L'Ă©dito de Philippe Bailly

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Rapprochement stratégique entre VEVO et MTV

Le service Vevo contrôlé par Sony et Universal Music (80%[1]) a publié ce lundi pour la première fois des vidéos de la cérémonie des Vidéo Music Award (VMA) diffusé la veille sur MTV. Vevo, qui, grâce aux accords avec les trois majors du disque (Sony, Universal, et Warner depuis le mois d’août) revendique 18,7 milliards de vues par mois, dont 60% sur mobile. Une vitrine intéressante pour MTV, en mal d’audience. Les vidéos clips de Vevo sont diffusées sur son site mais surtout sur YouTube, dont il dépend encore largement.

L’accord avec MTV est intéressant à plusieurs égards : d’abord parce qu’il illustre l’évolution de la relation entre les deux. Au lancement de Vevo en 2009, le service voulait avant tout, mieux monétiser les vidéos des deux majors mais a vite été perçu comme un concurrent direct de MTV en se positionnant sur le même créneau avec le lancement de « Vevo TV » en 2012. Mais la chaîne n’a jamais vraiment décollé et a fermé en début d’année en même temps que la refonte du site. De son côté, la chaîne du groupe Viacom se réservait jusqu’alors l’exclusivité de la diffusion des extraits vidéo de cet événement sur son propre site mais la chute des audiences (et particulièrement pour cet événement) a sans doute poussé MTV à revoir sa stratégie. Cet accord de distribution permet donc à MTV de bénéficier d’une meilleure exposition.

De son côté, Vevo a récemment fait appel à Goldman Sachs pour lever 500M$ afin de se développer et de lancer un service par abonnement sans publicités sur le modèle de Spotify donnant accès à du contenu exclusif, issus du catalogue des labels. L’idée étant toujours la même : s’émanciper petit à petit de YouTube accusé de ne pas lutter assez efficacement contre le contenu piraté et de ne pas assez rémunérer les artistes et les labels. Le récent partenariat avec Warner donne davantage de poids à Vevo face à YouTube et aux services de streaming musical.

[1] Abu Dhabi Media et Google détiennent le reste

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