L'édito de Philippe Bailly

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Daily Insight 14/12/2023

Les chaînes TNT du groupe Altice Media sont désormais distribuées sur Samsung TV Plus

Conformément aux informations publiées par NPA Conseil dans l’AVoD Market Report réalisée avec Médiamétrie dès le mois de juillet 2023, la distribution des chaînes du groupe Altice Media est maintenant effective sur la plateforme AVoD-FAST Samsung TV Plus. Les trois chaînes de la TNT sont concernées, BFM TV, RMC Story et RMC Découverte auxquelles s’ajoutent BFM Business et une chaîne Tech & Co basée sur l’émission quotidienne. L’accord prévoit également l’ajout au premier trimestre 2024 de 8 chaînes FAST éditées par Altice Media, dont 6 en co-exclusivité qui seront également disponibles dans les environnements numériques du groupe Altice. C’est la première fois en France qu’une plateforme AVoD-FAST reprend le signal linéaire de chaînes gratuites diffusées sur la télévision numérique terrestre. En revanche, Samsung TV Plus distribue déjà des chaînes conventionnées par l’Arcom, L’Equipe Live 1 et 2 ou Euronews notamment. Le modèle économique n’est pas détaillé mais comprend forcément un partage de valeur à partir des revenus publicitaires générés par les chaînes sur Samsung TV Plus. Grâce à BFM TV notamment, l’offre de Samsung TV Plus change de dimension sur la thématique de l’information, jusqu’alors limitée à Euronews et Le Figaro Live pour les chaînes françaises.

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Business

Vivendi étudie la scission de ses activités en plusieurs entités cotées

Le groupe Vivendi crée la surprise en publiant un communiqué de presse le 13 décembre annonçant qu’il va étudier un projet de scission de ses activités en plusieurs entités. Le groupe explique sa décision par le fait de subir depuis la cotation de Universal Music Group en 2021, « une décote de conglomérat très élevée, diminuant significativement sa valorisation et limitant ainsi ses capacités à réaliser des opérations de croissance externe pour ses filiales ». Le projet porte donc sur la scission de la société en plusieurs entités, qui seraient chacune cotées en Bourse, structurées notamment autour de Canal+, Havas et une société d’investissement détenant les autres participations financières cotées et non cotées détenues par Vivendi dans les secteurs de la culture, des médias et du divertissement. La société d’investissement inclurait ainsi la participation dans Lagardère à hauteur de 59,71 % du capital, celles dans MediaForEurope, dans Banijay, dans Telecom Italia… Le projet a été proposé par le Directoire au Conseil de Surveillance qui l’a accepté. Vivendi va maintenant travailler avec ses banques de conseil et le projet « devra démontrer sa valeur ajoutée pour l’ensemble des parties prenantes et comporter une analyse des conséquences fiscales des différentes opérations envisagées ». L’annonce intervient alors que Vivendi rejoint le CAC 40 le 18 décembre après six mois d’absence. Elle acte l’échec relatif de la stratégie de convergence entre les différentes entités du groupe poursuivie depuis plusieurs années par le Président du Directoire Arnaud de Puyfontaine. Elle intervient également au moment où Canal+ soutient le plan de sauvetage du groupe suédois Viaplay dont il détient pour l’instant plus de 12 % du capital, marquant un nouveau palier dans l’internationalisation du groupe. Comme le rappelle Vivendi, le projet de scission « donnerait à l’ensemble des activités les moyens humains et l’agilité financière nécessaires à leurs développements ».

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Publicité pour le cinéma à la télévision : près d’un film promu sur deux est français

Suite à l’expérimentation, adoptée par le décret du 5 août 2020 et prolongée pour une durée de 18 mois jusqu’au 6 avril 2024, permettant à l’ensemble des chaînes de télévision de diffuser de la publicité pour la promotion des films exploités dans les salles de cinéma, le CNC publie régulièrement un baromètre sur les investissements publicitaires bruts en faveur du cinéma. La publication du 13 décembre, portant sur le T2 de 2023, souligne la montée en charge de ces investissements publicitaires à la télévision avec 14 M€ (+28,5 %/T2-2022), concentrés sur 43 films (+65,4% / T2-2022) et une augmentation du nombre de spots avec 3049 spots (+ 61,1%/T2-2022). L’investissement TV moyen par film atteint 328 K€, en baisse de 22% sur un an. Les groupes TF1 et M6 sont les premiers bénéficiaires, devant le groupe France Télévisions. Les films français totalisent 44% des investissements publicitaires pour la promotion des films à la télévision au T2 2023. Ils représentent 47 % des films promus et 40 % des spots. Ils captent 73 % des investissements réalisés sur France Télévisions, 51 % de ceux réalisés sur les chaînes du groupe M6 et 36 % de ceux réalisés sur les chaînes du groupe TF1. Sur les chaînes du groupe TF1, 63 % des investissements sont consacrés à la promotion des films américains.
La télévision reste, malgré tout, le troisième support publicitaire pour la promotion du cinéma derrière le cinéma (47M€) et l’affichage (25M€).

