Entre sa mise en ligne le 10 avril et le 24 avril, Fallout a cumulé près de 9,3 millions d’épisodes vus sur Prime Vidéo, occupant sur la période une solide deuxième place de titre le plus regardé en SVoD, en France (Le Problème à 3 corps, troisième, en totalise moins de 4 millions ; source : Baromètre SVoD Médiamétrie). Au niveau mondial, la série postapocalyptique est déjà présentée comme le lancement le plus puissant dans l’histoire de Prime Vidéo.
Après This is us ou The Witcher, la filiale d’Amazon confirme son savoir-faire dans le passage du jeu vidéo à la série de fiction. Mais au-delà, et toutes plateformes confondues, un tiers des 100 titres les plus visionnés en SVoD au cours du premier trimestre 2024 sont des adaptations de livres, de films, de séries, d’après l’analyse conduite ce 25 avril dans l’Insight NPA (Au-delà de Fallout, plus de 40% des Originals proposés en SVoD sont des adaptations). Et plus des deux tiers sont des Originals produits par les plateformes leaders : de Berlin (dérivé de la Casa de Papel) sur Netflix à Shogun (tiré du roman épique de James Clavell) sur Disney+, en passant par d’Argent et de sang (basé sur le livre enquête de Fabrice Arfi) sur myCanal, Halo (venant du jeu vidéo) sur Paramount+ ou Mr et Mrs Smith (inspirée du film éponyme) sur Prime Vidéo.
Sans représenter une garantie de succès, s’appuyer sur une marque dont la notoriété est déjà constituée et sur des bases narratives déjà posées permet de gagner du temps – et potentiellement de réaliser des économies – sur la phase d’écriture, en même temps qu’elle facilite l’identification par le public au moment de sa mise en ligne, dans un univers d’hyper abondance. Il est plus facile, dès lors, d’assumer le risque de budgets significatifs, pour des plateformes qui sont revenues à une gestion plus serrée de leurs investissements dans les contenus. D’après la presse spécialisée américaine, le budget de production de Fallout a atteint 153 M$, soit plus de 19 M$ par épisode.
Ce raisonnement par la réduction du risque n’est pas si éloigné, au fond, de celui qui conduit les grands broadcasters à remettre à l’antenne des formats anciens, de la Star Academy (TF1) il y a quelques mois, à Secret Story (TF1) ces derniers jours ou Le juste prix (M6) en mars. Ces dernières relances se sont avérées comme autant de paris gagnants.
Mais l’effet madeleine a ses limites et le danger serait d’en faire une application trop systématique, en concentrant les moyens sur les prequels, sequels et autres remakes. Puiser dans le vivier – quasiment sans limite – qu’offrent la littérature, la bande dessinée ou encore le jeu vidéo a l’avantage de combiner références à un univers identifié et marge de créativité laissée aux équipes en charge de l’adaptation.
Autrement dit, faire en sorte que le cinéma – et la production en général – soit un peu moins une industrie de prototypes, sans se laisser aller à une excessive répétition.