L'édito de Philippe Bailly

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Daily Insight 20/07/2023

Audiovisuel

Une PPL transpartisane déposée à l’Assemblée nationale pour garantir l’indépendance éditoriale des médias
La proposition de loi transpartisane, portée par Sophie Taillé-Polian (Génération.s) et une quinzaine d’élus issus des groupes Nupes (Ecologistes, Socialistes et apparentés, France insoumise, Gauche démocrate et républicaine), Renaissance, Modem, Horizons et Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT), a été présentée le 19 juillet à l’Assemblée nationale. Elle a pour objectif de « protéger la liberté éditoriale des médias qui reçoivent des aides de l’État ». Cette initiative repose sur deux articles majeurs.
Le premier article concerne le domaine audiovisuel et vise à conditionner l’accès à une fréquence TNT pour les chaînes diffusant des émissions d’information politique et générale. Pour cela, il serait désormais requis que les journalistes employés par la rédaction donnent leur approbation à la nomination du directeur de la rédaction. En d’autres termes, toute nomination de ce poste nécessiterait un vote d’agrément des journalistes pour pouvoir prétendre à l’utilisation des fréquences publiques. Les détails d’application de cette mesure seraient définis ultérieurement par un décret en Conseil d’État.
Le second article de cette proposition de loi concerne la presse écrite. Il vise également à conditionner l’octroi des aides publiques, qu’elles soient directes ou indirectes, aux sociétés éditrices de médias d’information politique et générale. Désormais, le directeur de la rédaction devrait être agréé par les journalistes pour que ces sociétés puissent bénéficier de ces aides.
En somme, la PPL cherche à donner davantage de pouvoir aux journalistes dans la sélection des directeurs de rédaction, tant pour les médias audiovisuels que pour les publications de presse écrite, afin de préserver leur liberté éditoriale, tout en laissant les modalités d’application à être définies ultérieurement.
Lire Libération

Grande Bretagne : 54,3 millions de streams pour le tournoi de Wimbledon
D’après le bilan communiqué par la BBC, 25,6 millions de britannique ont regardé le tournoi de tennis de Wimbledon sur les antennes de la BBC, et la compétition a suscité 54,3 millions de streams sur la plateforme BBC iPlayer ou sur le site BBC Sport, soit 500 000 de plus qu’en 2022. Les deux finales en simple représentent 10% de ce total : 4,1 millions pour la finale hommes Alcaraz / Djokovic et 1,3 million pour la finale dames Vondroušová / Jabeur.
A titre de comparaison, le dernier tournoi de Roland Garros a totalisé 24,4 millions de vidéos vues sur france.tv, francetv sport et franceinfo, pour 300 millions de minutes consommées, et 40,5 millions de téléspectateurs ont regardé le Tournoi sur les antennes et plateformes de France Télévisions, indiquait le groupe public.
Lire le communiqué de la BBC
Lire le communiqué de France Télévisions Publicité

Economie des médias

Stratégie gagnante pour Netflix avec près de 6 millions de recrutements au deuxième trimestre
Netflix a publié le 19 juillet ses résultats financiers pour le deuxième trimestre de l’année 2023 après avoir annoncé dans la journée qu’il supprimait au Royaume-Uni et aux Etats-Unis son forfait le moins cher sans publicité pour encourager les migrations vers Netflix Basic with Ads, comme il l’avait déjà fait au Canada.
Au deuxième trimestre, Netflix a balayé les prévisions des analystes qui s’attendaient à environ 1,8 millions de nouveaux abonnés. Il en a de fait recruté plus de trois fois plus avec l’ajout en trois mois de 5,9 millions portant le total à 238,39 millions d’abonnés dans le monde, soit une progression de 8% en glissement annuel. Et Netflix prévoit un nombre d’ajouts nets similaire au troisième trimestre. Dans le détail, les abonnements payants ont progressé de 1,17 million aux États-Unis et au Canada ; de 2,43 millions en Europe, Moyen-Orient, Afrique ; de 1,2 million en Amérique latine ; et de 1,1 million dans la région Asie-Pacifique.
Netflix a précisé que les ajouts sur les comptes partagés payants n’étaient pas comptabilisés comme des nouveaux abonnés mais uniquement pris en compte pour le calcul du revenu moyen par membre ou ARM. La société n’a pas quantifié la part des gains d’abonnés due à la répression du partage de mots de passe, mais a déclaré que les inscriptions dépassaient déjà les annulations.
Netflix n’a pas détaillé les performances de son offre avec publicité tout en précisant que le nombre d’abonnement avait presque doublé au deuxième trimestre. Pour autant, les revenus publicitaires ne sont toujours pas significatifs à l’échelle de l’activité globale du groupe. Selon le CFO Spencer Neumann, « Nous avons encore un long chemin à parcourir pour atteindre les 10 %, c’est-à-dire un flux de revenus publicitaires représentant 10 % des revenus totaux » ce qui représente l’objectif de Netflix. Au deuxième trimestre, le niveau publicitaire a généré un revenu moyen par utilisateur de plus de 8,50 $ par mois, supérieur à celui du forfait standard sans publicité.
Si Netflix a recruté au-delà des attentes, le revenu moyen par abonné a chuté de 3 % par rapport à l’année précédente car une large part des nouvelles inscriptions concerne des pays où Netflix a baissé ses prix et facture les abonnements les moins chers. Si les revenus trimestriels ont augmenté de 2,7 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 8,2 milliards de dollars, ils restent en deçà des prévisions des analystes, faisant chuter les actions de près de 9 % dans les échanges après clôture. Enfin, Netflix a réalisé un bénéfice de 1,5 milliard de dollars au deuxième trimestre avec un bénéfice d’exploitation de 1,8 milliard de dollars.
Lire la lettre aux actionnaires