Contenus et services

Les appels à candidatures TNT seront publiés début 2024

Lors de son audition du mercredi 13 décembre au Sénat devant la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport, Roch-Oliver Maistre a relevé le caractère inédit, pour l’Arcom, de devoir autoriser en 2024, 15 candidats pour les services de télévision TNT. Lors de cette audition, le président de l’Arcom a notamment rappelé que la synthèse des consultations publiques de l’Arcom ainsi qu’une étude d’impact seraient publiées avant la fin de l’année 2023. L’appel à candidatures sera publié au début de l’année 2024, suivi d’une publication de la liste des candidats, qui seront auditionnés dans la foulée pour des autorisations qui devraient être prises pour l’automne 2024.
Répondant aux questions des sénateurs, le président de l’Arcom a précisé que les manquements observés par les titulaires actuels constituaient un des paramètres pour l’autorisation mais que le respect du pluralisme et l’intérêt du spectateur constituaient également des objectifs législatifs pour la délivrance d’autorisations. Il a également souligné que cette procédure permettait de partir d’une feuille blanche pour tous les candidats à l’attribution des autorisations TNT.

Les superproductions américaines dominent le box-office européen avec 32 % des entrées globales en 2022

L’Observatoire Européen de l’Audiovisuel a publié un nouveau rapport « An analysis of European box office structure 2010-2022 » qui analyse la composition du box-office européen en fonction de quatre types de films : les superproductions, les films à forte audience, les films intermédiaires et les films à succès modeste (NB : le classement est réalisé a posteriori, en fonction du nombre d’entrées réalisées. Ainsi, un film à très gros budget n’ayant pas rencontré son public, n’est pas considéré comme une superproduction…).
L’offre cinématographique en Europe est très diversifiée, avec plus de 12 000 films sortis en salles (68 % de films européens, 19 % de films américains) dont 96% sont classés dans la catégorie des films confidentiels. Le box-office européen est très concentré, les 10 et 20 premiers films représentant respectivement 34 % et 48 % des entrées totales en 2022. Et, moins de 100 films ont fait plus d’un million d’entrées. Les superproductions américaines dominent le box-office avec 32 % des entrées globales (jusqu’à 51 % du total des entrées au Royaume-Uni mais seulement 31 % en France). Près de 70 % des entrées des films européens proviennent de films à succès modeste et de films intermédiaires. Au total, 75 % des entrées cumulées des films européens ont été réalisées sur leur marché d’origine, et 25 % sur d’autres marchés européens (non nationaux). La proportion est encore plus importante pour les superproductions européennes qui réalisent 93 % des entrées sur leur marché national. Autrement dit, il n’existe pas vraiment de superproduction paneuropéenne.

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Accord imminent pour la fusion des actifs médias de Disney et Reliance en Inde

Selon Bloomberg, Walt Disney Co. et Reliance Industries Ltd., dirigé par Mukesh Ambani l’homme le plus riche d’Asie, devraient signer un accord non contraignant, en espèces et en actions, dès lundi 18 décembre pour fusionner leurs activités médiatiques en Inde. Le conglomérat Reliance doit injecter du cash pour détenir 51 % de l’entité fusionnée, Disney détenant les 49 % restants. La somme investie par Reliance dépendra d’un exercice de diligence et d’évaluation après la signature de l’accord. Selon le quotidien indien The Economic Times, chaque partie peut encore annuler la transaction qui porterait sur plusieurs milliards de dollars. Reliance a acquis les droits de diffusion en streaming de la Premier League indienne de cricket pour 2,7 milliards de dollars en 2022 et a conclu un accord pluriannuel en avril pour diffuser les contenus HBO de Warner Bros Discovery en Inde. Pour Disney, la transaction permettra de limiter l’exposition du groupe sur un marché extrêmement concurrentiel où son service de streaming Disney+ Hotstar a perdu plus de dix millions d’abonnés en un an.

