TikTok : 134 millions d’utilisateurs en Europe et 4 millions de vidéos supprimées
Dans un objectif de transparence accrue, la publication d’un rapport constitue une obligation semestrielle imposée par le DSA entré en vigueur fin août pour 19 très grandes plateformes, dont TikTok, qui revendique, dans son rapport publié mercredi 25 octobre, 134 millions d’utilisateurs actifs chaque mois à travers l’Europe.
Le réseau social TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, a annoncé avoir supprimé de sa propre initiative quatre millions de vidéos jugées illégales ou nuisibles dans l’UE en septembre. La plateforme annonce disposer d’un effectif de 6125 personnes dédiées à la modération des contenus dans la seule Union européenne. Le réseau social annonce également avoir introduit un outil permettant à sa communauté d’utilisateurs européens de signaler des contenus illégaux, conformément aux obligations du DSA. Les personnes en charge de la modération des contenus s’appuient sur des outils automatisés. Un tiers d’entre elles travaillent en anglais mais le service emploie également 869 germanophones et 687 francophones. L’équipe comprend des locuteurs des 24 langues officielles de l’UE, mais aussi des personnes capables de surveiller les publications en turc et en arabe, deux langues fréquemment utilisées.
Ce rapport souligne que les retraits de contenus sont plus du fait du contrôle de la plateforme elle-même que des signalements d’utilisateurs. La durée médiane entre signalement et action a été de 13 heures, a expliqué le groupe, en soulignant l’analyse juridique difficile qu’il devait mener pour être équitable et cohérent, tout en tenant compte de la liberté d’expression.
TikTok indique avoir reçu 35 000 signalements relatifs à 24 000 vidéos, au cours du premier mois. Des actions ont été entreprises contre 16% d’entre elles, jugées illégales ou contraires aux règles internes.
Ce rapport permet également de relever que les autorités françaises sont les plus actives auprès de Tiktok pour demander le retrait de contenus illégaux (13 demandes sur 15 demandes pour tous les pays de l’Union européenne) et que les autorités allemandes sont plus enclines à demander à Tiktok des informations ou des éclaircissements sur des contenus. Le délai moyen de réponse de Tiktok à une autorité pour supprimer de contenu est de 3 heures.
Business
Meta dévoile un impressionnant rebond de ses revenus au troisième trimestre et une marge opérationnelle de 40%
Meta a déclaré un chiffre d’affaires de 34,15 milliards de dollars au troisième trimestre, en hausse de 23 %, et un bénéfice net qui a plus que doublé pour atteindre 11,58 Mds$ après trois trimestres de baisse continue de ses revenus sur les neuf derniers mois de 2022, conduisant à la suppression de plus de 21 000 emplois. La marge opérationnelle est désormais de 40 %, un plus haut depuis deux ans. Comme pour Alphabet et Snap qui ont publié leurs résultats cette semaine, Meta a profité d’un afflux d’investissements publicitaires au troisième trimestre, les annonceurs se repliant vers les plateformes numériques et les médias sociaux. Les revenus publicitaires de Meta ont ainsi augmenté de 31 % par rapport à l’année précédente à 33,64 Mds$. Le nombre d’utilisateurs actifs quotidiens de Facebook était en moyenne de 2,09 Mds, en hausse de 5 % par rapport à l’année précédente, et celui de la famille d’applications de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger) de 3,14 Mds, en progression annuelle de 7 %. L’IA reste une priorité en termes d’investissements pour 2024 selon le PDG Mark Zuckerberg. Reality Labs a généré un chiffre d’affaires de 210 M$ en baisse de 26 % et une perte d’exploitation de 3,74 Mds$ (en hausse de 2 %) qui devrait donc de nouveau « augmenter de manière significative » l’an prochain. Selon Meta, les consommateurs ont déjà dépensé à date plus de 2 milliards de dollars en jeux et applications dans la boutique Quest.
Allemagne : VAUNET révise à la baisse ses prévisions pour les revenus publicitaires de l’audio et de l’audiovisuel en 2023
L’association allemande des média privés VAUNET a publié le 25 octobre une mise à jour de ses prévisions de revenus pour les médias audios et audiovisuels en 2023 en Allemagne. Les revenus globaux sont attendus en hausse de 3,1 % sur l’ensemble de l’année pour un total de 15,5 milliards d’euros (15,1 Mds€ en 2022). La croissance sera tirée par les revenus des abonnements au streaming audio (+10%) et audiovisuel (+13%), alors que le chiffre d’affaires publicitaire net pour l’ensemble des médias va reculer de -1,1% à 6,07 Mds€ alors que les prévisions précédentes, publiées au mois de mai faisait état d’une croissance de +1,2% cette année à 6,21 Mds€. Dans le détail, la télévision est particulièrement touchée par cette évolution négative, avec une baisse attendue des recettes publicitaires de -6 % (3,78 Mds$), qui ne sera pas totalement compensée par la croissance de +12 % de la publicité vidéo instream (1,46 Md€). Concernant les revenus des abonnements, la télévision payante restera stable à 2,2 Mds€ alors que la vidéo à la demande payante devrait poursuivre une croissance dynamique de +13 % à environ 3,1 Mds€.