Netflix : très fort recul du partage de comptes en France. Tendance à confirmer sur les abonnements
Alors que Netflix a gagné 2,4 millions d’abonnés sur l’ensemble de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) et y totalise aujourd’hui 79,8 millions de clients, les données du Baromètre OTT NPA Conseil / Harris Interactive (4033 répondants de 15 ans et plus interrogés du 29 juin au 5 juillet) ne permettent pas à ce stade de confirmer une croissance comparable sur la France, l’évolution par rapport à la fin du 1er trimestre (34% de la population bénéficiant d’un abonnement payant) se situant dans l’intervalle de confiance statistique.
La tendance est plus claire s’agissant du partage de compte : alors qu’à la fin mars, près de 9% des Français déclaraient accéder à Netflix en utilisant des comptes partagés, ce chiffre est tombé à 5% fin juin.
S’agissant des perspectives à la fin de 3e trimestre, plusieurs distributeurs avec lesquels NPA Conseil a échangé au cours de la première quinzaine de juillet témoignaient en tout cas de prises d’abonnements « significatives », après l’intégration à leurs offres du forfait Netflix avec publicité.
La programmation de la plateforme pourrait soutenir ce mouvement avec, en plus de ses franchises internationales, l’arrivée de deux séries à forte résonance dans l’hexagone : Tapie le 13 septembre et la 3e saison de Lupin le 5 octobre.

Viaplay recentre ses activités sur la Scandinavie et se retire de nombreux marchés
Viaplay a présenté un nouveau plan stratégique le 20 juillet à l’occasion de la publication de ses résultats financiers pour le deuxième trimestre de l’année 2023. Le groupe prend acte d’une rentabilité insuffisante pour certains de ses investissements à l’international, la poursuite de la croissance du volume d’abonnés ayant détruit de la valeur. A l’avenir, Viaplay va se concentrer sur les marchés nordiques avec un nouveau modèle opérationnel, un redimensionnement de ses tarifs et un programme de réduction des coûts qui passe notamment par un plan social qui concernera 25% des effectifs. D’un point de vue opérationnel, Viaplay ne va conserver à l’international qu’un seul service de streaming D2C aux Pays-Bas, celui-ci étant aujourd’hui « presque » rentable. Les autres services D2C dans les pays baltes, au Royaume-Uni, en Pologne, au Canada et aux Etats-Unis seront abandonnés, soit fermés soit revendus à des partenaires. En revanche Viaplay poursuit l’activité de Viaplay Select à l’international, un service de streaming par abonnement centré sur les productions du groupe et uniquement distribué via des opérateurs de télévision payante. Viaplay va également lancer un examen stratégique de l’ensemble des activités de l’entreprise pour envisager toutes les options y compris les sous-licences de contenu, les cessions d’actifs, l’injection de capitaux propres ou la vente de l’ensemble du groupe. Concernant les résultats trimestriels, Viaplay a réalisé un chiffre d’affaires net de 4 591 millions de SEK (399 millions d’euros) au deuxième trimestre, contre 3 725 millions de SEK un an plus tôt, soit une croissance organique de 16%. En revanche la perte nette de Viaplay atteint les 5 886 MSEK (512 M€), contre un bénéfice de 175 MSEK (15 M€) à la même période l’an dernier. Enfin, le service de streaming Viaplay a perdu plus d’un million d’abonnés au cours du trimestre (dont presque 700 000 en Scandinavie), passant de 7,643 millions à 6,632 millions à fin juin. Viaplay explique cette chute par un taux de désabonnement saisonnier plus élevé en raison du sport et par l’abandon de certaines campagnes avec des opérateurs partenaires qui entrainaient des ARPU dilutifs.
Lire la présentation des résultats

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