Audiovisuel
Delphine Ernotte, Gilles Pélisson et Nicolas de Tavernost alertent sur la chronologie des médias
Dans une tribune au Monde, Delphine Ernotte, Présidente de France Télévisions, Gilles Pélisson, PDG du groupe TF1 et Nicolas de Tavernost, PDG du groupe M6, dénoncent « le diktat » des plateformes SVoD face à la chronologie des médias. Ils rappellent tout d’abord que les chaînes de télévision gratuites investissent massivement dans le cinéma français pour garantir sa diversité. En 2021, le montant s’élève à 144 millions d’euros. Les plateformes, elles, apportent une aide de 50 millions d’euros par an, précisent France Télévisions, TF1 et M6. Ils dénoncent le comportement de Disney, qui souhaite « supprimer l’exclusivité d’exploitation des télévisions gratuites et ainsi de conforter sa stratégie d’exclusivité pour son propre service d’abonnement », et de Netflix qui semble aussi prendre la même voie. Les chaînes françaises rappellent l’importance de l’exception culturelle française, et demandent aux pouvoirs publics de ne pas céder au chantage de ces plateformes américaines. « Il y va de la survie du cinéma français que les chaînes en clair financent et sont les seules à proposer au public gratuitement : souhaite-t-on que l’accès au cinéma en France soit réservé à des services payants ? », concluent-ils.
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Benoît Coeuré auditionné au Sénat sur l’échec de la fusion TF1/M6 maintient le cap de l’Autorité de la concurrence
Benoit Coeuré, Président de l’Autorité de la concurrence (ADLC) a été auditionné par la Commission des affaires culturelles du Sénat ce mardi 28 septembre afin de se prononcer sur l’échec de la fusion entre TF1 et M6. Benoît Coeuré s’est exprimé sur le premier rapport rendu par l’Autorité de la concurrence en juillet 2022 faisant état de « risques concurrentiels majeurs dans le domaine de la publicité et de la distribution ». Le président de l’ADLC a estimé que la fusion n’aurait pas « révolutionné la situation concurrentielle ». « Cela aurait créé des synergies, dégagé des ressources pour investir dans ces technologies mais aux dépens des annonceurs et des distributeurs ». Selon lui, les différentes modalités de gouvernances « auraient conduit à une position dominante du groupe ». Il s’est également prononcé sur les solutions structurelles apportées par l’Arcom et l’Arcep et considère que « les divergences [d’opinion entre les Autorités] portent sur la capacité des remèdes à éliminer les risques ». Interrogé sur le rachat de M6, il a souligné qu’il est fort probable que « l’opération soit examinée par la Commission européenne » tout en soulignant que l’autorisation d’émettre de M6 expire le 5 mai 2023 et que la cession devra donc être effectuée dans de brefs délais, le changement d’actionnaire étant impossible après l’octroi d’une fréquence hertzienne pendant une période de 5 ans.
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Arcom : Virgin Radio redevient Europe 2 en 2023
L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a publié ce mercredi 28 septembre sa décision relative à la demande de changement de nom de la fréquence Virgin Radio en Europe 2 au Journal officiel. L’Arcom a annoncé que « le nom du service Virgin Radio est remplacé par Europe 2 à compter du 1er janvier 2023 ». La fréquence nommée originellement Europe 2, avait changé de dénomination le 1er janvier 2008, c’est donc un retour aux sources pour la fréquence de radio appartenant au groupe Lagardère Active.
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Régulation numérique
Un rapport du Sénat préconise de renforcer les pouvoirs de l’Arcom pour protéger les mineurs de la pornographie sur internet
Mercredi 28 septembre, les sénatrices Annick Billon (Union centriste), Alexandra Borchio Fontimp (Les Républicains), Laurence Cohen (Communiste) et Laurence Rossignol (Socialiste), rapporteures de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, présentent à la presse leur rapport sur l’industrie de la pornographie. Pendant plus de six mois, la délégation a mené des travaux sur l’industrie pornographique avec de nombreuses auditions et une analyse des contenus disponibles en ligne. Le rapport vise à alerter le gouvernement et l’opinion publique sur les violences dans l’industrie pornographique. Les rapporteuses dénoncent notamment « l’accès facilité, démultiplié et massif des mineurs et des adultes à des contenus pornographiques de plus en plus violents ». Les sénatrices formulent plusieurs propositions dont certaines pour empêcher les mineurs d’accéder à la pornographie sur Internet, une précaution qui dans les faits, n’est pas appliquée. L’Arcom doit voir ses pouvoirs renforcés pour imposer des amendes « dissuasives » aux sites accessibles aux mineurs, et le gouvernement doit imposer le « développement de dispositifs de vérification d’âge » et « mener une campagne de communication autour des dispositifs de contrôle parental ».
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Le Conseil d’Etat fait des propositions pour utiliser efficacement le DSA et le DMA
Le Conseil d’Etat a publié le 27 septembre son étude annuelle 2022 consacrée cette année au défis démocratiques, économiques, sociétaux ou écologiques posés par les réseaux sociaux (324 pages !). Le Conseil d’Etat analyse en premier lieu le nouveau dispositif européen qui, avec les deux règlements Digital services Act (DSA) et Digital markets Act (DMA) met en place un cadre de régulation ambitieux. 17 recommandations sont ensuite formulées qui proposent de rééquilibrer les forces en faveur des utilisateurs et d’armer la puissance publique dans son rôle de régulateur. L’étude propose en particulier de redonner à l’utilisateur le contrôle sur l’exercice de ses droits alors qu’il n’a pas d’autre choix aujourd’hui que d’accepter l’ensemble des conditions générales d’utilisation. Concernant la régulation, la proposition 12 propose de renforcer et réorganiser la puissance publique. Le Conseil d’Etat propose notamment la création « d’un service interministériel d’expertise, disposant d’une compétence technique renforcée en la matière, ainsi que d’un réseau national des régulateurs du numérique afin de permettre aux différents acteurs compétents (Arcom, Cnil, Arcep, DGCCRF, etc.) de mieux se coordonner ».
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Streaming
La Freebox Révolution privée de Disney+ mais toujours en cours de développement
Univers Freebox rapporte s’être entretenu avec Maxime Bizon, chef d’équipe software Freebox lors de la 18e édition de la convention Free le 24 septembre. Il en ressort deux informations importantes pour les abonnés qui utilisent toujours la Freebox Révolution. D’abord, ils ne pourront jamais accéder au service de SVoD Disney+ car le groupe Disney refuse la certification de la box malgré le développement d’une application par Free. La Freebox Révolution est sortie en 2010 et le parc installé reste très important. Free souhaite continuer de la moderniser après l’intégration d’Alexa en octobre 2021. La prochaine étape devrait concerner l’intégration du nPVR (enregistrement dans le cloud).
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France : chiffre d’affaires de 364,4 M€ et croissance de 8,2% pour le marché de la musique enregistrée au 1er semestre 2022, d’après les données du SNEP.
Avec une progression de 8.2% au 1er semestre et un chiffre d’affaires de 364,4 M€ le marché de la musique enregistrée affiche une nouvelle fois un résultat positif. La part de marché du streaming a franchi au cours de la période le cap des 75% (76%, soit 5 points de plus qu’en 2021), soit :
- 58% pour le streaming audio sur abonnement (+12,8%),
- 8% pour le streaming financé par la publicité (+10,6%),
- 10% pour le streaming vidéo (qui passe ce cap pour la première fois grâce à une progression de +37.6% de ses revenus).
Le CD reste en recul (22% ; -8,6%) ; les téléchargements payants ne pèsent que marginalement (2%).
Consulter le bilan du SNEP