Lire The Economic Times

TIM et Amazon élargissent leur accord de distribution en Italie

La plateforme de streaming TIMVision de Telecom Italia propose désormais en inclusion l’abonnement Amazon Prime (stockage illimité de photos, la livraison en un jour, Music Prime, Prime Reading et Prime Video notamment) dans ses deux bouquets premiums TIMVision Intrattenimento et TIMVision Gold. Jusqu’à présent, TIM ne distribuait Amazon Prime que sous forme d’option à la carte (4,99€/mois) et ce depuis 2018. TIMVision Intrattenimento est proposé au prix de 14,99€/mois et propose les chaînes Mediaset, les versions Standard avec publicité de Netflix et Disney+ et donc Amazon Prime. TIMVision Gold proposé à 30,99€/mois ajoute le service SVoD de Mediaset Infinity+ et surtout DAZN. Grâce à cette combinaison, les abonnés Gold ont désormais accès à l’intégralité de l’UEFA Champions League et à l’intégralité de la Serie A. TIM est le seul distributeur de télévision en Italie à inclure Amazon Prime dans ses offres.

Cadre juridique et institutionnel

Le géoblocage territorial maintenu dans l’Union européenne pour le secteur de l’audiovisuel

Les amendements déposés notamment par Geoffroy Didier (PPE) et Emmanuel Maurel (Groupe de la gauche) (amendement n°6) et par la Commission culture (amendement n°2) du PE visant à maintenir le géoblocage pour le secteur audiovisuel sur le rapport de la Commission IMCO ont été adoptés par le Parlement européen mercredi 13 décembre avec 362 voix pour, 221 voix contre et 34 abstentions (pour l’amendement n°6) et avec 334 voix pour , 247 voix contre et 35 abstentions. Les députés ont estimé que l’extension du champ d’application des règles au secteur audiovisuel entraînerait « une perte significative de revenus, menacerait l’investissement dans de nouveaux contenus, réduirait la diversité culturelle des contenus, diminuerait les canaux de distribution et, en fin de compte, augmenterait les prix pour les consommateurs. »
Toutefois, en réponse aux améliorations limitées de l’accès transfrontalier aux catalogues en ligne de contenus audiovisuels et d’événements sportifs en direct, les députés européens soulignent l’importance de moderniser le secteur audiovisuel pour répondre aux attentes des consommateurs en termes de disponibilité, de flexibilité et de qualité du contenu. Ils souhaitent en particulier que la Commission et les États membres évaluent précisément toutes les options visant à réduire la prévalence des obstacles injustes et discriminatoires au géoblocage, tout en tenant compte de l’impact potentiel de ce phénomène sur les modèles économiques existants et sur le financement des industries créatives. Les députés européens ont également estimé qu’une évaluation plus approfondie de l’impact potentiel de l’extension des règles sur le secteur audiovisuel est nécessaire. Ils préconisent également un calendrier réaliste afin que le secteur audiovisuel puisse s’adapter et assurer la préservation de la diversité culturelle et de la qualité du contenu.

Une taxe finalement retenue pour financer le CNM

Le gouvernement a annoncé mercredi 13 décembre la mise en place dès 2024 d’une taxe sur le chiffre d’affaires des plateformes d’écoute de musique en ligne, voulue par le président Macron. Cette contribution obligatoire, devant financer le secteur musical français, sera « basée sur un très faible taux de prélèvement sur le chiffre d’affaires des plateformes » de streaming concernées, a indiqué le ministère de la Culture. Les modalités exactes de la taxe n’ont pas encore été dévoilées, ni le montant annuel qu’elle devrait rapporter, et qui doit venir financer la filière. Pour rappel, Le Sénat, lors de l’examen du PLF 2024 avait voté, en novembre, le principe de cette taxe, durant l’examen du projet de budget 2024.

Voir le communiqué de presse du Sénat sur le sujet

L’AGCOM a défini le référentiel technique pour lutter contre le piratage des évènements sportifs en direct

L’Autorité italienne de régulation des communications a défini les exigences techniques et opérationnelles pour le fonctionnement de la plateforme Piracy Shield, qui bloquera les sites diffusant illégalement des événements sportifs en direct. La plateforme est maintenant fonctionnelle et il appartient désormais aux FAI qui doivent bloquer ces sites, sur notification des ayants droit, de mettre en œuvre les actions nécessaires pour rendre la plateforme opérationnelle. La décision de l’Autorité a été prise à l’unanimité le 5 décembre dernier. Le « Piracy Shield » devrait améliorer les méthodes de blocage précédentes en couvrant davantage de fournisseurs et en traitant automatiquement les rapports. Il ciblera à la fois les adresses IP et les noms de domaine complets, permettant ainsi aux chaînes de télévision payantes comme DAZN, Sky Italia, Prime Video et Médiaset Infinity de signaler les contenus sportifs piratés en temps réel. Les FAI seront alors responsables du blocage de l’accès au contenu signalé. Cette nouvelle plateforme anti-piratage, conçue pour bloquer le streaming illégal dans les 30 minutes suivant sa détection, devrait entrer en vigueur en Italie le 31 janvier 2024.

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