d’arbitrage interministériel sur la question et que cela nécessiterait, en tout état de cause, une modification de la LOLF.
Sur le cinéma, La ministre a précisé que le gouvernement soutiendrait la proposition de loi déposée par Céline Boulay-Espéronnier, Sonia de la Provôté et M. Jérémy Bacchi qui propose notamment la transposition des mesures de nature législative proposées dans le rapport Lasserre « Cinéma et Régulation ». (Voir Insight – Les réformes liées aux préconisations du rapport Lasserre).
Sur le financement du Centre national de la musique (CNM), et en réponse aux nombreuses questions sur le sujet, la ministre a évoqué les deux pistes toujours en discussion, à savoir celle de la contribution obligatoire des plateformes ou celle de la contribution volontaire, en notant que cette dernière piste faisait toujours l’objet de discussions et de vérifications et qu’un choix serait opéré d’ici le 15 novembre pour trancher entre les deux options.
Sur la presse, le ministre a indiqué être très attentive à ce qui ressortirait des Etats généraux de l’information et qu’elle veillerait à tenir compte des propositions faites notamment sur la concentration, les aides à la presse ou les mesures de protection vis-à-vis de l’influence étrangère.
La ministre sera également auditionnée aujourd’hui à l’Assemblée nationale à partir de 9h30.
Voir Insight – Les réformes liées aux préconisations du rapport Lasserre
Quentin Bataillon, rapporteur de la proposition de création d’une commission d’enquête sur la TNT
Quentin Bataillon (Renaissance, Loire), a été nommé rapporteur de la proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête sur l’attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la TNT, lors de la réunion de la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Son rapport sera examiné par la commission le mercredi 8 novembre, mais la procédure risque de rester formelle. Le groupe LFI ayant utilisé sa « niche », la Commission ne se prononcera pas en opportunité, mais devrait se limiter à vérifier qu’aucun obstacle juridique (l’existence de procédures judiciaires en cours notamment) ne s’oppose à la création de cette commission.
La proposition de création de la Commission d’enquête é été déposée le 13 octobre par le député LFI Aurélien Saintoul. Elle a été cosignée par 75 députés du groupe LFI. S’appuyant sur le fait que 15 fréquences d’autorisations TNT devront être prochainement renouvelées par l’Arcom (Canal+, Canal+ Sport, Canal+ Cinéma, Planète+, TFX, TMC, NRJ 12, C8, CNews, CStar, W9, Gulli, Paris Première, LCI et BFMTV) et sur certains constats opérés par l’Arcom relatifs à une sous-représentation de certaines catégories de personnes (personnes les plus âgées et le plus jeunes) ou de catégories socio-professionnelles, la commission d’enquête proposée affiche trois objectifs :
Faire toute la lumière sur la procédure d’attribution des autorisations TNT par l’Arcom ;
Contrôler le respect des engagements contractuels initiaux par les chaines bénéficiaires d’autorisations soumises à renouvellement ;
Faire le constat et l’évaluation des moyens mis à la disposition de l’Arcom pour contrôler le respect des engagements pris par les chaines.
Une initiative législative de parlementaires européens pour améliorer les conditions de travail des professionnels de la culture dans l’Union européenne
Dans un projet d’initiative législative, adopté par 43 voix pour, 5 voix contre et 3 abstentions, les députés de la commission Emploi du Parlement européen ont souligné les conditions de travail précaires et le statut juridique incertain des artistes et des professionnels du secteur de la culture et de la création dans de nombreux pays européens. Le rapport parlementaire de la Commission emploi appelle à la création d’un cadre juridique au niveau européen afin d’améliorer les conditions sociales et professionnelles du secteur de la culture et de la création. Ce cadre comprendrait une directive sur les conditions de travail décentes des professionnels du secteur de la culture et de la création et la détermination correcte de leur statut d’emploi, une plateforme européenne visant à améliorer l’échange de bonnes pratiques et la coopération entre les États membres afin d’améliorer les conditions de travail et la couverture sociale, avec la participation des partenaires sociaux ainsi qu’une adaptation des programmes européens qui financent les artistes, tels que le programme “Europe créative”, pour y inclure une conditionnalité sociale permettant de respecter les obligations européennes, nationales ou collectives en matière de travail et de protection sociale.
Le Parlement votera sur cette initiative législative lors de la session plénière de novembre à Strasbourg. La Commission disposera ensuite d’un délai de trois mois pour répondre, soit en informant le Parlement des mesures qu’elle envisage de prendre, soit en justifiant les raisons d’un refus de proposer une initiative législative, conformément à la demande du Parlement Européen.
Nominations au CSPLA
Par arrêté du 18 octobre 2023 publié au JORF de ce jour, la ministre de la Culture a nommé, pour trois ans, des membres appelés à siéger au Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA) au titre de personnalités qualifiées (Tristan Azzi, professeur d’université ; Alexandra Bensamoun, professeure d’université ; Severine Dusollier, professeure d’université ; Emmanuel Gabla, ingénieur général des mines, Anne-Emmanuelle Kahn, professeure d’université. Fayrouze Masmi-Dazi, avocate à la cour ; Jean-Philippe Mochon, conseiller d’Etat ; François Moreau, professeur d’université ; Frédéric Pascal, professeur d’université ; Célia Zolynski, professeure d’université) et à titre de membres d’honneur (Valérie-Laure Benabou, professeure d’université ; Josée-Anne Bénazéraf, avocate à la cour ; Joelle Farchy, professeure d’université ; Jean Martin, avocat à la cour ; Pierre Sirinelli, professeur d’université).