L’intérêt d’Amazon pour les droits de diffusion de la NBA se confirment
Selon le site spécialisé Front Office Sports, citant des sources anonymes, Amazon souhaite participer au prochain appel d’offres pour les droits TV de la NBA à partir de la saison 2025-26. Il souhaite dupliquer ce qu’il fait avec le Thursday Night Football (TNF) de la NFL en consacrant une soirée complète au Basket de la NBA en direct sur Prime Video le mardi ou le jeudi. Amazon débourse déjà 1 milliard de dollars par saison pour le TNF et ce jusqu’en 2033. La NBA souhaite obtenir une somme comprise entre 50 et 75 Mds$ pour son prochain cycle de droits TV. Elle pourrait négocier des accords avec trois à cinq partenaires pour maximiser les droits qui devraient s’étendre jusqu’aux années 2030. Le site rappelle que l’année dernière, le président de la NBA, Adam Silver s’était dit « fasciné » par ce que faisait Amazon dans le cadre de son accord avec la NFL. La NBA possède actuellement des accords avec Disney (ESPN) et Warner Bros. Discovery. Le PDG de WBD David Zaslav a déclaré précédemment qu’il n’était pas disposé à payer plus qu’actuellement (1,2 Md$ par saison) pour conserver une compétition dont il n’a pas besoin (« we don’t have to have the NBA »). Quant à Disney, le groupe a communiqué au début du mois d’octobre sur un bénéfice en baisse de 8% cette année pour ESPN.
Lire l’article de Front Office Sports
Lire l’Insight NPA sur les stratégies des géants du numérique sur le marché des droits sportifs
Contenus et services
Apple augmente fortement les prix de ses services Apple TV+, Apple Arcade et Apple One
Apple a annoncé avec beaucoup de discrétion le 25 octobre une augmentation des prix de ses différents abonnements partout dans le monde. En Europe, le service de streaming Apple TV+ passe de 6,99 € à 9,99 € par mois, soit une augmentation de +43 %. A l’année, le tarif passe de 49,99 € à 69 € (+38 %). Une première augmentation avait eu lieu il y a tout juste un an en octobre 2022 (de de 4,99 € à 6,99 €, +40%). Avec cette nouvelle hausse, le service est désormais plus cher que l’offre sans publicité de Disney+ (8,99 € à partir du 1er novembre) et se rapproche de Netflix Essentiel (10,99 € depuis la semaine dernière). L’abonnement pour les jeux vidéo Apple Arcade passe lui de 4,99 € à 6,99 € par mois (+40 %). Enfin les trois formules Apple One, l’abonnement premium qui regroupe l’ensemble des services (iCloud+, TV+, Music et Arcade), sont également concernées : Individuel passe à 19,95 € par mois (au lieu de 16,95 €), Famille à 25,95 € par mois (au lieu de 22,95 €) et Premium à 34,95 € par mois (au lieu de 31,95 €).
8 % des foyers allemands reçoivent la télévision exclusivement en OTT sur leur TV connectée
Die medienanstalten qui regroupe en Allemagne les différentes autorités locales des médias a publié le 26 octobre son étude annuelle Video Trends 2023 sur le marché de la réception TV outre-Rhin. Alors que le nombre de foyers disposant d’une réception télévisuelle « traditionnelle » par le câble, le satellite, l’IPTV des opérateurs ou le DVB-T2 continue de diminuer sur le long terme, près des trois quarts des foyers (73,5 %) possèdent désormais au moins un téléviseur connecté à Internet. Et parmi ceux-ci, près de huit pour cent (7,9 %) sont des foyers « TV connectée uniquement » qui ne reçoivent plus les programmes TV via un canal de réception « classique », mais exclusivement en OTT. Ces 7,9 % de foyers qui ont « coupé le cordon » représentent environ 5 millions de personnes (dans 3,1 millions de foyers). La progression est rapide avec 5 points de pourcentage supplémentaire depuis 2020 et +2,3 points en un an. Parmi les autres enseignements, l’étude s’intéresse également aux services de streaming les plus utilisés dans chaque catégorie d’âges, tous écrans confondus. Au global, chez les 14+, YouTube arrive en tête avec 63,2 % d’utilisateurs, devant les plateformes de streaming des groupes audiovisuels publics ARD et ZDF (46,8 %) et Netflix (42,4 %) qui est passé devant Prime Video (39,2 %) qui a longtemps été le service de SVoD le plus utilisé en Allemagne. Les plateformes de streaming des groupes audiovisuels privés sont loin derrière en termes d’usages avec 20 % d’usagers déclarés pour RTL+ et seulement 14,5 % pour Joyn (ProSiebenSat.1).
Cadre juridique et institutionnel
L’Arcom autorise le changement de contrôle d’Europe 1, Europe 2 et RFM mais limite à 2 heures 15 par jour les possibilités de co-diffusion
Dans le contexte de l’OPA de la SA Lagardère par Vivendi SE, l’Arcom avait été saisie en juillet 2022 par la SA Lagardère d’un projet de changement de contrôle de son pôle radio (Europe 1, Europe 2 et RFM) au profit d’une société en commandite par actions (SCA) contrôlée exclusivement par M. Arnaud Lagardère. Dans le respect des dispositions de l’article 42-3 de la loi du 30 septembre 1986, l’Arcom a donné, le 25 octobre 2023, son agrément à cette opération. Cette décision a été rendue au regard des engagements pris par le groupe Lagardère à l’issue de la négociation menée par l’Autorité. Ces engagements portent tout d’abord sur l’autonomie éditoriale des radios du groupe et en particulier d’Europe 1. La station devra conserver un format généraliste et consacrer au moins 2h par jour aux journaux d’information. Celle-ci sera produite par une rédaction et une direction de l’information propres à l’antenne. Les émissions co-diffusées avec des médias tiers non contrôlés par la SCA ne devront pas excéder plus de 2h15 par jour, publicité incluse. Par ailleurs, les obligations d’Europe 1 en matière de pluralisme de l’information et en matière sociétale ont été renforcées. Enfin, afin d’assurer l’autonomie financière future du pôle radio, la société Lagardère SA s’est engagée à doter la SCA dès 2023 de la totalité de la trésorerie nécessaire au fonctionnement de la SCA jusqu’au 31 décembre 2027. Cet agrément et la nouvelle convention d’Europe 1 entreront en vigueur le 1er novembre 2023.
Voir la nouvelle convention d’autorisation
La Commission IMCO du Parlement européen vote l’interdiction du géoblocage dans l’audiovisuel et s’inquiète par ailleurs du caractère trop addictif des plateformes numériques
Le 25 octobre 2023, la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs du Parlement européen (IMCO) s’est prononcée dans un rapport sur le règlement sur le blocage géographique. Contrairement à la commission culturelle (CULT), il appelle à la fin du géoblocage dans le secteur audiovisuel, signal rouge pour l’industrie cinématographique européenne basée sur des financements par Etat membre liés à une chronologie d’exposition des œuvres. Toutefois, cette position de la Commission IMCO devra être confrontée, lors de l’examen en séance plénière du PE à l’opposition des lobbys nationaux du cinéma et de l’audiovisuel, déjà exprimée au travers de la position du SPIO en Allemagne.
Le même commission a adopté, mercredi 25 octobre, un projet de rapport (par 38 voix pour, aucune contre et 1 abstention) mettant en garde contre le caractère addictif de certains services numériques, tels que les jeux en ligne, les réseaux sociaux, les services de streaming et les services en ligne, qui exploitent la vulnérabilité des individus pour capter leur attention et monétiser leurs données. Ces députés estiment que les règles récentes telles que le DSA ou l’IA Act ne suffisent pas à réglementer la question de la conception addictive. Les députés estiment que les techniques addictives nocives non couvertes par la directive sur les pratiques commerciales déloyales (par exemple défilement infini, lecture automatique par défaut, notifications push constantes) devraient être examinées voire, pour certaines, interdites par la Commission. Ils demandent à la Commission à combler les lacunes juridiques existantes et à présenter une nouvelle législation sur le sujet. A défaut, le Parlement européen, devrait, selon cette commission, user de son droit d’initiative législative. La Commission européenne procède actuellement à une évaluation pour déterminer si elle doit mettre à jour certaines législations en matière de protection des consommateurs afin de garantir un niveau élevé de protection dans l’environnement numérique. Les résultats sont attendus en 2024.